Chapitre 23 : Ces défis auxquels nous succombâmes
Drago et Blaise se dirigèrent d’un pas ferme vers le bar à boisson. La salle s’était considérablement remplie et bientôt, Lucius les rejoignit, le pommeau de sa canne reflétant l’éclat du lustre.
- Fils, tu es venu.
- Père, répondit Drago avec une froideur qui ne l’étonna pas.
Après les nouvelles qu’il venait d’apprendre et les souvenirs qui le parcouraient – en particulier ceux où sa mère, sur son lit de mort, lui révélait quelle misérable et exécrable existence elle avait mené par sa faute- il lui était très difficile de jouer le jeu du fils impressionné et baise-pied.
Pour autant, son paternel ne réagit pas au ton employé, à croire qu’il n’y avait prêté aucune attention.
- Le maitre vous a-t-il fait part des évènements de cette soirée ? s’enquit-il faussement.
- A moitié, déclara Blaise en s’apercevant du mutisme de Drago.
- Ce soir, reprit Lucius, trois cents nouveaux adeptes assez jeunes, dont vous, vont être confrontés les uns aux autres dans des épreuves au but de révéler si les attentes du maitre seront satisfaites par vous. Dans le cas d’un échec, les futurs mangemorts survivants subiront un entrainement colossal. Par contre, vous deux… - il leur adressa un regard noir- si vous ne réussissez pas …– il passa son doigt en travers de sa gorge avant d’afficher un sourire narquois- enfin, cela n’arrivera pas !
Les deux Serpentards se tendirent soudainement, inquiets.
- Pourquoi la mission a-t-elle pris tant de retard, au fait ?
- Granger est difficilement accessible, elle…, commença Drago qui avait perdu de son flegme.
- Ne fréquente plus Potter depuis longtemps. Tout s’offre à vous, rétorqua froidement son père en se tournant brutalement vers lui. C’est le déshonneur qui s’abat sur nous, Drago, par ta faute.
- Il y a longtemps que l’on n’a plus d’honneur, père, répliqua sèchement Drago en vrillant ses prunelles d’acier dans celles, semblables de son père.
Un duel oculaire haineux s’engagea entre eux. La mâchoire de son père se contracta brusquement et ses pupilles s’étrécirent considérablement.
- Tu me réponds ?
- Je ne fais qu’une constatation. Nous ne sommes plus rien depuis le coup du ministère, père. J’essaie d’insuffler un vent nouveau alors vous serez bien agréable de ne pas nuire à mes projets.
Drago s’écarta brusquement de la poigne de son père qui avait saisi son poignet et s’apprêtait à l’entrainer dans une pièce à l’écart afin de lui infliger la correction qu’il méritait à ses yeux. Blaise suivit son ami alors que celui-ci s’élançait à travers la salle, partant vers le côté opposé. Il n’eut pas fait vingt pas qu’un corps sauta sur le blond.
- Drago ! Je te retrouve ! s’écria Astoria, aux anges.
- Astoria, grinça Drago, peu enclin à la repousser tandis qu’il sentait le regard des parents de la jeune femme flotter sur eux.
Toutefois, il se détacha d’elle et imprima entre eux un espace assez hostile qui permettrait de délimiter les idées ambigües des gens ainsi que les idées impromptues de Greengrass.
Bellatrix se pointa à cet instant, suivie de près par la mère de Zabini qui s’éventait, la main croulant sous des bagues diamantées aux carats tels que Drago se demanda comment elle pouvait encore la soulever. Son fils et elle échangèrent à peine un geste de la tête. Pourtant, ils n’avaient pas dû se voir depuis des mois.
- Ah, je vous tiens ! Le maitre va commencer. Il faut que vous soyez bien placés, que vous ayez un champ d’actions le plus large possible, susurra Bellatrix à l’oreille de son neveu en le poussant.
- Drago ? Venez ici, un instant, ordonna sèchement Severus en l’enjoignant de le suivre.
Drago imprima ses pas sur ceux de son parrain et lorsqu’ils furent séparés des autres, il commença :
- Ce soir, il ne faudra pas paniquer, murmura sa voix, acérée et Drago fronça ses sourcils. Ne réfléchissez pas, Drago. Exécutez, c’est mieux. Vous savez quelle valeur vous avez pour moi, vous savez quelle relation j’ai eue avec votre mère.
Le jeune Serpentard tenta tout de même d’effacer les images explicites de son parrain et de sa mère de sa tête, sans succès. Il afficha une moue dégoûtée.
- Laissez-vous faire par Bellatrix ; elle saura vous placer mieux que quiconque. Tâchez de garder un œil sur les élèves de Poudlard. Vous êtes six ce soir, et les quatre autres sont coriaces. Par pitié, empêchez Zabini de faire quoi que ce soit de lui-même, il est bien trop imprévisible. Ce soir, tout sera facile si vous êtes concentré. Soyez enclin à vous courber selon le vent qui souffle sur vous. Je vais vous laisser désormais. Dernière chose, Drago, connaissez-vous la bile de nifleur ? demanda soudainement le maitre de potions. Son acidité tue les effets des potions qui contiennent des ingrédients acides. Allez.
Brutalement et au même instant où ses paroles furent dites, tous les invités furent éjectés avec brutalité contre le mur devant lequel le buffet et le bar avaient leur droit.
La salle fut remplie de centaines de chaises, toutes tournées vers une estrade fraichement apparue.
Ainsi que l’on leur indiqua, les jeunes adeptes prirent place sur les chaises les plus proches du réceptacle tandis que les anciens se tenaient debout soit à leur côté, soit tout au fond.
Drago rejoignit sa tante, le stress lui pressant tellement les veines que les paroles de son parrain s’envolaient déjà.
La sœur de sa mère, la lèvre retroussée, les guida vers deux chaises qu’elle semblait avoir choisies particulièrement.
Lord Voldemort apparut quand tout fut silencieux. Il se mouvait lentement, avec une souplesse reptilienne qui donnait l’idée qu’il ondulait sur le sol, sa cape qui se profilait derrière lui ne faisant qu’accroitre cette idée.
Il se hissa sur la plate-forme par un escalier de quelques marches et se plaça face à ses invités.
Drago crut franchement que Bellatrix, debout entre lui et Blaise, allait faire une crise cardiaque. Ses yeux grands ouverts remplis d’adoration, un sourire d’une démence bien pire qu’à l’accoutumée était peint sur ses lèvres et ses doigts étaient crispés sur le dossier de la chaise du blond, ses ongles tapotant sèchement contre le bois.
- Si ce soir vous êtes là, siffla sa voix après qu’il se soit appliqué un sonorus, ce n’est pas pour une raison anodine. Ce soir, pour certains, il s’agit d’un tout nouveau tournant, d’une entrée dans les rangs de Lord Voldemort, d’un moyen de faire ses preuves, de me prouver vos volontés les plus ardentes…pour d’autres, c’est la mort.
Un frisson parcourut quelques personnes, les plus peureuses certainement.
- Vous allez subir des épreuves éliminatoires et seuls ceux qui resteront, compteront parmi nous. Et dès lors la fin de leur scolarité pour ceux qui y seraient encore, ils obtiendront la marque des Ténèbres, honneur que je ne réserve qu’aux plus fidèles.
Drago déglutit difficilement. Une fois la marque apposée, il doutait fortement de pouvoir l’enlever, ce qui serait embêtant si l’Ordre gagnait.
Si Voldemort gagnait, par contre, il serait immensément soulagé de ne pouvoir l’ôter.
- Il est dix-neuf heures dans une minute. Nous entamerons immédiatement les épreuves et j’ai dans l’idée que tout sera terminé au plus tard à vingt-trois heures. Vous disposez de trente secondes pour créer un duo afin de débuter la première épreuve.
Drago était certain que Voldemort s’amusait. Cela devait être très divertissant de savoir tout le pouvoir qui l’incombait, la crainte que ses paroles faisaient naitre en eux.
Blaise et lui n’eurent pas à se concerter pour savoir qu’ils étaient de la même équipe.
Ce soir, ils comptaient prouver leur allégeance au maitre et s’il fallait tuer, quand bien même cette idée le révulsait-elle, il le ferait.
Aussitôt qu’il se rendit compte de sa pensée, sentit-il défaillir. Il espérait sérieusement qu’il n’aurait pas à le faire car il savait aussitôt son échec assuré.
L’horloge du manoir sonna dix-neuf coups et Voldemort balaya l’assemblée de ses pupilles rougeoyantes avec un air satisfait.
- Je veux qu’une personne de chaque duo se lève.
Blaise lança un coup d’œil à Drago et décida de se redresser avant que celui-ci n’ait pu esquisser un seul geste. Le jeune blond en fut très irrité mais il préféra ne pas attirer l’attention sur eux.
Voldemort leva sa baguette et silencieusement, opéra un large mouvement du bras qui ressemblait à un huit transpercé par un trait rectiligne.
Aussitôt, cent cinquante verres aux consistances toutes différentes les unes des autres apparurent devant les jeunes fidèles debout. De certaines, une fumée en spirales se dégageait.
Sur ordre de Voldemort, ceux qui étaient assis se levèrent, les chaises disparurent et pour chaque duo, une trousse de potion ainsi qu’un chaudron apparurent.
L’interjection de Voldemort somma ceux qui avaient le verre face à eux de le boire et ils s’exécutèrent.
Dans un parfait ensemble, cent cinquante corps, qui pris de vomissements, qui pris de nausées, qui pris de spasmes, qui recouvert de sang, s’écroulèrent au sol, sous les regards horrifiés du reste de l’assemblée et sous le ricanement de Bellatrix et de Rogue.
- Chacun a ingéré un poison différent. Les poisons agissent dans un laps de temps très court et le plus long met une demi-heure. Ce terme-là passé, si vous n’avez pas réussi, vous êtes éliminé et votre camarade, s’il est encore vivant, l’est aussi, claqua la voix du Seigneur des Ténèbres.
Drago ne voyait que le corps de Blaise, tendu, pris de spasmes violents qui lui tordaient chacun de ses membres et ses yeux qui gigotaient follement dans leurs orbites. Il ne voyait plus rien d’autre.
Il sentait ses mains trembler et se pencha aussitôt vers le verre qu’avait fait tomber Blaise.
Blaise qui pouvait mourir à tout moment.
Mais pourquoi cet imbécile s’était-il levé ? Ne pouvait-il pas laisser le blond le faire, lui ? Maintenant, c’était qui, qui souffrait, qui avait peur ?
Drago renifla le contenu du verre qui n’était pas cassé. Un rapide coup d’œil autour de lui, lui confirma que le Lord avait appliqué un sort pour qu’ils ne soient pas brisés dans la chute.
Déjà, des personnes se précipitaient autour des chaudrons, certains avaient commencé à fumer, tandis que leur propriétaire y ajoutait divers ingrédients que contenait la trousse.
Drago se força à respirer. Il était un Serpentard et savait mieux que quiconque que n’importe quel geste devait être réfléchi.
Ce n’était pas le moment de céder à la panique.
De plus, il était le filleul de Severus Rogue, maitre en potions.
Et par Merlin, il était Drago Malefoy !
Toutefois, une idée brève le traversa ; peut-être le Lord avait-il créé cette épreuve pour tuer Blaise ? Pour les éliminer tous les deux car il était déçu ? Que le poison qu’ils avaient reçu n’avait pas de remède ?
Il chassa cette funeste pensée. Il n’avait pas le temps pour cela.
Blaise ne parlait pas, sa mâchoire était crispée et il tremblait de tous ses membres.
Drago identifia rapidement de l’armoise, de l’asphodèle et de la mandragore. La première, par la couleur ambre de la potion, la seconde pour une odeur acide qui lui piqua drôlement le nez et la troisième pour le bruit de bulles gazeuses que produisait la mixture quand elle se mouvait dans le verre.
Pouvait-il y avoir un autre élément ? Il ne connaissait aucune potion qui puisse être faite à partir de ces composants-là.
Il consulta la grande horloge représentée derrière le Lord. Cinq minutes déjà.
Vite…Réfléchir. Trouver un moyen.
Il bondit dans la trousse et l’examina, à la recherche d’un bézoard. En trouvant un, il le plaça dans la bouche de Blaise qui l’avala difficilement, les pommettes rouges, en proie à une fièvre immense.
- Pique…, souffla le métisse.
La potion était si acide qu’elle le piquait ? Etrange. Il n’ajouta rien mais la pierre n’eut aucun effet sur lui et Drago paniqua.
Il versa le contenu du verre dans le chaudron, alluma le gaz d’un coup de baguette magique et balança une fiole entière de vers marins.
Les vers marins avaient une vertu alcalisant, non ?
Ils devraient pouvoir apaiser cette brulure. A moins qu’il ne faille le faire boire de l’eau afin d’arrêter la brûlure piquante…Ce serait trop simple.
Il consulta à nouveau la trousse et ses yeux examinèrent hâtivement son contenu.
Aconite, venin d’acromentula, ovères d’escargots, antennes de papillons, pattes d’araignées, poil de licorne, mandragore, bile de niffleur, venin de serpent, poudre de grapcorne… Bile de niffleur ? L’asphodèle était acide. Se pouvait-il que son oncle l’ait placé ici car il savait quelle potion il recevrait ?
Il consulta la pendule. Dix minutes. Le corps de Blaise était bouillant, et rouge pivoine. Il était couvert de transpiration et nul doute n’était permis qu’il allait être rongé de l’intérieur si cela perdurait.
Mais user de la bile de niffleur ?
Lui donner directement ?
En mettre dans le poison ?
Si l’asphodèle était acide et qu’il brisait son effet directement dans la potion, en mettant directement la bile dans le verre, la potion s’annulerait.
Ainsi, Blaise ingèrerait un remède alcalin.
Mais si, la bile de niffleur n’était alors utile que pour la nouvelle dose de potion qui serait dans le verre et non celle qu’il venait d’ingérer ?
Drago songea qu’il n’avait qu’à faire les deux cas. Lui donner directement et si ça ne fonctionnait pas, il pouvait très bien convenir de la première idée.
Seul problème.
La bile de nifleur n’était pas là en masse. En réalité il n’en avait que pour une dose. C’était quitte ou double.
Drago respira doucement, tentant de se calmer. Il n’arrivait pas à se tranquilliser. Son cœur tambourinait dans ses tympans et il lui était très difficile de réfléchir convenablement au problème exposé.
Dans la logique, c’était la deuxième solution qui était la bonne.
Soudain, il se prit à avoir envie que Granger soit là.
La miss-je-sais-tout n’aurait eu besoin que d’une minute pour remplir une pareille tâche. Elle aurait trouvé l’élément nécessaire toute seule et Blaise serait déjà debout, à se moquer des autres qui faillaient.
Drago se saisit du flacon et le décapsula. Il passa une main derrière la nuque de Blaise afin d’incliner sa tête.
Il lui fit boire la totalité du flacon et se releva en observant l’effet du produit. Quitte ou double. Soit il vivait, soit il mourait.
Il n’aurait plus d’autre solution.
Blaise se mit alors à gémir et se releva brutalement, les yeux fous. Il se pencha à peine que déjà, il vomissait. Drago s’écarta de justesse, paniqué. Il ne venait tout de même pas de relâcher la bile de nifleur ?!
Si c’était le cas, cela équivalait à un suicide, puisqu’il n’avait plus de potion. Venait-il de recracher le poison par la même occasion ? Les questions s’enchainaient dans sa tête.
Blaise s’écroula par terre à nouveau.
Le vomi, au sol, dégageait une odeur pestilentielle qui fit tressaillir Drago.
Toutefois, il ne s’attarda pas à cela car le phénomène qui se produisait sous ses yeux était des plus captivants. La bile de nifleur, bleue turquoise, se distinguait largement de celle ocre du poison. Peu à peu, la mixture bleue rongeait la dorée et l’odeur putride disparaissait. Bientôt, il n’y eut plus rien si ce n’est un petit lac qui le contemplait.
Drago releva ses yeux pour constater que Blaise s’étirait. Il était vivant !
Le métis n’avait rien compris que soudain, sa mâchoire était en feu et sûrement déboitée. Drago, face à lui, les yeux haineux, le poing tendu, venait de le frapper et assez violemment.
- La prochaine fois, JE bois la potion, crétin.
D’un côté, étant donné les connaissances en potion du métis, peut-être était-il préférable que ce soit lui qui ait eu à faire cela. Le chrono indiquait treize minutes.
- Je me sens bien, merci de me le demander, rétorqua Blaise avec un sourire contrit.
- Je m’en doute.
- Tu aurais vu mec, comme ça brûlait. Puis, pouf, j’ai tout rendu et voilà.
Ils passèrent les dix-sept minutes suivantes à nettoyer leur coin et à inspecter la salle du regard.
Rares étaient ceux qui étaient relevés.
La plupart gesticulait de grands mouvements sans vraiment réussir à se départir de leur pression interne.
Certains criaient en s’arrachant à moitié les cheveux.
Au loin, Drago aperçut Astoria qui giflait violemment sa victime, inerte, au sol. Etonnement, sa collaboratrice se réveilla aussitôt.
S’il avait su, il aurait frappé Blaise depuis le début !
Mais il ravala sa pensée quand il comprit qu’elle s’était juste évanouie après avoir vu du sang.
Devant eux, une blonde tentait vainement de ranimer un brun particulièrement moche. Son nez était renfoncé et ses joues étaient très creuses. Il était d’une minceur affreuse.
La jeune femme tournait autour du chaudron et versait –de toute évidence – les premiers éléments qu’elle trouvait dans sa trousse.
Soudain, elle se pencha dans le but d’apercevoir la consistance assez étrange, semblable à des longs spaghettis enroulés sur eux, qu’elle avait obtenue et elle rajouta au même instant une poudre bleue.
Drago avait vu le coup venir et l’œil acéré, avait jugé qu’elle n’était pas très compétente dans ce domaine. Ainsi, il avait dressé sa baguette, en geste de défense.
Lorsque le chaudron explosa, il les protégeait, lui et Blaise, d’un protego. Ceux qui entouraient la blonde et le brun, furent, dans un rayon de trois mètres, aspergés d’une sorte d’herbe grasse enrobée d’une pâte gluante.
Personne ne sut vraiment ce qu’elle y avait mis, mais autour d’eux, trois cobayes qui avaient été empoisonnés se réveillèrent subitement et une des personnes censées préparer une solution, partit dans un coma profond dont elle ne se réveillerait que de longs mois plus tard, avec en prime une amnésie.
Ceux qui s’occupaient des trois cobayes et qui avaient eu l’air longuement désespéré, embrassèrent la jeune blonde avec ardeur, ainsi que le brun très laid.
La demi sonna et chacun s’écarta de son chaudron. Un tri fut rapidement effectué par les fidèles de Voldemort alors que ce dernier affichait une moue calculatrice.
Il y avait trois catégories :
- Ceux qui devaient guérir leur coéquipier mais qui n’avaient pas réussi, partaient dans le couloir qu’avaient emprunté Drago et Blaise.
- Ceux qui avaient été empoisonnés et auxquels on n’avait pas trouvé de remède, furent, à l’aide de sortilèges, entreposés sur l’estrade.
- Ceux qui avaient réussi, ainsi que leur sauvé, restèrent dans la salle.
Il restait cent-quatre vingt nouveaux adeptes sur les trois cents du départ. On comptait hormis eux, cinquante-sept personnes qui n’avaient pas trouvé de solution pour leur partenaire, trois de plus qui étaient soit dans le coma soit en danger de mort à cause d’une manipulation incertaine des éléments de leur potion, et soixante empoisonnés auxquels aucune solution n’avait été trouvée et qui étaient aux côtés du Lord.
De toute évidence, la plupart des poisons agissaient moins vite qu’en une demi heure.
Celui-ci leva sa baguette et déclara :
- Il y a vingt-deux morts. Les autres ont reçu par leurs coéquipiers des éléments qui déclenchent un effet retardé au poison. Severus, si vous aviez l’amabilité de donner leurs remèdes aux trente-huit autres.
Le professeur s’exécuta avec une moue qui ne trompait personne sur son plaisir à agir.
Drago frissonna de tout son long. Vingt-deux morts… Des gens qu’il avait peut-être côtoyés. Ils étaient morts, ainsi. Voldemort n’accordait donc aucune importance aux gens de son camp ? Valait-il tant la peine de venir ici si c’était votre chef qui vous tuait ?
- La deuxième partie de l’épreuve, reprit Voldemort, alors que les chaudrons, les trousses et les chaises s’il y en avait, disparaissaient, va débuter à dix-neuf heures quarante-cinq soit dans quelques instants.
Il se plaisait à tout contrôler, à tout ordonner, à diriger l’existence de chacun avec quelques paroles prononcées ainsi. Drago en était persuadé.
Leur restant quelques instants, les deux Serpentards regagnèrent le bar afin de prendre une boisson rafraichissante mais sans alcool. Il ne valait mieux pas être inconscient…
- A ton avis, ils vont faire quoi de ceux qui ne sont pas morts et ceux qui ont raté la potion ? demanda Blaise.
- Les tuer ? supposa Drago avec un sourire en coin.
- Non, répondit Yaxley qui passait à côté d’eux. Ils vont partir dans un centre d’entrainement. Ce ne serait pas prudent d’avoir des gens aussi incompétents avec nous.
Il disparut en se noyant dans la foule des fidèles de Voldemort, plus loin. Drago et Blaise échangèrent un regard incrédule.
- Au fait, tu savais qu’il y avait des élèves de Poudlard ?
- Astoria, idiot, rétorqua Drago soudainement irrité de la rivalité en se remémorant les paroles de son oncle.
- Mais pas seulement ! Il y a aussi Nott, une serdaigle et un poufsouffle… Je les connais pas.
- Nott est là ? siffla le blond.
- Oui, et ils ont tous réussi l’épreuve.
- Tu sais ce que ça veut dire, Zab’ ?
- Ouais, on a de la concurrence pour la mission.
Voldemort, d’un appel de sa baguette magique, les convia à prendre place au centre de la pièce, et les jeunes adeptes entreprirent le rassemblement. Le silence revint et le Seigneur des Ténèbres annonça la seconde épreuve.
- Vous êtes cent quatre vingt désormais. D’ici une minute, et pendant dix minutes, vous allez engager un combat, tous mêlés les uns aux autres. Seuls resteront ceux qui ne seront pas au sol. Les sortilèges impardonnables, reprit-il avec un sourire torve, sont interdits. Je n’aimerais pas que le ministère nous rejoigne de suite.
Drago et Blaise sortirent simultanément leurs baguettes ainsi que bien des personnes autour d’eux.
- On doit rester tous les deux, mec, murmura du bout des lèvres le métis.
- Oui. Tu me couvres et j’attaque, d’accord ? Et si on est quand même touchés, je te réanimerai ou tu le feras.
- Ca marche. Quel plan diabolique, ricana Blaise.
- Nous sommes à Serpentard, pas à Poufsouffle, rétorqua vivement Drago, le métal de ses yeux étincelant.
Le signal fut lancé.
Blaise et Drago bondirent et se reculèrent mais les sorts fusaient de partout et bientôt, le jeune blond fut couvert de furoncles. Il s’en débarrassa à l’aide du contre-sort et jeta un regard haineux à Blaise qui n’agissait pas assez vite.
Honteux, ce dernier déploya un bouclier autour d’eux et Drago lança un sort particulièrement virulent à la blonde qui avait fait exploser son chaudron. Il la rata au grand soulagement de son ami.
- Elle a les mêmes cheveux que Luna, mec ! s’exclama Blaise et Drago soupira.
Drago l’ignora et repéra au loin, un rouquin qui lui rappelait les Weasley et qui était le propriétaire du sort de furoncle.
Il lui envoya un sectusempra, en songeant à chaque fois que s’il échouait, il ne pourrait plus fréquenter Granger comme il le voulait. Eh ! Il souhaitait seulement bavarder avec elle car elle l’aidait pour ses devoirs. Et qu’elle exhalait un parfum agréable. Point…
Un sort rebondit contre la barrière dressée devant lui et par cette dernière il fut réexpédié à l’expéditeur.
Les adeptes tombaient comme des mouches et au moins la moitié était au sol.
Il n’y avait aucun sens de l’équipe et ceux qui tombaient y restaient, sans qu’il ne vienne aux autres l’idée de les aider. D’un côté, c’était prouver ses compétences au Lord.
Drago aperçut Astoria qui jetait furieusement des sorts sur tout ce qui bougeait.
Elle n’avait plus sa robe de soirée – cela n’aurait pas été très pratique pour faire un grand écart.
Malefoy songea avec plaisance qu’il valait mieux la viser ainsi elle serait hors jeu pour le rôle de Poudlard. Il lui jeta un sort d’attaque très dangereux.
Vive, elle se retourna et d’un geste rapide de sa baguette le lui renvoya sans même regarder qui avait agi. Mais le sort repartit vers elle en rencontrant le bouclier et elle vit l’éclair bleu du coin de l’œil s’approcher d’elle.
Avec un sourire, elle saisit par les épaules le premier compagnon qui passait par là et le plaça devant elle. Il s’écroula au sol.
Drago, éludant le problème Greengrass, vit Nott au sol, et éprouva un grand sentiment de soulagement.
Il détourna ses yeux, visa quelqu’un d’autre, jusqu’à ce que ses yeux, d’eux-mêmes, le ramènent à Nott, qui en réalité, était au sol, mais nullement victime.
Il restait là, couvert, car on le croyait stupéfixié mais en réalité, il attaquait et touchait beaucoup.
Presque deux tiers des personnes étaient tombées désormais quand Drago leva sa baguette afin de remédier au cas Théodore.
Trop tard, Voldemort fit sonner une sorte de réveil moldu particulièrement strident et ce fut la fin de l’épreuve. Drago faillit se retourner pour hurler sur le Lord mais se ravisa. Ce n’était pas une très bonne idée même s’il était furieux que Théo ait été épargné.
Il n’y eut plus de bruits, tandis que les mangemorts soignaient rapidement ou ôtaient les sortilèges dont étaient victimes les jeunes adeptes au sol.
Ces derniers rejoignirent, en passant par le couloir, ceux qui avaient échoué à la précédente épreuve.
On dénombra, finalement, cinquante-neuf participants encore en jeu, dont, au grand malheur de Drago et de Blaise, les quatre autres élèves de Poudlard.
Comme tous ces adpetes avaient vite disparu !
La salle était pleine à craquer quinze minutes auparavant et désormais, elle était presque vide. Mis à part Voldemort, il y avait la vingtaine de mangemorts fidèles à ce dernier et qui faisaient partis de son entourage le plus proche – dont Bellatrix, Rogue et Lucius malgré ses défaites perpétuelles- et les jeunes adeptes. Il y avait quelque parent, comme la mère de Blaise, mais le reste s’en était allé.
Le Seigneur des Ténèbres leur offrit une pose d’une demi-heure afin qu’ils se restaurent et au moment même où il prononçait ses paroles, des tables pouvant accueillir jusqu’à dix personnes chacune apparurent.
Blaise et Drago, trop heureux de bénéficier de cet entracte impromptu, se ruèrent vers le buffet et s’emparant d’assiettes, les remplissant prestement.
Cuisses de poulets, salades en tout genre, œufs au plat, haricots à la sauce, plats mijotés, tout y passa et une fois attablés, il leur sembla, après tous ces moments physiques et éprouvants, qu’ils n’avaient jamais eu aussi faim.
Drago mordit allègrement dans un morceau de pizza, en songeant que ses elfes de maison mériteraient presque un baiser. En se rendant compte de ce qu’il avait imaginé, il soupira que Granger déteignait sur lui et Blaise confirma ses pensées en acquiesçant.
Hélas, la paix fut de courte durée car Théodore et Astoria s’installaient à leurs côtés, leurs assiettes au moins autant garnies que les leurs.
- Vous êtes encore là ! s’exclama Nott, presque surpris et Drago lui renvoya un regard glacé. Oh ça va…
- Ché vrai qutesch vous voubez serbir le maichtre ? s’enquit Blaise, en mastiquant.
- Oui, approuva Astoria d’un air hautain en considérant le fait qui lui parlait la bouche pleine. Toutefois, cela ne te dispense en aucun cas de me parler respectueusement.
Drago se fit la remarque qu’elle avait baissé dans son estime quand il l’avait vue essayer de rester avec lui de manière si piteuse.
- Le maitre a dit que nous aurions une mission des plus importantes si nous réussissions en premier, ajouta-t-elle avec un air de défi.
- Ah, il vous dit ça, ricana Blaise.
- Quoi ?! releva aussitôt Théodore en enfournant une portion volumineuse de frittes.
- Eh bien, nous aussi, on l’a eue, cette fameuse mission, avoua Drago en comprenant l’idée de Blaise.
- Et elle est superbe, pas vrai ? tenta de se rassurer Astoria qui commençait déjà à pâlir et s’accrochait à son bras.
- En général, pas vraiment. Enfin, à ses yeux, oui, c’est super, consentit à dire Blaise. Mais franchement, qui aurait envie…
- De se faire passer pour un moldu dans un camp de moldu pendant toutes les vacances d’été afin de montrer son dévouement au maitre ? poursuivit Drago en se baissant vers son assiette afin de masquer son sourire moqueur.
- QUOI ? s’écria Astoria en se levant subitement avant de se rasseoir sous le regard courroucé de son paternel. Mais on n’avait pas parlé de ça ! Oh mon Drago, c’est ignoble… Et tu as dû le subir ?
- Oui, souffla le blond avec un air de soumission.
- C’est pour ça que je ne t’ai pas vu, cet été… ça a dû être horrible…
- On s’y habitue. Le problème c’est que l’on part dans un camp de vacance moldu, qu’on nous ôte baguette magique, cape, chaudron, potions, livres et tout le reste. Les balais, tout ! Et personne ne sait où tu vas. Tu reviens trois jours avant la rentrée, juste le temps de faire tes devoirs et zou ! dans le train, raconta Blaise. Et si tu n’as pas été bien intégré, tu repars aux vacances de Noël et les prochaines vacances estivales.
- Oh làlà ! se plaignit dramatiquement Astoria.
- Dites-moi, murmura Nott avec des airs de conspirateur. Vous êtes sûrs de ne pas la vouloir cette fameuse mission qui sera proposée au gagnant de ce soir ?
Drago fit mine de s’étouffer avec son verre de jus de citrouille et fit « non » de la tête avec rapidité.
- Une fois dans la vie c’est suffisant. C’est même trop, rétorqua sèchement Blaise.
- On s’est pas compris, expliqua leur camarade. Vous êtes certains, que ce soir, c’est cette mission-là en particulier qui va être proposée ? Que vous ne voulez pas vous l’attribuer en nous démotivant ?
Nott n’était pas un Serpentard pour rien et Drago prit un air affligé en secouant sa tête, navré.
- Mon pauvre… Tu te fais beaucoup d’idées. Au final, nous n’aurions rien dû vous dire juste pour voir ce qu’aurait provoqué l’annonce de ce superbe voyage. On voulait vous donner des astuces mais…
- Tu fais du mélodrame là, remarqua Greengrass d’un ton soupçonneux en se détachant de lui.
Drago soupira et, s’emparant de son assiette, de ses couverts et de son verre, se leva et se dirigea plus loin, rapidement suivi de Blaise. Ils durent faire appel à toutes leurs ressources pour ne pas pleurer de rire.
Ils avaient des larmes dans les yeux et éviter de se regarder, conscients de l’ampleur de leur mensonge.
- Fuyez ! s’écriait Nott au loin, les sourcils froncés. Vous mentez !
Drago mima un geste de la main, ainsi que le font les mères lorsqu’elles chantent à leurs enfants «ton moulin, ton moulin bat trop vite », excepté que c’était un signe ironique qui laissait sous entendre : « continue à débiter tes idioties. »
Blaise ricana et ils eurent à peine le temps de finir de manger que les mangemorts valsaient entre eux, les enjoignant de se lever.
Aussitôt, les tables et les chaises disparurent et la voix de Bellatrix, chargée de transmettre la prochaine énigme, retentit à leurs oreilles :
- Vous allez vous rassembler en cinq groupes de dix concurrents et en un dernier de neuf autres. Ensuite, chaque groupe sera appelé à suivre un des fidèles du Lord. Vous devrez le suivre dehors, à travers les hectares de terrain boisé et rocheux, sans qu’il ne vous repère. Si c’est le cas, vous serez mis hors jeu, ajouta-t-elle avec un sourire ravi. L’épreuve commence dans trois minutes. Je répartis les groupes.
D’une voix haut perchée, elle reprit, ne se départant à aucun moment de son sourire satisfait, et désigna un à un, qui partirait avec qui.
Blaise et Drago se regardèrent et ce dernier faillit pleurer de dépit. Blaise était un sorcier doué très astucieux, avec des qualités et des défauts, certes…
Mais deux problèmes se posaient à eux.
Seraient-ils dans le même groupe ?
Et pourquoi, mais pourquoi, Blaise allait-il devoir parcourir à une épreuve relevant de la discrétion ?
- Dans le quatrième groupe avec neuf concurrents, qui pisteront Yaxley, sont appelés, Lily Arnold, Emma Castleno, Peter Mabrice, Drago Malefoy – qui se redressa subitement-, Brian McFish, Craig Tavindton, Edwin Timothy, Stuart Robinson et… qu’est-ce que… ?
Drago se sentit pâlir. Pourquoi est- ce que le dernier candidat devait faire preuve d’une telle attente ?
Il était certain que le Lord avait tout prévu et qu’il s’amusait comme un petit fou, avec ses yeux rouges brillants.
- Mais qui écrit ainsi ?! s’exclama Bellatrix, en parcourant rapidement la salle du regard. Qui est ce petit crétin ?! Je n’arrive pas à lire le nom ! Qui est-ce ?
Peter Pettigrow apparut en se tortillant ses doigts déjà bien noueux. Il monta sur l’estrade d’un pas rapide et se pencha avant d’afficher une horrible grimace.
- Il s’agit de moi…
Drago crut s’évanouir. Il n’avait pas imaginé un seul instant que Peter puisse participer. Mais ce n’était pas si étonnant ; il était tellement gauche ! Voldemort devait vouloir s’assurer que son assistant valait quelque chose…Ou alors s’en débarrasser.
Toutefois, ces problèmes-là passaient par-dessus la tête de Drago.
Il n’avait qu’une crainte, que Blaise soit disqualifié, et que lui, même s’il parvenait à gagner, ne doive faire équipe avec Nott et Astoria.
Certes, il n’accordait pas beaucoup de confiance à Blaise, mais dans la vie, il avait appris à se fier à lui et à lui-seul.
D’autant plus qu’il se demandait bien pourquoi il s’était fait tant de bile à guérir Blaise si celui-ci devait être disqualifié…
Si Blaise et lui avaient été dans la même équipe, il aurait été très dur d’échapper à l’œil de Yaxley. Etait-ce bien ou non ? Il n’avait aucune envie de devoir travailler avec un autre serpentard…
Bellatrix reprit d’un ton suave :
- Excusez cet imbécile… Son écriture est fortement douteuse. En ce qui concerne l’ultime candidat de ce groupe, il s’agit de Blaise Zabini.
Et au final, Drago ne savait pas s’il devait être content ou pas.
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La descente en enfer d'Hermione Granger
FanfictionDisclaimer : Rien de l'univers d'Harry Potter ne m'appartient. En revanche, l'histoire et les personnages créés sont les miens. Contient des scènes à caractères sexuels. En débutant cette fanfiction, vous pensiez tomber sur une histoire OC, sans fon...