La descente en enfer d'Hermione Granger

Chapitre 6 : MNCA

Chapitre 6 : MNCA

Blaise entra sur la pointe des pieds dans la pièce. Cela semblait faire des siècles qu'il n'avait pas pu surprendre Drago dans son sommeil. Un sourire torve déforma ses lèvres à cette pensée.
L'infirmerie était plongée dans les ténèbres et une douce quiétude y régnait. Une paix un peu trop douce au goût du métis.
Soudain, Blaise ne put retenir un hurlement de douleur suraigu.
- Aïïïïïïïe !
Avant de s'étaler de tout son long sur le sol, après que son pied ait rencontré un porte-manteau et que celui-ci, en acier, se soit écrasé sur lui. Le vacarme réveilla aussitôt les deux blessés.
Drago d'un geste de la baguette, éclaira brusquement l'infirmerie d'une lumière très violente. Il ferma à moitié ses paupières brutalisées.
- Malefoy, espèce de crétin, baisse la lumière, gémit Granger à ses côtés.
Il se moquait bien d'elle ; ses yeux étaient boursoufflés à cause des coups de poing qu'elle lui avait administrés la veille. Il grimaça en palpant la peau enflée autour de son œil.
- Saleté de Serpentard, Blaise, je dormais ! grommela Drago.
- Ouais je sais mec.
Blaise se releva tant bien que mal. Il fut soulagé de constater que l'infirmière n'était pas là. Elle avait dû aller voir Dumbledore. D'un pas incertain, il s'approcha d'eux.
- Mm…Pas mal Granger ton pyjama…, fit-il appréciateur.
- Espèce de gros pervers ! lui hurla dessus la concernée en même temps qu'elle attrapait la première chose qu'elle avait à portée de main.
Par malheur pour lui, la seule chose qu'elle trouva, fut un vase rempli d'eau et de fleurs. Sans plus de ménagement, elle déversa le contenu sur le sol et envoya aussitôt le vase vide sur le Serpentard.
Blaise, s'y attendant moyennement, n'eut pas le temps de bouger autant qu'il l'eût fallu. La porcelaine éclata en mille morceaux contre son bras nu. Les fragments de verre ne mirent pas long feu à s'incruster dans sa chaire et bientôt, le sang coula à flot alors que Blaise hurlait, les yeux exorbités, soudainement sorti de sa jubilation.
- Ah ! Du sang ! Je hais CA ! Que quelqu'un le vire…Merde, je vais crever. Je sens plus mon bras. Mourir dans une infirmerie, c'est le comble de l'ironie ! Infirmière, à moi, je meurs !
- Peut-être qu'on pourra lui greffer un cerveau, si on l'opère pour son bras, lança sarcastiquement Granger, en se regardant innocemment les ongles.
- J'espère vraiment pour toi qu'il n'a rien, siffla brutalement Drago en tentant de se pencher vers elle.
Elle avait osé toucher son meilleur ami ! Si Drago n'avait pas été aussi anéanti, il se serait levé et l'aurait giflée. Mais son ventre s'enfonçait mollement dans un bain de douleur, ses côtes se ressoudant. Inquiet, Drago reporta son regard vers le jeune homme qui, à présent, trépignait sur place en tenant son épaule.
- A moi ! Mon bras est blanc; je n'arrive plus à bouger mes doigts ! Au secours! Au meurtre !
A peine eut-il terminé sa phrase, qu'ils entendirent des bruits de pas précipités et Pompom apparut. D'un geste vif, elle le saisit et le fit asseoir sur un lit. Elle tira le rideau en jetant un regard furieux à ses deux malades encore alités.
- Pitié…Je souffre. Aïe ! Mais vous êtes cinglée ! Qu'on me tue ! Espèce de folle ne tirez pas !
La voix de Blaise fut coupée dans un sanglot. La peur de Drago se dissipait ; après tout, Zab n'était pas connu pour sa grande résistance à la vision du sang.
- Par Salazar…Ayez pitié. Drago, je t'en supplie…Arrêtez ! Ah le sang coule ! Mais c'est immonde…Je crois que je vais vo…
Il y eut un bruit répugnant de régurgitation. Une odeur acide envahissait l'infirmerie et Drago fronça les narines ; qu'est-ce que Blaise avait bien pu manger ?
Ils entendirent encore un long cri strident qui perfora leurs tympans, alors que Granger enfouissait sa tête sous son oreiller, puis, des insultes.
- Oh non, du vomi et du sang ! Je crois que c'est l'enfer…
Ils perçurent plusieurs fois encore des hurlements, des pleurs, des supplices puis enfin, plus rien. L'infirmière surgit de derrière le rideau, les rides de son front formant plusieurs lignes plissées, signe qu'elle était soucieuse. Puis un sourire amusé vint se peindre sur ses lèvres tandis qu'elle partait vers son bureau en se murmurant à elle-même :
- Il s'est évanoui pour une simple coupure !