Chapitre 41

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Salut les filles! 

Comment allez-vous?

Veuillez m'excuser pour cette longue absence. C'était la rentrée pour moi. Je peinais à retrouver un rythme universitaire. J'espère que votre rentrée à vous était bien.

Je vous souhaite une bonne lecture.



Sahar avançait d'un pas résolu vers le réchaud en métal qu'elle avait installé dans  le petit  jardin de leur appartement, sans la moindre hésitation. Ce soir, elle allait mettre fin à ce chapitre de sa vie, une bonne fois pour toutes.

Sur son bras, elle portait une grande boîte en carton contenant tout ce qui la liait encore à son passé dans les méandres de l'occultisme : des cartes de tarot, des livres d'astrologie et des cristaux. Sans sourciller, elle souleva la boîte et la vida dans le réchaud. Les objets tombèrent en un bruit sourd. Sahar n'avait plus de place pour l'hésitation ou le regret. Elle prit la bouteille de liquide inflammable qui attendait près du réchaud et arrosa généreusement le tas d'objets.

L'odeur chimique de l'essence emplit l'air, mais cela ne fit que renforcer sa détermination. Elle attrapa ensuite une allumette, la gratta sur le côté de la boîte et regarda un instant la petite flamme vaciller. Sans attendre, elle la laissa tomber sur le tas. Les flammes jaillirent immédiatement, rugissant dans l'obscurité telle une bête affamée.

Elle observait les flammes consumer les objets sans une once de doute dans son regard. Le feu crépitait, avalant chaque livre, chaque cristal, chaque symbole des ténèbres. Elle ne ressentait ni tristesse ni nostalgie pour ces choses qui étaient désormais, de la boue à ces yeux. Ces choses qui, autrefois, avaient représenté ses croyances, ses espoirs, n'étaient plus que des souvenirs brûlés.

Les flammes montaient toujours plus haut, et avec elles, Sahar sentait monter en elle une libération profonde. Ce n'était pas simplement des objets qu'elle brûlait, c'était tout ce qui l'avait retenue captive dans l'obscurité. Chaque crépitement du feu marquait la fin d'une illusion, chaque étincelle emportait un mensonge qui avait siégé en elle.

Elle se sentait légère, comme si un poids immense se dissolvait avec ces objets, tout ce qu'elle avait aimé.

Elle resta là jusqu'à ce que tout ne soit plus que cendres. 

Mééra observait Sahar depuis le balcon, ses bras croisés sur sa poitrine, le visage tendu par l'inquiétude, mais aussi par une forme de soulagement. Elle n'avait pas voulu intervenir, sachant que c'était un moment que Sahar devait vivre seule, un acte de libération que personne d'autre qu'elle-même ne pouvait accomplir. Pourtant, son cœur battait aussi vite que celui de son amie.

Finalement, Mééra décida de s'approcher. Elle marcha lentement vers Sahar, sans un bruit, respectant l'intimité de ce moment tout en sentant qu'elle devait être à ses côtés. Une fois arrivée près d'elle, elle posa délicatement une main sur l'épaule de son amie. Sahar, qui semblait perdue dans la contemplation des flammes, sursauta légèrement, avant de tourner la tête vers Mééra.

Leurs regards se croisèrent, et dans les yeux de Sahar, Mééra vit quelque chose de nouveau : une lueur de délivrance. Mais elle y décelait aussi une immense vulnérabilité.

— C'est fini, souffla Mééra avec douceur.

Sahar hocha lentement la tête, les lèvres tremblantes. Elle ne dit rien, mais ses yeux parlaient pour elle. C'était effectivement terminé. Tout ce qui la rattachait à cette période de sa vie était en train de se consumer sous leurs yeux, ne laissant derrière lui que des cendres.

𝗟𝗔 𝗩𝗜𝗦𝗜𝗧𝗘 𝗗𝗨 𝗣𝗢𝗧𝗜𝗘𝗥Où les histoires vivent. Découvrez maintenant