La descente en enfer d'Hermione Granger

Chapitre 40 : Pulsions

Chapitre 40 : Pulsions

Drago leva lentement ses paupières, barbouillé. En se redressant, il se heurta à la cabine de douche. L'odeur acide qui émanait de la cuvette, lui rappela la décuve du whisky pur feu. Grave erreur, cette boi...

Sa mère. Ce n'était pas un rêve. Drago se remit sur ses pieds, s'agrippant au mur froid. Son reflet, dans le miroir, l'horrifia. Qui était cet homme au visage marqué, à la bouche tordue de souffrance, aux yeux gris qui évitaient l'affront ? Ses cheveux partaient en tous sens, et sa chemise était froissée, à moitié déboutonnée.

Elle avait été assassinée et son père avait pris part au crime. Voldemort avait anéanti l'être qu'il aimait par-dessus tout.

La solitude qui l'entourait, lui parut encore plus réelle. La trahison qu'il percevait, ne cessait de le meurtrir.

Tout ce temps, sans savoir. Il avait tenté de comprendre, combien de nuits à repasser en boucle cette scène, à l'hôpital ? À se répéter ses dernières paroles, à y chercher un sens caché... Mais il apparaissait que Narcissa avait été d'une franchise exemplaire.

La ronge. C'était ce qui l'avait détruite. De l'intérieur. Son âme démolie par...

Drago leva ses iris vers son reflet. Leur dureté le fit tressaillir, mais il ne flancha pas. Avec ce qu'il savait, il allait s'occuper de l'âme de Voldemort. De sa destruction interne.

Il n'y avait plus une minute à perdre.

Hermione. Si. Une minute à perdre, pour penser à elle. Il l'avait convertie au mal, désormais, ce sang noir coulait dans ses veines. La mauvaise magie avait pris possession d'elle, et Drago ne voyait aucun moyen de la ramener dans le droit chemin, auprès de lui.

Ses crises de démence et de magie noire se faisaient de plus en plus fréquentes. Elle lui échappait. Elle ne reviendrait sûrement pas. Peut-être même, que le Lord n'avait jamais songé à un avoir un enfant d'elle. Qu'il souhaitait uniquement la détenir. Potiron lui obéirait au doigt et à l'œil.

Tremblant, Drago sortit de la salle de bain, et se rua dans sa chambre. Ses jambes ne le portaient plus, tout tournoyait, son cœur avait sensiblement accéléré dans sa poitrine.

Il se dévêtit et se glissa dans des vêtements plus convenables. Puis, se lança dans les couloirs endormis du château. Le jour se levait tout juste, radieux, délicieux. Plein de lumière et de vie.

Drago perçut sa poitrine se déchirer à cette mention. Narcissa aurait pu être encore là.

Il escalada les marches, subissant des pertes d'équilibre drastiques. Il faillit même tomber dans le vide, lorsque l'escalier avait bougé pour le guider vers un autre étage.

Drago fut face à la gargouille. Il prononça le mot de passe, et se jucha devant la porte de chêne. Il ne frappa pas, mais l'ouvrit directement.

Le directeur le scruta, alors que Drago refermait le passage derrière lui.

Le blond s'avança, titubant, sans plus aucune trace d'hésitation.

- Professeur, haleta-t-il.
- Drago... que se passe-t-il ? Je suis très pressé, je dois partir immédiatement.
- Tout est vain, professeur, balbutia Drago, perturbé.

« Où ai-je envoyé Hermione ? » ne cessait de revenir se heurter à son crâne.

Il était tant dévoré par cette crainte, qu'il ne remarquait pas que Dumbledore se mouvait énergiquement, comme s'il avait retrouvé sa santé de vingt ans.

- Drago, tu m'excuseras, je pars.
- NON ! hurla Drago en se précipitant sur lui.

Il souleva son visage ravagé de larmes vers le directeur.