Chapitre 53 : Celui qui soutenait en silence

2.3K 92 11
                                    

Chapitre 53 : Celui qui soutenait en silence

Le grand tribunal demeurait à nouveau silencieux, alors que près de deux milles personnes s'amassaient là, en plus des accusés, des témoins, des nombreux aurors, du ministère de la magie, du magenmagot, et d'une assemblée de jurés sélectionnés pour juger les crimes.

La pause déjeuner s'était éteinte, et le jugement reprenait.

Les six accusés avaient récupéré leurs sièges, et à présent, la même scène se déroulait. Un auror portait une fiole en direction du ministère. Un expert - qui n'était pas le même que précédemment – en potions, approuva le contenu du flacon. Alors, l'auror, porté par le regard de centaines de personnes, s'en alla vers Ronald Weasley.

- On va enfin savoir si Weasmoche est gay, marmonna Drago pour se donner contenance.

Harry, séparé du blond par Hausten assis entre eux deux, ne put que lui lancer un regard foudroyant.

- Je te signale qu'il fréquente Parkinson, qui n'a certes peut-être pas l'air d'un homme, mais celui d'un bouledogue, en revanche..., laissa planer Harry, vengeur.

- Vous n'avez pas honte de tomber aussi bas ? soupira Ginny. Vous me désespérez. Nos amis vont être jugés, ils seront peut-être tous morts demain soir, au cas où vous l'auriez oublié.

Drago serra sa mâchoire, et souffla doucement, afin de contenir sa fureur.

- Non, figure-toi que je ne l'avais pas oublié, cracha-t-il dans sa direction. Seulement, si je n'essaie pas de penser à autre chose, je risque fort de ne pas être de bonne humeur...

- Déjà qu'un Malefoy de bonne humeur est un phénomène assez rare, ricana Harry.

Drago lui jeta un coup d'œil réfrigérant. Certes, l'heure n'était pas aux hostilités, mais Harry et Drago, tacitement, se lançaient des piques, afin de ne pas céder à la pression qui les asphyxiait de plus en plus.

L'air de la salle était pesant, ils captaient tous deux les airs pleins de détresse de leurs amis, et, à chaque seconde, ils redoutaient le pire à venir. Chaque pas qu'ils effectuaient hors de cette satanée pièce, les voyait coursés par des journalistes en furie, talonnés par des gens qui voulaient leur formuler leur sympathie ou les remercier d'avoir mis fin à cette guerre.

« Pourquoi les gens ne se rappellent pas qu'Hermione, Pansy, le Weasmoche, et Kathlins étaient avec nous, quand on a éradiqué Voldemort ? » avait demandé Drago, lors du déjeuner. « Cela irait bien plus vite », avait approuvé Harry. « Mais de toute façon, avait renchéri Harry, nous pourrons être témoins pour nos amis. Si nous avons été des héros pour les gens, cela pourra toujours jouer en notre faveur. »

Cependant, Drago, les sourcils froncés, n'avait pas été réjoui par cette nouvelle. Une idée qu'Hermione avait longuement brassée, quelques jours après la presque prise du ministère, avait surgi de nouveau. Durant le mois d'avril et les premiers jours de mai, elle avait pesté contre les aurors en faction dans le château, les injuriant d'espions au compte du ministère.

Ces aurors avaient-ils pu apercevoir des évènements compromettants ? Des déplacements incessants dans le château, des bribes de conversations équivoques ?

- Ce tribunal est vraiment légal ? demanda Harry à l'adresse d'Hausten.

- Absolument.

- Il n'y a pas même pas de procureur...

- Dans l'univers sorcier, le juge tient lieu de juge et de procureur, l'informa Hausten en consultant ses notes.

- Voilà qui nous garantie donc la plus parfaite impartialité, siffla Harry, exaspéré.

La descente en enfer d'Hermione GrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant