Chapitre 26 : Mise au point

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Chapitre 26 : Mise au point



Drago ouvrit un œil avec une horrible impression : celle d'être vaporeux pour toute la journée. Il bailla lourdement en frissonnant, assommé par l'air ambiant assez pesant.


Il enfouit sa tête sous l'oreiller en soupirant. Il était déjà en retard; le soleil ne pouvant décemment pas être si haut sans que cela ne soit pas le cas. C'était injuste. Il avait à peine dormi six heures cette nuit-là… Et en plus, comble de tout, c'était la St Valentin. Il se demandait franchement quelle attitude adopterait Astoria, désormais qu'elle n'avait plus le droit de l'approcher. Avec un sourire malsain à son égard, il s'étira. Il était débarrassé d'elle et une satisfaction sans nom s'empara de lui.

Il sursauta en apercevant une ombre dans le cadre de sa fenêtre et se retourna brusquement. C'était Granger qui, scrutant à travers le grand carreau, une partie du parc enneigé certainement, se tenait dans sa chambre. Elle se retourna vers lui en le voyant gesticuler.

- Qu'est- ce que tu fais là ? s'enquit Drago en ramenant ses draps contre lui.

- Je viens te réveiller ! Tu es rentré tard…, fit-elle remarquer en tirant une moue et Drago se rappela qu'elle pensait qu'il avait passé une soirée romantique.

Elle se rapprocha de lui et s'installa à ses côtés, tapotant doucement et du bout des doigts une partie du drap proche de l'épaule du jeune homme qui frémissait par à-coup. Elle se pencha vers lui, amusée, et murmura à son oreille.

Il eut beaucoup de mal à se concentrer sur ce qu'elle disait, essayant de chasser de son esprit la caresse de ses cheveux sur son dos, son parfum omniprésent ainsi que son souffle dans le creux de son cou, tous ces critères si présents dus au fait qu'il était quasiment nu, dans un lit, et qu'il ne se maîtrisait pas aussi pleinement qu'à l'accoutumée.


- Alors, cette soirée ? Tu deviens mièvre ou c'était juste ta libido qui se rappelait à toi ?

Drago tira un sourire en coin à cette remarque. Elle parut agacée ce qui eut le don de le réjouir. En signe de revanche, elle posa sa main dans son dos et de ses ongles, caressa son flanc, lui prodiguant des frissons incontrôlables.

Presque avec lassitude, elle appuya ses deux bras sur son lit avant de basculer à ses côtés, allongée sur le dos, les mains croisées sur son ventre, observant le sommet du baldaquin et les nombreux plis qui y prenaient naissance. Elle aspira une grande goulée d'air et Drago la contempla de moitié. Elle était vraiment… exaspérante. Un peu trop sûre d'elle, avec beaucoup trop de fierté pour que le jeu soit équitable.

- Il est quelle heure ?


Elle ne tourna pas même sa tête vers lui.

- Sept heures vingt. On a potions dans quarante minutes.

- Tu as fait la ronde, hier ?

- Certainement.

- Et elle n'a pas servi à grand-chose, non ?

- Non, il n'y avait personne. J'ai juste pu récupérer mon chat dans un couloir vide.


Drago se leva doucement avant de se diriger vers la salle de bain commune, se passant une main dans les cheveux, constatant au passage à quel point ils étaient ébouriffés. Il savait que c'était dû à la transpiration de la veille mais Granger avait dû croire qu'il s'agissait plutôt d'ébats passionnés.


Il se lava rapidement, remarquant avec soulagement que les potions lui avaient ôté toutes les cicatrices physiques qu'auraient engendrées les doloris. Les cicatrices mentales, en revanche, persistaient.


Enfin vêtu, son sac sur l'épaule, il descendit les marches menant à la Grande Salle d'un bon pas et s'installa à sa table, entre Pansy et Blaise, face à Granger. Cette dernière avait totalement changé d'humeur et elle étalait sur un toast une couche épaisse de beurre de manière peu délicate.

- Alors Pansy, ta soirée ? lança-t-il à tout hasard.

- Rien de particulier. J'étais fatiguée alors je me suis couchée tôt.

- Sans que de charmants hommes ne t'accompagnent dans ta quête du sommeil ? ajouta le jeune blond d'un air goguenard.

- Non, Drago. Je mène mon célibat dans une paix royale, voilà, point à la ligne. Toi par contre, tu devrais te méfier d'Astoria, elle semble sur le point de se jeter sur toi !

A ces mots, Granger, qui beurrait toujours sa biscotte brutalement, la trancha involontairement avec la lame du couteau. Rageuse, elle se retourna et l'envoya dans la chevelure blonde … d'Angelina Kathlins. Y avait-il une raison pour que ce soit elle qui ait été visée particulièrement ?

Drago sut alors que ses ennuis ne faisaient que commencer.

La Poufsouffle se retourna avec une lenteur exagérée puis poignarda de ses deux prunelles Granger et elles se dévisagèrent, haineuses. La blonde se redressa d'un bond et rejoignit leur table en quelques enjambées. Elle se pencha aussitôt vers l'unique Gryffondor des Serpentard, et chuchota vivement, de toute évidence en colère.


Il crut intercepter les mots de leur échange : « Attention à toi…Qu'à pas être là…Visais n'importe qui… Tu sais pas qui je suis…Tant pis pour toi…cheveux crades…plus de réflexes… » et osa espérer que son ex ne s'apercevrait pas de sa présence.

La chance n'était décidément pas avec lui ce jour-ci car elle se releva avec aigreur et le regarda, passant d'un air hystérique à aguicheur. Elle rejeta souplement ses cheveux en arrière, souriant largement.

- Oh Drago, tu es là, toi aussi ! Quelle surprise !

C'est vrai ça, quelle surprise qu'il mange à sa table, avant les cours, un lundi matin !

Elle tendit vers lui un petit paquet et il l'observa d'un œil morne. Exaspérée, elle le brandit sous son nez et l'agita jusqu'à ce qu'il s'enquît avec un air blasé de son contenu.


- Tes chocolats de St Valentin de ma part. A l'orange confite.


La Saint Valentin ; il avait déjà oublié ce petit détail. Après un rapide coup d'œil autour de lui, il remarqua qu'effectivement, beaucoup de filles se trémoussaient sur leurs bancs en gloussant entre elles, pointant certains garçons, se moquant d'autres. Et les garçons, assez pâles en général, scrutaient leurs assiettes avec des airs très inquisiteurs.

- Weasmoche est encore plus rouge que d'habitude, ricana Drago alors qu'Angelina s'en allait en lui envoyant un baiser volant.

Drago s'arrêta net de rire en se rendant compte que ni Blaise, ni Pansy ne l'avaient suivi. S'inquiétant de leur état de santé, il les examina attentivement. Déjà, il était assez perturbé car il était un Malefoy, or, qui pouvait donc se permettre de ne pas rire à une de ses blagues ? Et secondement, c'était Weasley qui était visé.


Blaise semblait très fatigué et ses traits étaient tirés. Il jetait des regards nerveux autour de lui et Drago se douta que le métis devait être horrifié de cette saleté de fête.

Pansy paraissait totalement ailleurs. Elle n'avait même pas dû l'entendre. Il voyait son air rêveur voletait dans la Grande Salle, couvant les gens d'un regard pensif. Ses joues étaient roses et un léger sourire flottait sur ses lèvres. Doucement, elle se tourna vers lui.


- Ca ne va pas, Drago ? le questionna-t-elle d'une voix plus douce qu'à l'accoutumée.

- On se croirait dans une secte en mode Peace and Love ! s'exclama Granger en se levant. Mais quelle putain de niaiserie ! Je hais cette maudite fête de merde avec ces regards enamourés de merde et ces paroles enfiévrées de…de-de…De MERDE aussi !

Et elle partit en courant…avant de revenir prendre son sac et de disparaître derrière la porte de la Grande Salle. Blaise éclata de rire à cet instant, avec un temps de retard qui lui attira quelques regards perplexes de la table. Il s'arrêta net. Qui l'aurait crue si vulgaire ?


Drago, l'air choqué, observait les gens qui l'entouraient, tâchant de comprendre ce qu'il venait de se produire. Il se sentait légèrement dans un autre monde, avec des personnes qui changeaient de comportement selon celles qui étaient présentes. Pourtant, Granger avait été si agréable ce matin … Elle le cajolait puis hurlait sur ses condisciples. Angelina venait faire son grand retour... Pansy était dans la lune, Blaise dépassé par les événements et Granger pétait son plomb.

- Mais c'est quoi ce délire ? s'écria-t-il en se redressant comme s'il avait été piqué par une abeille.

Et il sortit de la salle à son tour, cette question lui trottant en tête.

Il gagna rapidement les cachots et bientôt, lui apparut la salle de potions. Il s'avéra que Granger n'était vraiment pas du tout de bonne humeur ce jour-là. Est-ce que c'était le fait qu'il ait « soi-disant » passé la soirée avec Astoria qui la mettait dans cet état-là ?


Elle était en train d’hurler ses quatre vérités à Weasley lorsque Drago s'adossa au mur à ses côtés, suivant le débat animé avec appréciation. Il avait toujours aimé voir les gens s'énerver contre les autres et encore plus quand il n'était pas du tout concerné. Et la voir, ainsi, prête à frapper Weasley alors que ce matin, elle lui faisait un câlin à lui… avait le don de lui plaire excessivement.

- Vous n'êtes que des gros bougres, toi et l'autre bigleux ! Pas même capable de comprendre quoi que ce soit ! Tu vois, tu commences à appréhender pourquoi je suis si heureuse d'être avec les Serpentards ? Vous n'êtes que des petits crétins, des petits idiots triplement arrogants et insouciants et crétins ! Je l'avais dit crétin ? Oui. Eh bien, voilà ! Vous êtes doublement crétins !

- Tant de compliments, marmonna Weasley qui blêmit en apercevant Potter qui venait d'arriver.

- Y a un problème ? demanda aussitôt celui-ci.

- Mais non, Potty, tu vois pas qu'ils sont en train de se taper la discut’ sur un devoir de métamorphose ? persifla Drago.

- Deux crétins ! jura Granger. Et toi, Ron… toi. Pendant des années, je t'ai attendue, je t'ai aimée comme une idiote, murmura-t-elle, les yeux un peu trop brillants pour que cela passe inaperçu.

Ses mains tremblaient et Drago ressentit un profond sentiment de malaise d'être là, soudain, à écouter une conversation dont il aurait préféré être épargné. Comment avait-elle pu aimer une serpillère pareille ? Il essayait de se persuader que c'était cela qui le perturbait alors qu'il savait parfaitement qu'il se cachait la vérité.

- Je me rends compte, maintenant, de tout ce temps perdu.

Drago remarqua que Potter semblait lui aussi paniqué, jetant des coups d'oeil d'un bout à l'autre du couloir, s'assurant qu'ils n'étaient que tous les quatre et que personne n'entendrait la mise au clair des sentiments d'Hermione.

- Je croyais vraiment t'aimer. Mais comment, oui, comment, aurais-je pu aimer un aveugle comme toi ? Tu es sorti avec les filles les plus idiotes de l'école et les plus belles à tes yeux ! Le comble de l'ironie, tu sors avec tout mon contraire… Hilarant, n'est-ce pas ?!

- Hermione, je te jure…

- Des promesses, toujours des promesses, Ronald Weasley. Mais c'est fini.

Sa voix tremblait et au fur et à mesure qu'elle parlait, les octaves se baissaient et bientôt, le chuchotement mourut dans sa gorge sans qu'elle n'arrive à parler de nouveau. Elle se détourna et fixa le mur qui lui faisait face, Elle aurait pu paraître impassible si de longues traînées de larmes ne dégringolaient pas sur ses joues rouges. Restait-il encore un fragment d’âme que la magie noire n’avait pas contaminée ?

- Je hais les quatorze février, balança-t-elle.

Potter fit un pas dans sa direction, posant son bras autour de ses épaules.

-Hermione... Je ne savais pas que tu ressentais ce genre de choses, murmura-t-il, la gorge serrée. Tu avais l'air tellement hermétique à nos approches…

Drago l'observa d'un œil mauvais, lorgnant le fameux bras qu'il trouvait assez mal placé.

- Je t'en supplie, commença Granger. Ne sois pas hypocrite. Pendant longtemps, je t'ai cru quelqu'un de loyal. De courageux. De généreux. Je t'ai cru mon ami. Mais au final, ni toi, ni lui, n'avez les critères requis pour être de vrais Gryffondors. Vous me l'avez amplement prouvé cet été.


Et sur ces bonnes paroles, elle se dégagea du bras du brun et se rapprocha subtilement de Drago qui eut toutes les peines du monde à ne pas afficher un sourire en coin. Il ne put tout de même pas le réprimer entièrement.

Au même moment, déboulant des deux extrémités du cachot sombre et humide, les élèves de Serpentard et Gryffondor apparurent, se plaçant devant la porte, peu conscients de la tension et du gêne du débat précédent leur arrivée.

La porte s'ouvrit quelques instants plus tard et une sombre silhouette se jucha devant eux, tandis qu'ils défilaient sous son regard mauvais. Rogue les invita à entrer, glissant discrètement à Granger, qu'elle devrait arrêter le mélodramatique.

Renfrognée, elle s'installa aux côtés du blondinet sans lui adresser la moindre attention. Il n'y accorda pas d'attention et se pencha vers elle en souriant largement, glissant sa main le long de sa cuisse. Elle frémit et lui décocha un regard.

- Tu étais plus agréable, ce matin Granger. Va, arrête de grimacer.

- Normal que tu sois de bonne humeur ; toi, tu as passé un bon moment, hier.

Si elle savait… Il ne put empêcher son sourire de s'agrandir.

- Si ce n'est qu'un manque, on peut toujours y remédier.

Elle le toisa, franchement amusée cette fois-ci, avant de secouer sa tête. Elle renifla et ouvrit son livre à la page indiquée au tableau.


HHHH


Drago réprima un bâillement de justesse, finement épié par le professeur de métamorphose. Il aurait pu le jurer, elle attendait qu'il fasse le moindre faux pas pour lui coller la retenue du siècle. La raison lui échappait mais il se doutait que c'était dû au fait qu'il ait gentiment tiré la queue de cheval de son élève favorite – Granger- tandis qu'ils entraient dans la salle de cours.

Il échangea un coup d'œil avec Pansy qui semblait de plus en plus lumineuse au fur et à mesure que la journée s'écoulait. Finalement, il se pencha vers elle et lui intima de lui confier ce qui la rendait si heureuse.

- Mr Malefoy ; il me semble que vous ayez oublié qu'il est interdit de discuter en cours. Cinq points en moins pour Serpentard, jeta le professeur alors qu'elle distribuait des rouleaux de parchemins à chacune des tables.

Le cours de métamorphose était organisé par groupes de trois et Blaise s'était esquivé, faisant groupe avec Nott et Daphné Greengrass. Il semblait qu'il voulait à tout prix afficher un air supérieur suite à la mission qui leur avait été attribuée.

Ainsi, Granger, Pansy et lui se retrouvaient ensemble. Et depuis le début du cours, soit dix minutes plus tôt, Pansy s'embellissait et Granger était très sèche.

- Je ne vois pas de quoi tu parles…, murmura son amie en guise de réponse.

Le professeur McGonagall, retournée près du tableau, réclama l'attention générale.

- Aujourd'hui, nous allons voir la leçon du sang. Les statuts sanguins. Qui peut me donner les quatre groupes ?

Sans grand étonnement, la réponse fusa immédiatement de la part de Granger qui n'avait pas perdu ses bonnes habitudes.

- A, B, AB et O.

- Très bien, cinq points pour Gryffondor.

- Ouh, le score va totalement changer avec ce petit bonus, souffla Drago vers Hermione en affichant un sourire narquois ; elle leva les yeux au ciel.

- Ainsi, les personnes de groupes A+ ne peuvent donner qu'aux A+ et ainsi de suite pour chacun des groupes, exceptés, pour les O-.

Drago se questionna sur le rapport qu'il pouvait y avoir entre cette leçon inintéressante et un cours de métamorphose.

- Ainsi les O- ne peuvent recevoir que du O- mais peuvent donner à toutes les autres catégories de sang.

- En fait, tout est calculé depuis le début, souffla Pansy. Si je suis amie avec toi, Drago, c'est pour ton sang. Un sang si parfait que tu pourrais en donner à tous !

- Un sang-pur, plus pur que de l'eau de roche, se vanta-t-il en se remémorant les paroles d'Astoria, la veille.

- M. Malefoy, puisque ce que vous dites est si intéressant, pourquoi ne pas en faire bénéficier le reste de la classe ? tonitrua McGonagall.

Il nia de la tête et fit mine de lire le contenu du parchemin qu'ils avaient reçu.

Suivit un long discours sur les raisons pour lesquelles les sangs ne pouvaient pas être mélangés, qui faillit faire sombrer Drago dans un profond sommeil plusieurs fois. Et enfin, la partie magie fut abordée et elle retint assez son attention.

- Lorsqu'une personne est exsangue, en manque total de sang, il y a plusieurs moyens de remédier à cet état, expliqua le professeur. Tout d'abord, nous avons les potions de régénération sanguine. Leur coût est abordable. Le sujet qui l'emploie doit être certain que son foie et sa rate puissent tolérer une telle dose de magie, afin de créer du sang. La magie de la potion, ajoutée aux hormones magiques présentes, permet une division des cellules bien plus rapide et bien plus efficace. Le problème est que les enfants d'un âge antérieur à celui d'onze ans ne sont pas autorisés à l'utiliser pour la simple raison que tant qu'ils n'ont pas usé de leur baguette magique où, leurs hormones magiques seront alors canalisées à des fins justes, l'on ne sait ce qu'il adviendrait de tant de magie. Ainsi, seule la transfusion leur est possible, d'autant plus que cette dernière, si elle est effectuée par une personne âgée de plus de onze ans, permet à l'enfant de mieux user de sa magie, de mieux canaliser ses effets.

Vint ensuite, le phénomène de l'hérédité magique et tous écoutèrent attentivement.

- Les hormones magiques dispensent la magie qui est en nous. Nous la canalisons dans une baguette remplie elle aussi d'éléments magiques afin de l'user au mieux. Les cracmols ou les moldus, sont aussi concernés par ce phénomène, mais elles ont un taux si faible dans le sang, qu'ils n'en ressentent aucun effet. Les sorciers nés de parents moldus, comme les sorciers, ont eux, en revanche, un niveau bien plus perceptible. Pour toutes les catégories de personne citées, on sait que le groupe sanguin du père, se transmettra à sa fille qui le transmettra à son fils, qui le transmettra à sa propre fille.

Drago, littéralement perdu, jeta un coup d'œil au parchemin qu'il avait entre les doigts.


« Anna = O - et Pierre = A+]

Leurs enfants sont donc :] Léa = A+/ Paul = O-]

Le conjoint de Léa étant : Marc = AB-, leurs enfants seront :] Julie = AB-/ Tom = A+]

La conjointe de Tom étant : Judith = A-, leurs enfants seront :] Jason = A-/ Sophie = A+. »


Etait-il plus embrouillé, ou moins ? Il n'aurait su le dire. D'un regard éberlué, il tentait de déchiffrer l'explication entre les lignes de la feuille, comme si une encre invisible allait soudain apparaître et lui permettre d'avoir une quelconque compréhension du papier.


Granger pouffa légèrement avant de se pencher vers lui.


- On peut aussi dire qu'une femme aura le même sang que son fils et que sa petite-fille, ou qu'un homme aura lui aussi le même que sa fille et que son petit-fils.

Comment faisait-elle pour être si claire, alors qu'il avait attentivement écouté McGonagall et lu le parchemin avec intérêt ?

- Pour une fois que ta fameuse intelligence de miss-je-sais-tout me sert, Granger, siffla-t-il avec amusement et il eut le plaisir de constater qu'elle ne s'était pas rembrunie.

- C'est ça, la classe, Malefoy.

- Ou les lèches-bottes tout simplement.

- Arrêtez, elle nous regarde, dit Pansy du bout des lèvres et Granger lui envoya un regard noir.

Pourquoi la Gryffondor avait-elle ainsi réagi ? Drago leva les yeux au ciel. C'était des filles, après tout, non ? Elles devaient se chercher la noise. Juste pour le divertissement, parce que sinon, la vie de tous les jours était bien trop monotone…

- Et toi, Granger, t'es quel sang ?

- A+, répondit-elle avec un air hautain.

- Et tu en es fière ? se moqua-t-il. Moi, j'ai du O-… enfin, c'est ça, la classe.

- Ah M. Malefoy, ça suffit ! Ce soir, vous viendrez à vingt heures ici, faire votre retenue, afin d'apprendre à ne pas parler en classe !

- J'ai entrainement, ce soir, rétorqua Drago, d'un air blasé.

- Eh bien, vous serez dispensé !

- Mais je suis capitaine, soupira-t-il. C'est du favoritisme, vous agissez intentionnellement afin de permettre aux Gryffondor de nous battre au match !

Il entendit du côté des Serpentards, aussitôt, des cris de protestation tandis que les Gryffondors souriaient sarcastiquement.

- Vous viendrez demain soir, capitula le professeur, exaspérée.

- Nous avons ronde, professeur, précisa distraitement Granger en prenant note de ce qui était écrit au tableau.

- Après-demain soir, dans ce cas.

- Il y a encore entrainement, le mercredi.

- Ils sont vraiment décidés à nous battre, se moqua Dean Thomas en s'adressant à Potter et Weasley.

Le professeur semblait totalement énervée à présent.

- Mais quand Mr Malefoy prendra-t-il la peine de venir se présenter en retenue ?!

- Eh bien…- il consulta son agenda qu'il avait sorti de son sac, au préalable- je peux tenter de vous caser entre deux entrainements, ajouta-t-il avec un sourire d'une effroyable arrogance.

- Il peut le vendredi soir, déclara Granger et Drago la foudroya du regard.

- Non, non, là aussi je vais avoir un entrain…

- Tu ne l'as pas programmé, mec ! s'exclama aussitôt Blaise, horrifié. Je le savais pas, moi, tu avais dit qu'on aurait entrainement que le lundi, le mercredi et le samedi, et que tes rondes n'étaient que les mardis, jeudis et dimanches !

- Je vous remercie, M. Zabini, déclara presque solennellement McGonagall en tournant un regard inquisiteur vers le blond désespéré. Vous viendrez donc vendredi, accomplir votre très longue retenue.

Pourquoi fallait-il qu'il soit ami avec Blaise et que ce dernier ait une bonne mémoire ?



HHHH



Drago et Blaise s'assirent à leur table, épuisés. Les évènements de la veille avaient été très vivaces et se rappelaient à eux. Ils auraient dû prendre des potions de vitalité le matin mais, déjà en retard, l'idée ne leur avait même pas frappé l'esprit.

Granger n'était pas là et ils en profitèrent pour, à mi-voix, faire part de la réunion « amicale » qu'ils avaient vécue à Pansy. Celle-ci, enfin concentrée, les écouta attentivement, affichant par moment, un air assez inquiet.

- Mais à la base, ça ne devait pas être une soirée pour la St Valentin ?

- Je crois que c'était juste un prétexte… En tout cas, on était les seuls à croire à une fête, ajouta Blaise en se rappelant le cadre de la soirée. Astoria aussi, peut-être.

- En y repensant, j'ai les affaires de ma mère, je te les filerai quand tu viendras, dit Drago après un instant de silence songeur.

Elle opina alors que Granger apparaissait, exaspérée, croulant sous des dizaines de bouquets de roses et de boites de chocolat. Elle les jeta négligemment sur la table des Serpentard où, heureusement, les plats du midi n'étaient pas encore apparus.

Elle s'installa à leurs côtés, silencieuse, extirpant de son sac, une plume et un cahier composé de parchemins où elle commença aussitôt à écrire.

- Eh bien…, commença Drago qui voyait là, avec toutes ces fleurs, à un semblant de déclaration. C'est… inattendu. Que te dire, Granger ? Il y a des femmes bien plus belles physiquement qui m'envoient la même chose chaque année. Mais venant de ta part… c'est surprenant. Je ne doute pas du tout de mon charisme et de ma perfection mais seulement… oui, c'est…enfin, conclut-il en observant soigneusement ses ongles.

La Gryffondor releva ses yeux et toisa, assez gaie, le jeune blond.

- Ce sont juste quelques échantillons du bazar qui règne dans le salon, Malefoy. Visiblement, les filles de Poudlard, tu les rends folles. Mais pas moi. Enfin, pas encore.

A ces deux derniers mots, il ne put s'empêcher de sourire narquoisement. D'un coup de baguette insolent, il fit disparaître tous les cadeaux qu'il avait reçus, ne doutant pas l'espace d'un instant, qu'ils étaient tous empoisonnés afin qu'il s'entiche des jeunes prétendantes.

Avec un temps de retard, il comprit la teneur des propos précédents.

- Il y en a beaucoup ?

- Quand même, répondit-elle en reprenant sa rédaction.

- Tu fais quoi ? s'enquit Pansy en se penchant.

Elle plia brutalement son cahier en deux, avant de le fourrer dans son sac et la fixa froidement, toute trace d'affabilité perdue.

Se détournant, elle observa avec colère, les autres tables, le regard enfiévré, rangeant frénétiquement ses affaires dans sa besace.

- Granger ? appela Blaise et elle le lorgna brièvement. Ca… ça va ?

- Bien sûr Blaise, je vais divinement bien.

- Alors, je suis content de te l'entendre dire, affirma-t-il aussitôt. Eh au fait… t'as quand même l'air aigrie, personne ne t'a envoyé de bouquet ou quoi que ce soit ?

Les sourcils froncés, perdue dans une profonde réflexion, elle le fixa avant de se lever prestement. Elle se saisit de sa sacoche et s'en alla.

- Elle est bizarre, c'te meuf, jura Tracey.

- Carrément, assura Nott en se posant. Au fait, la soirée Poker, c'est mort, vendredi ?

- T'as qu'à venir avec moi chez McGo, on y fera la partie en même temps que la retenue, persifla Drago, encore perdu devant la réaction spontanée de la jeune femme.

Blaise, se penchant vers Drago, lui lança :

- J'ai rendez-vous avec Lovegood, demain soir !

- Ah…eh bien…bravo. Bon courage. Vous allez faire quoi ?

- Elle aimerait qu'on explore les fonds du lac…

- Le quinze février ? s'étrangla Drago.

- Bah, il fera froid et ce sera la nuit… Et après, on va manger des marshmallows, griller au feu de bois dans le parc.

- Ah oui… J'imagine que comme j'aurai ma ronde, tu attends de moi que je ne vérifie pas les sous-sols et le hall ? soupira le jeune blond. Et que je ne réprimande pas Loufoca ?

- Drago… Mon meilleur ami, supplia le métis.

Il s'interrompit car Crabbe, Goyle, Ham et Butcher venaient d'arriver, d'apparence conquérante et Drago se douta aussitôt que le sujet abordé serait celui du Quidditch.

- Eh cap'taine ! salua Ham.

- On est venus, implorer ta noble personne, poursuivit Butcher.

- Parce que… ce soir, reprit Crabbe.

- C'est… c'est… euhh… ?

- Goyle, franchement, tu casses pas des briques, soupira Ham. Ce soir, il y a le bal de St Valentin et on a quelques plans… On voudrait, vraiment, y aller, à la place de l'entraînement.

Il y eut un moment de flottement où les joueurs de Quidditch scrutèrent Drago, assez attentifs soudainement.


Devait-il le permettre ? Après tout, lui aussi, avait escompté d'y aller. Mais ce serait perdre un peu de la face devant eux que de leur accorder ce privilège. Ou alors, il serait jugé pour quelqu'un de conciliant.

Il afficha un sourire en coin et les toisa.


- Je suis satisfait de considérer la volonté que vous avez de gagner, cette année. Juste pour cette peine, je devrais tous vous virer.

Les quatre hommes blêmirent subitement.

Voir ainsi Crabbe et Goyle avec qui il partageait beaucoup moins de temps depuis le début de l'année, lui permettait de se remémorer ce qu'ils s'étaient dits, en septembre dernier.

Après que Drago ait décidé de devenir espion au profit de Dumbledore, il lui était apparu que moins il était entouré, moins il faillirait à sa tâche. Et être encadré perpétuellement Crabbe et Goyle n'aurait pas été très pratique. Ainsi, il y avait remédié en expliquant aux deux autres que s'ils souhaitaient rester dans l'équipe de Quidditch, ils devraient monopoliser la quasi-totalité de leur temps libre, à s'entrainer.

Avec beaucoup d'ingéniosité, il s'était débarrassé du plus encombrant et c'est avec un air narquois qu'il examina son équipe auxquels s'étaient joints Blaise et Pansy.

- Oui, vraiment, je devrais tous vous virer.

- Mais tu ne le feras pas, parce qu'on est les seuls capables de battre Potter ! affirma joyeusement Blaise et le capitaine se renfrogna légèrement.

- Un Malefoy n'est pas prévisible, Zabini. Tu seras remplacé pour le match face à Serdaigle pour ton insolence si tu persistes.

Le brun perdit de son allure.

- En ce qui concerne le bal, ce soir. L'entrainement sera reporté à dimanche, quatorze heures au terrain. Vous êtes dispensés, faites ce que vous avez à faire. Et pour le poker, ajouta-t-il d'un air mauvais, on le calera après, juste avant ma ronde..

- DRAGO ! hurla une voix alors que tous acquiesçaient silencieusement.

Il se retourna pour voir Angelina bondir sur le banc à ses côtés, écrasant consciencieusement Pansy au passage.

La foule se dispersa et Drago considéra, franchement énervé, la blonde qui lui souriait. Pourquoi tout le monde lui tombait-il dessus aujourd'hui ? Pourquoi, elle, encore?

- Ce soir… C'est le bal. On pourrait y aller ensemble ! lança-t-elle joyeusement.

Le fait le frappa de plein fouet. Il n'avait pas de cavalière. Cela lui était complètement sorti de la tête et il grimaça.

- Je sais que tu n'as personne, renchérit-elle.

- Il a déjà quelqu'un ! affirma Astoria qui venait d'arriver, les sourcils froncés.

- Et qui ça ? siffla la Poufsouffle.

- Moi, répondit-elle d'un air enjôleur.

- Quoi ?! s'exclama Blaise. C'est impossible !

Drago se leva et se dirigea sans un bruit vers la porte, espérant éviter le boucan qu'avait déclenché la réplique de Blaise. Il ne voyait plus qu'une solution. User d'une pastille des frères Weasley. Il n'avait aucun intérêt à aller à ce fichu bal s'il ne pouvait charmer personne, ainsi que le lui avait interdit Voldemort !

Il ferma le battant derrière lui mais bientôt, il se rouvrit et contrairement à ses craintes, Angelina le bouscula sans le voir, et elle monta les escaliers à une vitesse fulgurante, sans se préoccuper de l'avoir percuté. Il aperçut l'ombre de sa silhouette longiligne qui grimpait sur les murs ainsi que le bruit de ses pas décroître. Puis, plus rien. Surprenant.

Trainant des pieds, il se rendit dans la salle commune des préfets en chef et prononça le mot de passe. Des centaines de boites de chocolats et de bouquets de fleurs se trainèrent aussitôt à ses pieds et il se rendit compte qu'elle en était totalement recouverte.

Granger n'était pas là, et, c'est plein de lassitude qu'il s'allongea sur le canapé après avoir supprimé tous ses cadeaux romantiques.

La descente en enfer d'Hermione GrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant