Chapitre 16 : Le danger que représente désormais Granger

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Chapitre 16 : Le danger que représente désormais Granger


Le compte-rendu avait été envoyé depuis belle lurette. La nouvelle année s'était passée sans encombre pour une fois. Lors d'un slow, un Serpentard s'était avancé vers Drago et lui avait demandé s'il savait où se trouvait Pansy. Ils l'avaient cherchée –Blaise s'étant joint à eux- pendant les deux danses qui se succédèrent, deux slows très langoureux.
Finalement, ils l'avaient retrouvée, les joues rouges, le souffle court, un sourire si large qu'elle aurait pu y cacher le chat noir de Granger, dansant toute seule, au centre de la piste. Granger avait ricané d'un air hautain et elle et Blaise avaient dansé comme des fous, sur quasiment tous les airs de la soirée.
La rentrée avait été reçue par les élèves avec des soupirs las et une vigueur sans nom pour Granger.
Drago déjeunait paisiblement en ce samedi 14 janvier 1998, précisément. Angelina était malade depuis trois jours, collée au lit avec un rhume des intestins. Et Drago se l'était tenu pour dit, qu'elle ne l'approche pas avec ce machin. Parce que la maladie dont le nom était le même que le moldu, était fait de bactéries magiques, bien plus tenaces et plus fortes. En général, on restait malade pendant deux semaines, voire trois, et on demeurait aux cabinets toute la journée.
Blaise n'était pas encore descendu, mais Pansy si, et ils mangeaient dans un silence reposant. Quand Blaise n'était pas là, avec sa voix forte, et sa discrétion que seul lui se pensait avoir, ils se sentaient un peu mieux.
Et c'est ce jour-là précisément que tout devait changer. Samedi 14 janvier 1998…
La porte de la Grande Salle s'ouvrit légèrement et la tête brune de Granger passa au travers. Le peu d'élèves présent n'y accorda aucune importance, d'ailleurs, elle fut si silencieuse qu'elle n'attira l'attention de quasiment personne. Mais Drago et Pansy qui étaient face à la porte, la virent et virent aussi ses yeux… Ses yeux. Sa pupille était un point noir parmi tant d'autres des deux iris noirs charbon. Un noir si pur, si dense… Sans rouge, sans brun pour l'atténuer.
Du regard, elle parcourut rapidement la salle, s'arrêta plus longuement sur la table des Serpentards qu'elle remonta rapidement. Elle lâcha un soupir de frustration et sa mâchoire, tendue à bloc saillait à travers sa peau si fine.
Granger tourna les talons.
La porte se ferma.
Drago et Pansy, dans une parfaite synchronisation, se levèrent et se ruèrent vers la porte.
Blaise Zabini était en danger.
A ne pas en douter, c'était lui qu'elle cherchait.
Ils ouvrirent la porte, atterrirent dans le hall et se consultèrent du regard.
- La salle commune de Serpentard ou celle des préfets ? demanda à voix haute Pansy.
- On en fait chacun une et on se rejoint à la mienne si on ne trouve pas. Je vais à celle des préfets, fonce Pan !
Drago se jetta vers les escaliers, et la main solidement enroulée autour de la rampe, gravit les marches, en sautant lorsqu'il y avait un trou ou lorsque l'escalier semblait sur le point de se déplacer. Il courut comme si sa vie en dépendait. En fait, peut-être était-ce un peu le cas.
Il ne pouvait pas se résoudre à perdre Blaise. Et Granger, qu'importe ce qui se passait, semblait sur le point de tuer. Ses yeux avaient été deux fentes de folie. La magie noire envenimait tout et Drago connaissait assez cette pratique pour savoir qu'elle influençait Granger en lui susurrant les pires choses, mais juste des pressentiments.
Il n'avait que faire de la mission, et n'avait certainement pas peur de Granger. Il avait plus peur pour elle si elle avait touché Blaise, Drago n'étant pas sûr d'arriver à se maitriser.
A cette pensée, il s'étala de tout son long, ayant loupé trop de marches, à force il en avait perdu le décompte et sûrement que l'une d'elles s'était glissée sous son pied, à moins que cela ne soit l'inverse. Il ne saurait jamais mais reprit sa course effrénée.
Il arriva devant le portrait de la salle commune, et balbutia le mot de passe en dérapant et en se rattrapant au mur. Le chevalier ne fit aucun commentaire pour une fois et le portrait bascula.
Devant lui, un homme allongé au sol, barbouillé de sang, s'étendait, alors qu'une femme, telle une furie, pointait dessus une baguette de bois.
Il se projeta sur Granger, le visage déformé par la rage.
- GRANGER POSE TA BAGUETTE ! hurla Drago en sortant la sienne.
Elle le dévisagea, stoïque, et il vit qu'elle ne l'avait pas reconnu. Certainement dans un autre monde. Elle leva sa baguette et sa bouche commença à formuler un sort redoutable alors qu'elle le fixait sans même le voir :
- Endolor…
- Experlliamus !
Drago détestait faire usage de sorts si faibles, mais il le fallait. Elle contra rapidement et attaqua aussitôt, démente. Ils enchainèrent coup sur coup et la magie noire fusait des deux côtés. Elle rata son esquive et son chemisier s'auréola d'une fleur de sang à son épaule. Elle gémit mais riposta aussitôt.
Drago enfin, au bout d'une dizaine de minutes, lui arracha sa baguette alors que Pansy entrait et tenait à distance la Gryffondor, à l'aide d'un charme.
Le blond put enfin se précipiter vers son ami dont le sang s'étalait autour de lui, telle une mare. Son corps, meurtri, semblait se déchirer de l'intérieur.
- Il est en train de mourir, murmura Pansy en jetant un bref coup d'œil au corps inerte.
D'un wingardium leviosa, Drago souleva son ami, et malgré son agitation intérieur, l'envie de courir pour empêcher la mort de s'emparer de Blaise ,il dut maintenir un pas lent pour que le sort cible toujours Blaise.
Beaucoup d'élèves se retournaient sur son passage, horrifiés, en désignant le métis du doigt. Certaines filles hurlaient en pleurant, serrées les unes contres les autres.
Enfin, après avoir préalablement laissé Blaise avec Pomfresh qui le mitraillait de questions, il courut rejoindre le bureau du directeur. Sa course, contrairement à ce qu'il aurait pensé, ne calma pas du tout les tremblements de son coeur, mais y rajouta un battement encore plus rapide.
En arrivant face à la statue, le vieil homme en sortait et Drago l'entraina rapidement, parcourant à nouveau le château, le tirant par la manche, incapable de parler. Il avait l'impression que s'il ouvrait sa bouche, seul son petit-déjeuner en sortirait.
Son cœur battait si vite, si tendu à l'idée du sort de Blaise, qu'il ne sentait plus ses jambes, et avait l'impression qu'il pourrait courir jusqu'à mourir. Mais avant de mourir, il tuerait cette satané sang-de-bourbe, qu'importe les états d'esprit de sa mère quant au statut sanguin. Et qu'importe le Lord.
Il y avait maintenant, comme un léger et insidieux courant d'air qui apparaissait dans sa poitrine, qui l'engloutissait, une présence dérangeante. Il avait peur.
Enfin, ils arrivèrent à l'infirmerie où Pomfresh s'agitait dans tous les sens, se parlant à elle-même, citant potion et sort, analysant de quoi sa victime avait bien pu être l'objet. Elle se tourna vers eux, les yeux disjonctés, alors qu'ils entraient.
- Oh, Albus ! C'est affreux, je ne peux pas le soigner ! Il a perdu beaucoup trop de sang, il meurt ! Vite ; que St Mangouste s'en occupe, je ne peux plus rien…
Dumbledore saisit délicatement le corps de Blaise et celui-ci gémit dans son inconscience avant d'ouvrir doucement les yeux.
- Monsieur Zabini ? Que s'est-il passé ? lui souffla la voix douce du professeur.
- Je suis tombé de mon balai, professeur, gémit-il.
Ce fut la dernière phrase prononcée avant qu'il ne sombre dans un coma profond.
A ces mots, Drago tourna les talons, et lentement, s'approcha de la salle commune des préfets en chef, sa baguette et celle de Granger au poing.
Il ne voulait pas en savoir plus. Chaque chose qu'il entendrait, approfondirait le cauchemar qu'il ferait la nuit prochaine et il était assez inquiet comme ça.
Son ami avait dû mentir pour protéger leur mission. Mais Drago allait mettre les choses au clair avec cette saleté sang-de-bourbe qui commençait à franchement lui taper sur les nerfs.
Il avait envie de la tuer, de la voir inanimée, s'écrouler au sol, cracher du sang, le corps convulsé. Qu'elle souffre, que ses yeux ne soient que deux fentes de peur, qu'elle prie. Qu'elle le supplie, en se jetant à ses pieds et lui, intraitable, lancerait doloris sur doloris. Comme celui qu'elle avait essayé de lui lancer ! Peut-être que si le combat avait duré, il n'aurait même pas pu sauver Blaise.
Et pourquoi l'avait-elle attaqué, pourquoi si sauvagement ? Quel sort lui avait-elle lancé ? Qu'importe, il voulait sa peau, la lui arracher et s'en faire une fourrure.
Ce fut dans la rage et dans la haine qu'il franchit le portrait, le mot de passe lui ayant échappé sans qu'il ne s'en soit rendu compte.
Granger était là, assise sur le canapé, lisant son livre. M.N.C.A.
Pansy, dans un coin, fumait cigarette sur cigarette, les doigts tremblants ne cessant de tapoter nerveusement la table, inquiète.
Drago leva sa baguette, la haine lui obscurcissant tout, la vue, les sens… Il ne voyait qu'elle, celle qui avait tué son ami, car dans l'état dans lequel il était, on ne pouvait pas appeler cela la vie.
Granger hurla en repoussant violemment le livre en flamme. Son livre de magie noire. Elle releva un visage aux traits durs et s'approcha rapidement de lui.
- Qu'as-tu fait ?!
- Toi, qu'as-tu fait, espèce de misérable boue de magie, jura Drago.
- A ton ami ? Il l'avait mérité.
A ces mots, il lui envoya une puissante gifle qu'elle n'eut pas le réflexe d'éviter, si surprise.
- Et qu'aurait-il fait, petite souillure ?
- Malefoy, te rends-tu compte que tu prends son parti sans même savoir de quoi il en retourne ?! Malefoy! Je suis enceinte! Enceinte de ce menteur ! Il me jurait à chaque fois qu'il usait du sort de Protection... Et là... Je me sens trahie.... Et toi... Tu n'es qu'un abruti Malefoy! Je suis enceinte, qu'est-ce que je vais faire ?
Drago resta bouche bée avant de se ressaisir et de l'empoigner par sa chemise. Il la plaqua au mur et se remémora ce qu'elle avait fait. Elle avait tué son meilleur ami. Plus jamais il ne reverrait Blaise par sa faute. Il ne l'entendrait plus rire ni sortir ses stupides vannes. Ils n'insulteraient plus jamais les Gryffondors, ne se moqueraient plus de tout ce qui les agaçait… Ne parleraient plus ensemble. Ne coucheraient plus avec les mêmes filles pour voir lequel arrivait à les faire atteindre le meilleur orgasme en un temps donné.
Et surtout, Blaise laissait Drago avec cet avenir pourri devant lui. Il ne le soutiendrait plus car il n'était plus. Pouvait-il encore être, recouvert de sang comme il l'avait été ? Comme il avait gémi ! Et sa seule phrase avant de mourir , pour couvrir Granger !
Cette sang-de-bourbe, ne devait-elle pas être enceinte du Seigneur des Ténèbres et non de son ami ? Que dirait-il à Voldemort qu'il n'avait pas dit dans ses comptes-rendus ? « Euh…j'savais pas. » ? C'était sa peau qu'il donnait à son maître. Blaise avait peut-être fait une erreur, mais jamais Drago n'aurait osé l'accuser alors qu'il n'était plus.
Oui, il devait tuer cet enfant. Ce bâtard qui ne pourrait naitre. Que dirait Voldemort ?
« C'est une blague ? », de sa voix sifflante et froide. Il les foudroierait de sorts.
A chaque pensée qui prenait place dans l'esprit de Drago, il raffermissait sa prise autour du cou de la Gryffondor, l'étouffant un peu plus.
Elle devint bleue, sa poitrine se souleva avec difficultés tandis qu'elle lacérait avec moins de vigueur les mains qui l'agrippaient. Elle laissa échapper un gémissement et ses yeux se révulsèrent dans leurs orbites. Ses pieds étaient pris de spasmes et frappaient convulsivement le mur derrière elle.
Pansy s'avança doucement et secoua légèrement son ami, presque inconscient. Il ne pouvait pas être sobre, ses yeux grands ouverts, scrutant avec intensité les pupilles qui se dilataient face à lui, avec un sourire dément, les bras crispés devant lui.
- Drago… ne la tue pas, prends le contrôle… Ne perds pas pied, reviens-moi…
Elle murmura d'une voix douce en passant sa main de haut en bas sur sa joue, suivant la courbe de son menton, elle la fit glisser sur son épaule où elle la blottit tendrement.
Drago ne semblait ne même pas avoir remarqué que la Serpentarde était là. Il desserra légèrement sa prise et Granger aspira une mince goulée d'air avec le peu de forces qui lui restait. Elle semblait complètement sus le choc et n'assimilait rien de ce qui se passait.
Drago retrouva aussitôt ses esprits et une idée franchit ses pensées.
Sensuel, il s'approcha d'elle, et colla son corps au sien. Il pencha ses lèvres contre son oreille pour être sûr qu'elle l'entende bien :
- Ta vie dépend de la sienne. S'il meurt, tu meurs. S'il vit… tu vivras. Sauf s'il te tue, ajouta-t-il avec un sourire en coin qui n'avait rien d'ironique ou de cynique mais plutôt mauvais.
Elle vacilla quelques instants, et à l'écoute de ces mots, elle s'écroula.
Drago partit se réfugier dans sa chambre, le cœur en vrac.
Quelle vie de merde.

HHHH

La rumeur comme quoi Blaise Zabini, le poursuiveur de l'équipe de Serpentard et meilleur ami du capitaine de cette même équipe, était tombé de son balai, se répandit comme une trainée de poudre et ce, en l'espace d'une journée. Le soir au banquet, on ne parlait que de cela, et il fallut l'intervention du directeur pour que Drago et Pansy, les seuls témoins, ne soient pas mitraillés de questions. On avait déclaré qu'eux deux avaient joué avec le brun au Quidditch et qu’il était chuté de son balai en heurtant un anneau.
Quant à Granger, elle était sagement retournée à sa table, sans que personne n'en comprenne la raison. On racontait juste qu'elle devait être déprimée de savoir ce qui était arrivé à son amant et que les autres Serpentards l'avaient repoussée car trop taciturne et bizarre.
Dans la journée, Drago avait retiré un global de soixante points à chacune des maisons de Poudlard, celle des Serpentards compris, ainsi que des mois entiers de retenus, à chaque fois qu'un malheureux avait eu la mauvaise idée de le regarder plus longtemps qu'à l'accoutume.
Les professeurs étaient intervenus, avaient redonné les points, ôté la plupart des punitions – Rogue ayant été lui aussi désigné, il avait jugé Drago totalement compétent lorsque celui-ci avait collé une quinzaine de Gryffondor jusqu'à Mars- et Drago avait subi un sermon de la directrice adjointe.
Le surlendemain, il avait juste vu quelques mots se graver sur les lèvres du directeur, lors du déjeuner, mots chuchotés qui n'étaient dédiés qu'à lui et à Pansy.
«Son état s'est stabilisé. »
Il n'avait pas compris comment il avait réussi à décrypter ce murmure avec tout le bruit, et finalement, avait soupçonné un sort de haut niveau. Pansy et lui avaient retrouvé une esquisse de sourire.
Ephémère, car Granger était enceinte et qu'il allait falloir y remédier dans les plus brefs délais.
Drago avait songé à utiliser Ticky pour éventuellement la poignarder. Pas pour la tuer, mais pour tuer cette chose qui vivait en elle et qui les horrifiait. Les répugnait même.
Angelina était toujours atteinte de son rhume et ne faisait plus surface, ce qui arrangeait le Serpentard. Il n'aurait pas supporté sa fausse compassion, de ses yeux doux, de sa pitié. Ces choses là auraient été brèves et elle se serait mise aussitôt à lui faire-part des ragots sur lui, sur Blaise ou sur tout autre personne de Poudlard.
Le mardi qui suivit, le dix-sept janvier, Granger lui laissa un mot sur la table basse.
« J'ai avorté. »

A côté du mot, dormait un chat noir roulé en boule, le chat de Granger.
Alors, il put soupirer et en fit part à Pansy lors du déjeuner, qui acquiesça. Ils étaient soulagés qu'un problème d'une telle ampleur ait été réglé aussi vite. Il aurait été vraiment embêtant qu'elle ait franchi le délai maximum. Mais étrangement, cela ne joua pas beaucoup sur leur moral; tellement occupés quant au sort de Blaise, ils n'avaient pas eu le temps d'imaginer un bébé de Granger et Blaise. Ils savaient jusque que cette phrase devait les soulager, sans pour autant en appréhender réellement le sens.
Les jours qui suivirent virent une Granger faible, pâle par moment, qui ne leur adressait plus la parole. Pas qu'ils aient voulu qu'elle leur parle.
Drago avait quémandé une visite à St Mangouste ; le directeur la lui avait refusée en lui assurant que le jeune homme reviendrait bientôt et qu'il ne servait à rien d'assister au silence comateux d'une pièce où un jeune homme se battait pour vivre.

HHHH

Drago ne pouvait masquer son inquiétude, et c'était la première fois dans sa vie.
Déjà, Blaise avait commis d'énormes erreurs avec Granger. Qu'allaient-ils faire et comment le feraient-ils ? Il ne savait pas du tout comment Blaise réagirait en revenant à Poudlard. Il savait encore moins quand il se réveillerait de son coma. Mais il ne voulait pas trop penser à cette étape, car elle restait la seule qui puisse retarder le retour de son ami.
Il était hors de question que Blaise revoie Granger comme il l'avait fait auparavant, lorsqu'il reviendrait à nouveau là. Ses bêtises allaient prendre fin. Le métis avait tout intérêt à la séduire par les forces des Ténèbres et la faire basculer, mais le voudrait-il ? Elle avait essayé de le tuer. Parce qu'elle avait été enceinte. Blaise ne se protégeait donc pas ?

Drago lui, était un adepte de toutes les protections. Il se fichait bien des filles avec lesquelles il couchait. Seulement, étant donné qu'elles finissaient toutes amoureuses, elles auraient toutes souhaité ardemment tomber enceinte de lui et jouer le chantage pour qu'il en épouse une… Et puis, il ne voulait pas attraper de maladies. Pour peu que ces filles soient comme lui !
Mais qu'allaient-ils faire maintenant ? Ils ne pouvaient pas continuer comme ça ! Il avait hâte que Blaise revienne et que tout deux trouvent une solution, Pansy ne se sentant pas concernée, ne lui était d'aucun secours.
D'ailleurs, elle n'était quasiment jamais là, disparaissant, réapparaissant en cours où elle était très froide envers tout ce qui touchait de près ou de loin les Gryffondors. Elle semblait mûrir et Drago était heureux pour elle ; même s'il n'avait aucune idée du pourquoi et du comment.
Elle s'habillait de manière plus féminine, souriait plus souvent. Elle avait souvent la tête dans les rêves et quelques jours auparavant, il l'avait vue maquillée. Elle n'avait jamais touché au maquillage auparavant et même si ce n'était qu'un coup de crayon noir sous ses yeux et rien de choquant, le fait qu'elle mette juste ceci était choquant.
Il avait remarqué aussi qu'elle n'accordait aucune importance à la mission qu'il avait. Elle s'en moquait, riait en disant que jamais Granger ne serait assez sotte pour tomber dans leur piège, un piège des plus saugrenus.
Granger n'était plus réellement présente, elle semblait être l'ombre d'elle-même. D'ailleurs, c’était ce qui confortait Drago dans son idée qu'elle continuait l'apprentissage de la magie noire malgré ce qu'elles deux - Granger et la magie noire- avaient infligé à Blaise.
Elle ne fréquentait plus autant de garçons ou alors était réellement discrète. Elle effectuait son travail de préfète en chef en silence, ses rondes à l'heure, ses cours à temps et révisait en permanence. Que révisait-elle ? Dieu seul le savait.

HHHH

Angelina venait de guérir et consolait Drago comme elle le pouvait. Elle avait vu qu'il était dans une rage noire envers sa préfète-en-chef, sans qu'elle n'en sache la raison. Il était si furieux qu'elle ne s'était pas aventurée en ce terrain pentu et n'avait pas eu l'air de vouloir en connaitre la raison. A une certaine époque, elle avait jugé la Gryffondor comme une vile rivale et avait eu peur que Drago ne la trompe avec elle. Qui plus est, étant donné leur cohabitation, il aurait pu le faire en permanence et cette idée lui avait fortement déplu.
Alors, quand elle avait découvert la haine qui s'était insinuée dans leur relation, elle avait décidé d'y mettre un grain de sel. Elle voulait juste être persuadée qu'il n'y avait aucun risque.
Agrippée par la taille à Drago, ils marchaient rapidement vers Près-au-Lard en ce samedi 29 janvier. Le jeune homme était d'humeur morose, son ami étant encore dans le coma, et comme Angelina l'avait compris, dès qu'on lui parlait de son ami, il y associait Granger, sa mâchoire se crispait et ses yeux devenaient deux fentes remplies de promesse de mort.
- Drago ?
- Mm ?
- Je t'aime, tu le sais, non ?
- Qu'attends-tu de moi ? lui demanda-t-il brutalement sans même la regarder.
Il commençait donc si bien à la connaitre ?
- Eh bien… Hier je marchais dans le couloir, et Granger m'a bousculée. Alors je voulais t'en faire part. En plus, elle m'a retiré des points.
Il grogna et ses lèvres se pincèrent.
- En plus, elle était habillée comme un sac à patates… La jupe jusqu'aux genoux, tellement évasée qu'on devinait même pas ses hanches… mais le boudin, quoi ! Et moi, quand je me demande comme elle a autant d'amants, je ne …
Au mot « amant », Drago s'était raidi et avait accéléré ses pas. Blaise avait été un amant...
- Et puis, avec son air de miss-je-sais-tout, elle pense qu'elle sait tout, d'où son nom, hein, tu me diras… L'autre jour je parlais avec Justin, eh bien figure-toi que c'est une sacré allumée ! Elle fait des trucs qui toi, oui toi Drago, te feraient rougir jusqu'à la racine des cheveux… Non, non sérieux…Et Justin, tête en l'air, le pauvre, elle doit lui faire de l'effet, il ne se rappelle jamais de rien. Ce qu'il a fait, ce qu'il veut...
Elle ne remarquait le monologue auquel elle s'était livrée, dans une tirade où elle ne reprenait même plus sa respiration. Elle était rongée par la jalousie et c’était avec une passion débordante qu'elle rabaissait la brune, les joues rouges, le souffle court, l'index pointé vers le ciel, accusateur.
- Qu'elle l'a fait pendant sa ronde… C'est comme ça qu'on surveille les élèves ?!
Drago nota qu'elle avait oublié de préciser qu'elle-même était la première à le harceler pour le faire pendant une ronde, trouvant follement excitante cette idée de se faire attraper par un professeur.
- Et quand elle regarde la table des …
- Mais t'es amoureuse de Granger ou quoi ? Qu'est-ce t'as à me lanciner les oreilles avec elle ?
Angelina rougit. Et se balança d'un pied sur l'autre en le contemplant avec un air enfantin qui, l'espérait-elle, apaiserait la situation qui lui avait subitement échappé.
- Mais, avec son air de ne pas y toucher alors qu'elle fait de ces trucs, tu vois, c'est trop choquant quoi !
- Vie ta vie et fous-nous la paix, à elle comme à moi.
Il lui lâcha la taille et partit à grandes enjambées.
Venait-elle de se faire plaquer ?

La descente en enfer d'Hermione GrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant