Chapitre 34 : Cartes sur table

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Hello ! Je ne vous ai pas oubliés :)

Juste, j'ai eu beaucoup de travail, plusieurs préoccupations par-ci par-là, et me revoici :)

J'ai aussi démarré une nouvelle fanfiction, encore une DM/HG si vous voulez jeter un coup d'oeil. Elle se nomme Amour Intemporel. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, elle est totalement différente de La Descente en Enfer.

Voici le nouveau chapitre. Je vais essayer durant une dizaine de jours, de vous poster un chapitre par jour afin de rattraper le retard !

Bonne lecture et merci pour vos message :D

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Chapitre 34 : Cartes sur table


Comme l’avait si bien dit Hermione, après leur retour, le mardi treize mars à Poudlard, l’entrainement devint draconien.

La Gryffondor, qui, jusque-là, n’avait jamais affronté Drago, s’opposa alors à une toute nouvelle sorte d’adversaire.

Drago n’était pas excessivement doué. Il était assez rapide et vif dans ses gestes bien que parfois, une inertie lui soit conférée qui agaçait fortement Hermione. Il connaissait des sorts très banals mais pouvait se révéler un ennemi redoutable grâce à l’emploi de charmes inconnus et informulés qu’il savait placer à souhait. Le Serpentard, plein de malice, et très lié à la jeune femme, la connaissant de mieux en mieux, savait parer ses attaques.

Il apparut évident qu’Hermione le dominait au début ; au bout de quelques jours, la donne s’inversa, et leurs résultats se stabilisèrent : aucun d’eux ne parut prendre le dessus. De plus, Drago, peu désireux de lui dévoiler l’étendu de son pouvoir, ne renvoyait que ceux qu’elle lui montrait.


HHHH


Pansy et Ron Weasley avaient été démis de leurs fonctions le jour même du retour des deux préfets.

Drago avait été longuement interrogé, mais personne n’avait pu juger des raisons pour lesquelles il était resté si longtemps dans le ciel, à s’affirmer contre les éclairs.
Malgré l’idée que l’on pourrait avoir d’un homme hospitalisé auquel on recommanderait fortement le repos, tout le contraire lui était ordonné.

Il devait travailler autant que possible les exercices pratiques, quitte à faire toutes les démonstrations en classe ; cela incluait également une aide régulière à Rusard afin d’alléger le lourd fardeau qu’étaient ses tâches, lorsque les élèves rentraient en trainant des pieds boueux.

Quant à Hermione, elle valida la version qu’avait établie Pansy après son départ.

Elle était soi-disant venue rappeler à Ron Weasley sa retenue à laquelle il répondait aux abonnés absents – retenue due à une bagarre à mains nues avec Blaise. Là, elle avait prévenu sa sœur et son ami, qu’ils devraient veiller à respecter tous mieux le règlement, précisant que si tous deux étaient intervenus la dernière fois, le conflit aurait pu être évité.

Ceux à quoi, les trois Gryffondor avaient riposté en l’agressant publiquement. En légitime défense, elle avait tenté de les repousser, jusqu’à ce qu’Harry Potter ait raison d’elle.

A cela, le directeur et la directrice-adjointe avaient affiché des moues sceptiques. Comment des amis avaient-ils pu ainsi se retourner les uns contre les autres ? Cette idée se lisait très simplement dans leurs yeux mais la jeune femme n’avait pas perdu de son aplomb, et ce fut l’air tranquille qu’elle sortit du bureau.


HHHH


Drago accéléra le pas, et se renfrogna. Contre lui. Un peu. Contre le froid. Assez. Contre ce satané Potter. Beaucoup.

Il avait écopé de deux mois de retenue et était sur le fil rouge de se faire expulser de Poudlard pour quelques jours. Drago l’aurait bien allègrement renvoyé du château à l’instant où il avait dirigé sa baguette vers Hermione, mais malheureusement, son père n’avait plus autant d’emprise qu’à l’époque et il n’était pas le directeur…

Il enfouit ses mains dans ses poches. Quel temps horrible… Comme il haïssait le froid. Il lui murmurait vertement à l’oreille la solitude qui le rongeait et le hantait autrefois au manoir. Comme s’il ne le savait pas déjà…

En vérité, ce qui l’énervait plus que tout, était le fait que Blaise se soit ainsi bagarré avec le Weasley. Il adorait l’idée de voir son ami enfouir sa tête dans le visage joufflu du roux. Aucun problème de ce côté-là. En revanche, qu’Hermione passe au même moment et le dispense de Quidditch… La rage le saisissait. Le match contre Gryffondor était pour le lendemain et, ainsi que le stipulait le règlement qu’il avait lu de long en large, la punition ne pouvait être levée.

Il devrait faire donc sans Blaise.

Toutefois, rien ne lui ordonnait de reprendre son calme et il n’en avait aucune envie. Il allait juste expliquer sa façon de penser à Hermione.


HHHH


En poussant le portrait, il l’aperçut, étudiant d’arrache-pied un livre de métamorphose avancé. Elle essayait tant bien que mal, de changer une page de journal en une colombe. A chaque fois, hélas, les caractères demeuraient sur son pelage, l’empêchant de devenir immaculé.

- Problème ? lança-t-elle en remarquant qu’il la fixait durement.
- Pourquoi Blaise est consigné ?
- Il s’est battu. Il n’avait pas à descendre si bas, répliqua-t-elle d’une voix douce.
- Tu savais qu’on aurait match ! Tu voulais faire gagner ta maison !
- Bien sûr, c’était un plan machiavélique conçu depuis la deuxième année. De toute façon, avec ou sans, vous n’aurez pas la coupe, argua-t-elle en souriant sarcastiquement.
- Je me bats depuis des mois, pour ! Tu as tout coulé ! s’exclama Drago en s’avançant, menaçant.

Hermione se leva, fronçant les sourcils. Ses iris avaient viré au noir.

- Blaise n’avait qu’à savoir se comporter. Je ne pouvais pas laisser un tel comportement passer devant moi.
- Dis plutôt que je te manquais et que tu t’es défoulée sur la première personne que t’as vue, assura Drago en carrant les épaules.
- Non, pas vraiment, lâcha avec aigreur Hermione.
- En tout cas, plus jamais ne punis un de mes amis ! ordonna-t-t-il.
- Majesté… Tu te trompes, Drago, tu as dû me confondre avec Astoria. Je ne suis pas ton elfe, je punis équitablement.
- Tu n’es pas mon elfe, mais je te défends de recommencer, susurra-t-il en s’approchant d’elle et en sortant sa baguette.
- Qu’est-ce que tu crois faire, au juste ? ricana-t-elle en faisant apparaître la sienne.
- Régler le problème… équitablement. Si je dois échouer dans ce qui compte le plus pour moi, tu dois aussi échouer pour ce qui compte pour toi.

A une vitesse déroutante, il tourna son bâton vers la bibliothèque qui prit feu. Les livres, les notes, les cours… tout s’embrasa dans une fumée grise asphyxiante.
Hermione jura une insulte et lui bondit à la gorge, les yeux fous. Ils roulèrent ensemble, au sol, toussant à moitié. Elle pointa sa baguette contre sa tempe mais il la fit passer sous lui.

La Gryffondor savait parfaitement ce qu’il se passait. Le jeune homme était rempli d’hormones magiques. Celles-ci ayant été conservées pendant la semaine de coma, elles n’avaient pas encore d’identité. Se pouvait-il que la magie noire qu’ils avaient pratiquée, les ait contaminées ? Dans tous les cas, elles le rendaient agressif. Et dangereux.

Il plaqua ses mains contre ses épaules. Elle gémit. Puis son corps se raidit, elle sentit un froid intense l’envahir et ses yeux se fermèrent d’eux-mêmes. Ses pensées s’emmêlèrent et se brouillèrent, elle fut incapable de se demander réellement ce qu’il se passait. Les bruits lui parvenaient avec une résonnance incroyable. Ses jambes tremblaient. Elle ne respira plus.

Et lui non plus. Entourés d’un halo de fumée grisâtre.


HHHH


Pansy épongea tour à tour leurs fronts avec un gant froid.

Elle commençait à les maudire de plus en plus souvent. Pourquoi ne pouvaient-ils se tenir tranquillement pendant plus d’une semaine ? La Serpentarde les laissait une heure seuls et ils incendiaient leur salle commune, suffoquant et frôlant – à nouveau- la mort.

Elle préférait éviter d’alerter le château entier qui, chose incroyable, n’avait pas perçu le boucan qui agitait cette pièce.

A l’aide de quelques sorts, leurs poumons avaient été nettoyés et ils avaient repris leur respiration aussitôt. Autant dire que Pansy était arrivée à temps. Elle soupira longuement et, plongeant son gant dans une bassine d’eau fraiche, humidifia leurs visages. Ils étaient recouverts de suie qui leur donnait un air irréel.

Pop !

Elle se retourna d’un bond, cherchant du coin de l’œil sa baguette qu’elle ne trouva pas, à son grand désarroi. Elle posa ses yeux sur la créature qui venait d’apparaître. Il ne s’agissait que de Dispy, l’elfe de maison des Malefoy.
L’étudiante n’eut pas même le temps de se questionner sur la signification de sa présence, que l’esclave se rua sur son jeune maitre qu’elle contempla, horrifiée.

De longues trainées de larmes dévalèrent ses joues et ne firent que s’accentuer en apercevant la Gryffondor à ses côtés. Ses petits poings tremblaient tandis qu’ils se cramponnaient à l’unique touffe de poil qui recouvrait son crâne dégarni. Elle secouait sa grosse tête en vrillant la pièce de cris aigus.

Ses yeux bleus semblaient vaciller dans leurs orbites.

- Oh non ! Le jeune maitre Malefoy… Tout est ma faute ! C’est ma faute !

Pansy sentit poindre en elle une irritation qui menaçait de prendre le dessus sur tout ce qu’elle ressentait.

Depuis des mois, elle se battait pour ses opinions, elle n’avait jamais baissé les bras. Drago en revanche, était au bord du gouffre, ne faisait aucun effort pour vivre, et la haine la hantait inlassablement. Elle avait envie de le tuer elle-même, de lui faire autant de peur, de lui provoquer autant de chagrin et de souci…

Et cette elfe, cette raclure d’elfe qui était la cause de ce qu’elle croyait être le décès de Drago ? Se pourrait-il qu’elle ait à voir avec tous les acharnements qui s’abattaient contre eux ?

- Et moi… Pourquoi cela n’a-t-il pas marché ? beugla-t-elle. J’ai échoué ! Dispy est horrible ! Dispy est méchante ! Elle est vilaine ! s’écria-t-elle en s’emparant d’un livre rescapé à l’incendie et avec lequel elle tambourina sur sa tête, ses deux bras pliant sous le poids du fardeau.

Pansy le lui arracha des mains et l’elfe parut prendre en compte sa présence, à cet instant précis. Elle se reprit, le dos droit, horrifiée.

- Il va falloir qu’on parle toutes les deux, l’enjoignit Pansy en l’agrippant par le bras.

Elle la tira dans la salle de bain ; après avoir verrouillé les portes et établi des sortilèges d’insonorisation, l’interrogatoire commença. Car une idée avait germé dans la tête de Pansy. Cette elfe, était aussi l’elfe de Narcissa Malefoy. Et cette dernière avait bien écrit dans son journal que son elfe l’aidait.

- Drago n’est pas mort, expliqua posément Pansy.
- Vous dites la vérité, miss ? s’enquit la créature en la fixant.
- Oui. Hermione non plus.
- Oh ! Quel soulagement ! Je n’ai pas échoué !
- Il faut que tu me dises ce que tu dois accomplir.
- Je ne peux rien dire.

Pansy secoua sa baguette – retrouvée dans une poche- et fit apparaître le journal intime de l’illustre Narcissa. L’effet fut rapide et Dipsy s’en empara, pressant contre sa poitrine plate le manuscrit. Elle le couvrit d’un regard protecteur et, quand son attention fut retournée à la Serpentarde, elle s’inclina bien bas, avec beaucoup de respect.

- Narcissa m’avait confié pour mission de dévoiler la vérité à Drago. Hélas, le sort qui protège ce journal, qu’elle m’a fait lire, avait été appliqué bien avant la naissance de son fils. C’est pourquoi il m’est très difficile d’agir.
- C’est ton objectif ?
- Je ne mourrai tant que Drago ne saura pas la vérité. J’ai bien essayé certaines tentatives… Le soir où il est venu au manoir, au mois de Février, commença-t-elle, l’air hésitant.
- Oui, l’incita Pansy.
- Il y a eu cette session où le Lord Noir a voulu tester ses fidèles à leur résistance à la douleur. Alors, j’ai concocté une potion à cette occasion. Cela a été très difficile, de passer sous l’œil habile de Mon Maitre. Mais j’ai réussi ! Quand Drago a bu celle-ci, un trouble s’est produit : j’en suis certaine, j’ai vu le malaise qui s’est emparé de lui.
- Quel est l’usage de cette potion ? s’enquit Pansy, se méfiant des idées farfelues des elfes.
- Elle a pour but de faire confondre la réalité et des faits qui nous sont inconnus. Quand le Lord a fait souffrir Blaise, c’est sa mère qu’a vue Drago. Mais je l’ai ratée, elle n’a pas été assez forte. Il me manquait un ingrédient, miss.

Pansy considéra cette créature qu’elle avait toujours délaissée au second plan. Et la finesse d’une stratégie nouvelle s’imposa à elle. Le regard d’intelligence, de respect et de fidélité que lui renvoyait l’elfe lui promettait beaucoup de choses. Elle venait de trouver une alliée inconsidérable.

- Pourquoi pensais-tu que leur décès fût ta faute ? demanda la Serpentarde.
- J’ai cru que son estime dans les nés-moldu s’était détérioré et qu’il l’avait tuée avant de mettre fin à ses jours, avoua-t-elle d’une toute petite voix. Mais, poursuivit-elle en se redressant, j’ai un plan.


HHHH


Hermione fit preuve un self contrôle inestimable. Quand elle rouvrit les yeux, peu après Drago, qui parlait avec Pansy sur le canapé, et qu’elle vit l’état de ses livres, elle crut mourir. Ticky se hâtait en toutes parts, balayant hâtivement les cendres qui demeuraient.
Elle crispa sa mâchoire et quitta les lieux.

Hermione se rendit devant la salle commune des Gryffondors. Elle n’eut qu’à attendre quelques instants avant que Demelza Robins, capitaine provisoire de l’équipe de Gryffondor le temps de la punition de Potter, n’apparaisse.

- Granger, salua-t-elle poliment.
- Demelza, je sais que tu n’as pas assez d’effectifs pour le match samedi.
- C’est vrai, approuva Robins. Mais je ne peux pas te prendre Hermione, tu n’as assisté à aucun entrainement cette année et c’est un match…
- Si je te montre ce que je vaux, me laisseras-tu ? s’enquit-elle, les prunelles noir charbon.
- Si c’est satisfaisant, je n’y vois aucun inconvénient, assura Robins.

Hermione se fit la remarque que c’était la première fois qu’une Gryffondor ne prenait pas part au conflit qui l’opposait à Potter et aux Weasley.
Durant le chemin qui les conduisit au terrain, Hermione sentit le regard de la capitaine, flotter sur les cicatrices du sectusempra, qui ornaient chaque pan de peau découverte. Et Hermione était très satisfaite de ne pas avoir à se confronter à Potter.


HHHH


Drago discuta quelques temps avec Pansy avant de se retirer dans sa chambre. Il se reposa, vidé soudainement de toute énergie. C’était un contrecoup des hormones magiques, cette présence en masse, puis la disparition qui le laissait pantelant. On estimait qu’il en aurait pour environ deux semaines à tout canaliser, selon le taux de magie qu’il emploierait.

Lorsqu’il se réveilla, il était plus reposé. Et toujours remonté pour la mise sur le banc de Blaise. D’un autre côté, Potter et Weasley étaient également dispensés de Quidditch, ce match ne serait donc pas non plus insoutenable…

La scène avec Hermione s’était passée en début de soirée. Et il avait dormi d’une traite toute la nuit.

Il descendit dans la Grande Salle. En entrant, il fut choqué de remarquer qu’Hermione était à la table des Gryffondor. Elle l’aperçut mais ne lui fit aucun signe. Elle poursuivit sa discussion avec une jeune femme au visage masculin.

Agacé, il se rangea aux côtés de Blaise et de Pansy.

- Ouais, j’te jure, c’te fille me fait un truc de fou, bavassait Blaise. Je suis limite heureux de pas faire le match de samedi, comme ça, je pourrais la voir commenter et apprécier pleinement sa voix d’ange…

Drago se retint de le frapper et croisa le regard désolé de Pansy.

- Ne t’inquiète pas Drago, je participerai au match sans écouter un traitre mot de Louf- Luna, marmonna-t-elle, le sort de Blaise fonctionnant toujours.

Le blond ne releva pas, se faisant la remarque s’il commençait, il n’aurait de cesse de tous les remballer. Il prit un morceau de brioche.

- Il y a moins un bon point dans tout ça, constata Drago en balayant la Grande Salle du regard. Depuis que Kathlins est punie tous les soirs, je ne la vois plus…

Il eut à peine le temps de terminer sa phrase qu’Astoria se glissait contre lui, un sourire aux lèvres.

- Que fais-tu là ? la rabroua aussitôt Drago, sifflant. Tu sais très bien que…
- Je venais te rappeler… C’est bientôt la fin de Potter, ronronna-t-elle. Bientôt, nous serons ensemble pour toujours.
- Potter, répéta Drago sourdement en braquant ses yeux sur lui.

Il avait oublié ce que ce bigleux avait infligé à Hermione, et toutes les cicatrices qui la sillonnaient désormais, la vie qui aurait pu quitter la belle femme. Car il avait eu le temps de dévisager Hermione, et de dénombrer toutes ces marques qui la zébraient. Il était impensable qu’il s’en tire à si bon compte. Il perçut le contrôle lui échapper encore.

Drago se leva, et à mesure qu’il marchait, il sentait la main de Pansy, fermement nouée sur son épaule, le faire pivoter vers la sortie alors qu’il se dirigeait vers les Gryffondor. Les idées de meurtre envers le Survivant semblaient s’éloigner à grands regrets.

La brune lui fit calmement évacuer la salle sans que qui que ce soit n’ait noté le changement radical d’humeur du préfet-en-chef. Pas même Blaise.

Pansy soupira et il reprit peu à peu conscience :

- Ce ne sera vraiment pas évident. Drago, il faut que tu te concentres et que tu empêches la haine ou les sentiments forts prendre possession de toi.
- O-oui…

Il était totalement déboussolé de la force qui l’avait envahi en quelques secondes. Et son bégaiement ne fit qu’accentuer son désarroi. Heureusement qu’il s’agissait de Pansy toutefois, la présence d’une autre personne assistant à cette scène l’aurait horrifié.


HHHH


Le soir, Drago fut étonné d’apercevoir Hermione fouillant dans ses affaires. Elle avait déversé au sol le contenu de ses trois sacs et fourrageait activement, retournant ses manuels, ses outils de travail, ses parchemins… sans aucun scrupule. Elle trouva également un paquet de cigarettes et en alluma une. Elle la coinça entre ses lèvres et poursuivit son investigation.

Il se racla la gorge, mi-irrité, mi-surpris. Mais elle ne lui jeta pas même un coup d’œil et continua son ouvrage. Il finit par s’installer à côté d’elle afin de vérifier qu’elle ne tombe sur rien de compromettant. Il lui prit la cigarette et inhala doucement, appréciant la fumée.

- Je ne te gène pas trop, j’espère ?
- Pas plus que ça ! s’exclama-t-elle en brandissant une culotte de dentelles. C’est quoi, ça, au juste ?
- C’est une bonne question, avoua Drago. Car celle de midi ne portait que sa jupe.

Il afficha un sourire carnassier, se vengeant assez de la séance de snobisme qu’elle lui avait offerte- et elle lui envoya violemment le sous-vêtement dans son visage. Elle avait l’air revêche soudainement.

- Rends-moi mes affaires, tu es incorrecte, lâcha-t-il.
- Non, je veux tes cours car tu as brûlé les miens. Et… j’y crois pas…, s’exaspéra-t-elle en dénichant un soutien-gorge. Tu les collectionnes ?
- Ah oui, elle en avait un !

Hermione le brûla d’un coup de baguette. Drago la considéra, très intrigué désormais. Il rapprocha la cigarette de sa bouche, tout en fixant la brune, éberlué. Quelle était donc cette scène que lui jouait la Gryffondor ?

Elle se tourna brusquement vers lui, ses yeux noirs, et le poussa. Il bascula au sol dans un bruit mat et elle le suivit. Avant que Drago n’ait pu comprendre si cela avait été intentionnel ou pas, elle captura ses lèvres dans un baiser fougueux. Il y répondit à tâtons, dépassé. Il avait à peine eu le temps de jeter la cigarette.

Hermione pressait son corps contre le sien. L’étreinte s’intensifia et elle agrippa la chemise du jeune homme. Sa fougue le déstabilisa quelque peu.

Lorsque leurs bouches se séparèrent, ils étaient essoufflés.

- Je t’avais dit de cesser toutes ces conquêtes, grogna-t-elle dans ses oreilles.

Il ne l’entendait pas, caressant du doigt l’entaillure de sa joue, suites du sortilège de Potiron.

- Ecoute-moi ! Ne t’approche plus de ces filles, je te veux pour moi.
- Tu ne serais pas un peu possessive ? se moqua-t-il.

Sous elle, il percevait le poids agréable et chaud de son corps, les battements accélérés de son cœur, la courbe de ses seins, son odeur entêtante de vanille… Il se cambra un peu et l’huma plus intensément, niché dans son cou.

Quand il lui refit face, apaisé, il se rendit compte que son visage était beau. Bien plus qu’à l’accoutume. Son nez s’allongeait, et elle se mordait ses lèvres rosées. Ses joues étaient écarlates sous le feu de l’action et ses cheveux, hérissés, étaient gonflés. Mais, plus envoûtants que tout, ses iris irradiaient, leur couleur chocolat revenue de force. Elle le fixait, muette. Il enroula ses bras autour de sa taille et l’embrassa à nouveau, moins abruptement mais peut-être plus passionné encore.

S’il n’était pas déjà au sol, il en serait tombé à la renverse : elle avait entrouvert ses lèvres afin de laisser leurs langues se rencontrer. Il en profita aussitôt, s’immisçant avec une envie non simulée.

Il appuya une de ses mains derrière sa tête, appréciant la douceur de ses mèches, et approfondit leur étreinte. Ses autres doigts coulissaient le long de son échine et il devinait les frissons qu’ils engendraient.

Pour la première fois –conscient…- il savourait la douceur de sa langue, brûlante et mouvante, une caresse sensuelle qui l’enivrait. La fragrance d’Hermione flottait autour d’eux et il était transcendé. Leurs lèvres ondulaient soyeusement et ils étaient incapables de se lâcher.

Cela faisait un certain temps déjà que Drago n’avait pas eu de rapport, contrairement à ce qu’il lui affirmait. Et cela faisait déjà des semaines qu’il rêvait d’elle dans des positions très peu catholiques. Aussi, une partie de son anatomie commença-t-elle à se réveiller.

Il n’entendit pas même le portrait basculer, épris de leur langueur.

- Voilà ce que j’appellerai une scène compromettante, targua Blaise.

Ils sursautèrent et Hermione se redressa au bout de quelques secondes, hilare. Drago suivit son mouvement, les pommettes en feu tout de même.

Pansy éclata de rire.

- Je venais pour qu’on s’entraîne Hermione, mais finalement, peut-être as-tu mieux à faire… ? questionna Pansy, amusée.
- Non, c’est une très bonne idée, assura Hermione en dégainant sa baguette.

Le premier mouvement qu’elle fit, avec son bâton de bois, fut pour envoyer la culotte de la conquête de Drago, dans le visage de celui-ci.

Puis, d’un autre coup, elle rangea habilement le contenu dispersé des sacs de Drago, et la cigarette qui fumait encore dans son coin. Enfin, les deux femmes se mirent en garde et Blaise bailla aux corneilles.

- Devinez avec quelle fabuleuse personne j’ai passé l’après-midi, soupira-t-il, rêveur.

Personne ne répondit, car chacun savait de qui il était question. Et ce continuel rabâchement d’oreilles commençait à leur peser.

Pansy envoya un sort violent qu’Hermione repoussa. La plupart de leurs entrainements était informulé, désormais. De ce fait, les ripostes devaient être toujours à la hauteur des attaques afin de les renvoyer équitablement. Mais d’un autre côté, si la défense était trop puissante, la personne risquait de s’épuiser plus rapidement.

- Allez, on en ressort un vieux ! prévint Hermione avec amusement. Spiritus Nervate !

Les zombies dégoulinant de vers se trainèrent au sol et Pansy eut beaucoup de mal à canaliser ce sortilège, autant par la vision que par sa force.

Drago était assez agacé de constater avec quelle rapidité Hermione avait repris le dessus sur leur ébat. Lui, encore en érection, éprouvait les plus grandes peines à émerger de cette forte et sympathique discussion. De plus, son ami, avachi sur un canapé, ne songeait qu’à une certaine blondinette.

Drago dut se rabattre sur ses affaires, afin de vérifier que tout y était bien et qu’Hermione ne lui avait rien pris. Mais la tête lui tournait toujours.

- C’est vrai, ce que j’ai entendu dire sur l’équipe de Quidditch de Gryffondor ? s’enquit brusquement Pansy.
- C’est fort possible, argua Hermione, taquine.
- Il y en a qui vont avoir des surprises, alors, samedi, devina Pansy, et ses yeux glissèrent sur Drago.

Hermione ne retint pas un rire. Mais le Serpentard ne les avait pas écoutées, perdu dans ses pensées.

- Au fait, tu sais Hermione, on n’a jamais humilié Nott comme on l’escomptait ? Tu te rappelles, révéler sa féminité…, commença Pansy.
- C’est fichu, avoua-t-elle.
- Pourquoi ? dit alors Blaise en se relevant.
- Vous verrez bien. Mais il semblerait que certaines personnes soient déjà au courant.

Malgré les harcèlements dont elle fit l’objet, elle ne lâcha pas un mot de plus. Et les deux autres, par des ruses très perfides, tentaient de lui faire cracher le morceau.

Cela ne la fit sourire que davantage.

Enfin, au bout d’un certain temps, elle et Pansy s’arrêtèrent et la Gryffondor entreprit de la maquiller. Usant d’une palettes de couleurs très large, elle appliqua certaines nuances magnifiques sur les yeux de Pansy.

- Quel supplice, marmonna Blaise. C’est un truc de filles, ça !
- Et surtout, quel intérêt, à cette heure-là de la nuit ? répliqua Drago.
- Justement, si elle me rate, ce ne sera pas grave, personne ne le verra.

Mais Drago était surtout intrigué : depuis combien de temps Pansy se souciait-elle de son apparence ? Il avait récemment aperçu un coup de crayon noir sous ses yeux… Est-ce que ce penchant découlait de ses rencontres avec la belle lionne ? Mais celle-ci non plus ne présentait aucun artifice…

Ce fut en la dévisageant qu’il perçut le changement. Ses iris avaient brutalement viré au noir et elle se redressa, comme piquée par un insecte.

Drago l’imita aussitôt. Elle avait sorti sa baguette et fixait le sol, silencieuse. Peut-être essayait-elle de canaliser l’élan de magie qui se battait afin de prendre le dessus ?

Car Drago le savait : autant était-il sensible aux fluctuations de magie par son électrocution, autant elle, peu habituée à la magie noire, pouvait y être très réceptive dès qu’elle l’employait trop. Ce qui avait été récemment le cas.

Hermione vacilla et il la retint par l’épaule. D’un signe de tête, il congédia les deux autres qui partirent sans un mot. Evidemment qu’ils devinaient ce qu’il se passait.

Elle mit de longues minutes, les paupières closes, le souffle retenu, à reprendre pied. Est-ce que la magie noire pouvait détruire les novices ? Drago se posait sérieusement la question. Son cœur accéléra à cette pensée et ses battements tapaient sauvagement dans son ventre.

Mais elle n’émergeait pas entièrement, le regard encore voilé. Machinalement, il l’attira vers lui et l’enlaça. Elle posa sa tête contre son torse. Elle ne perdait plus l’équilibre mais son silence persistait.
Il songea qu’il ne pouvait la laisser seule dans cet état. Une certaine proximité avait commencé à se nouer entre eux, et de plus, cette magie était difficilement canalisable.

D’un autre côté, il était extrêmement tard et il avait trois contrôles cette semaine.

Drago était littéralement exténué, et le programme du lendemain, plus les entrainements et la ronde qu’ils avaient bouclée quelques heures plus tôt, et encore le match... Il jeta un coup d’œil sur Hermione, toujours crispée contre lui. Est-ce que la jeune femme le réprimanderait s’il l’entrainait dans son lit ? Ils pourraient dormir ensemble sans…

Drago s’immobilisa. C’était la première fois qu’il fréquentait aussi longtemps une femme sans passer à l’acte. Pourquoi ? Comment cela se faisait-il ? Après tout, elle paraissait intéressée également… Le fait que le filtre ne lui ait fait aucun effet l’avait aidé à rompre la glace. Toutefois, il se trouvait toujours hésitant, comme un jeune enfant inexpérimenté.

Etait-ce lié à la mission ? Que ressentait-il à son égard ? Elle était dans ses bras, mais uniquement car elle en avait besoin… n’est-ce pas ? La demande ne venait que d’elle, il s’agissait seulement d’un geste de réconfort, bien sûr.

Et pour approuver ses dires, elle dormirait seule cette nuit, il n’avait… enfin, elle n’avait aucunement besoin de lui. Comme une grande elle irait…

- Drago, chuchota-t-elle faiblement.
- Oui, répondit-il sur le même ton, resserrant inconsciemment son étreinte.
- Reste avec moi, s’il te plait…

C’était elle qui demandait, après tout, il pouvait bien faire un effort… Il le ferait bien pour Pansy !

Il la porta à moitié jusqu’à sa chambre argentée et la posa sur le drap vert.

Hermione retira son chemisier. Le cœur de Drago accéléra brutalement. Il en avait tellement rêvé. Il aperçut sa peau crème se dessiner dans la pénombre, et l’armature blanche de son soutien-gorge dessinait sa poitrine avec une perfection surréaliste. Elle glissa le jean le long de ses jambes élancées et il l’aida à accomplir son geste, elle en semblait incapable.

Un violent tremblement la saisit car les nuits étaient fraiches. Elle se roula en boule, tel un félin, tressaillant de tous ses membres. Tel un félin… il se demanda bien où était son chat noir.

Le Serpentard se dévêtit en quelques secondes, frissonnant également, mais pour d’autres raisons. Il se glissa sous le drap et l’amena à lui. Elle était gelée et claquait des dents. Mais son souffle s’apaisa. Et l’odeur vanillée qu’elle dégageait l’émerveillait bien plus que tout.

Comme quelques instants auparavant, avant d’être dérangés, il la colla à son torse et la couvrit de ses bras. Elle dut apprécier, car elle embrassa sa clavicule, puis son menton, et enfin, ses lèvres.

Leurs jambes s’entremêlèrent et jamais Drago n’avait été aussi fébrile. Le contact charnel de sa poitrine qui s’élevait contre lui, de son ventre plat, de ses hanches fuselées…

Elle posa sa main sur son épaule.

- Merci Drago, murmura-t-elle, comme morte.

Etait-ce une si bonne idée, toute cette magie noire ? Il en gémit de dépit en enfouissant son visage dans sa crinière bouclée. Il ne savait plus du tout où il en était et l’inertie qu’il effectuait auprès d’elle approfondissait son incompréhension.

Hermione lui plaisait et il ne la laissait pas de marbre. Qu’attendait-il ? En plus, elle était là, serrée contre lui, en manque évident de chaleur… C’était l’occasion. Mais il était freiné, repoussé par quelque chose d’inextricable.

Il sentait son souffle s’approfondir dans son cou, elle s’endormait, entièrement en confiance. La mission dont elle était l’objet ne lui avait pas été révélée et il comptait bien se garder de le faire. Après tout, combien de temps leur restait-il à survivre ? Dans quelques mois, ils seraient les ennemis de tous, Blaise et lui.

Mais Hermione… il coulissa son doigt le long de la bretelle de son sous-vêtement et remonta vers son épaule. Elle frémit doucement dans son sommeil. Drago inspira profondément ce parfum, acidulé légèrement qui laissait son cœur pantois.

Il avait l’impression qu’une part dominante au fond de lui, voulait tout redécouvrir lentement. Voulait tout deviner d’elle. S’approprier chaque plénitude avec elle comme un instant à part. Neuf, partagée avec elle uniquement. Mais quelle était donc cette réflexion ? Pourquoi avec elle précisément ?

- Tu m’énerves, Hermione, grogna-t-il en tombant dans les bras de Morphée à son tour.


HHHH


- Et l’équipe de Gryffondor fait son entrée, ajouta rêveusement Luna Lovegood, en offrant de larges signes à Blaise qui souriait de toutes ses dents. Oh, Hermione Granger nous fait l’honneur de sa présence… Ah, elle est attrapeuse en plus… Quel loisir, les deux préfets-en-chef vont s’affronter.

Drago braqua ses yeux sur Hermione, agacé. Pourquoi ne lui avait-elle rien spécifié ? Cette surprise était tout bonnement ridicule !

Au coup de sifflet, ils s’élancèrent. Hermione laissa filer volontairement le vif et se rapprocha de Drago. Elle avait perçu son air inquisiteur.

- Vu que je n’ai plus de lecture, il faut bien que je me trouve des distractions !

Autrement dit, elle était bien décidée à être acharnée et à le faire perdre, afin de venger sa bibliothèque. On n’avait jamais vu une fille aussi cinglée. Peut-être était-il fou lui aussi, en tout cas, il rêvait de l’embrasser à cet instant précis.

Il identifia au loin, dans les gradins, Potiron. Il paraissait avoir du mal à avaler la pilule. A peine mis sur la touche, on trouvait une remplaçante, celle-là même qui l’avait fait virer. Drago sourit narquoisement. C’était vrai tout cela, songeait-il en suivant de loin Hermione.
Les cicatrices du sectusempra étaient là et il savait qu’elle appliquait un baume magique mais les effets n’étaient pas flagrants…

Une vague de colère l’anima brutalement et il faillit en tomber de son balai. Il se crispa sur le manche de son balai et souffla doucement. Le contrôle ne devait pas lui échapper.

Il demeurait certain, néanmoins, qu’Hermione était directement impliquée dans sa guérison miraculeuse, alors qu’il ne devait pas en revenir. Ce n’était pas autrement possible.

Un éclair doré passa devant l’attrapeuse Gryffondor. Elle se rua à sa suite, Drago sur les talons. Il accéléra, ne craignant absolument pas la vitesse. Il la rattrapa car ce n’était visiblement pas son cas.

Mais le vif avait disparu derrière une tribune.

« Et Gryffondor mène 30 à 10…Robins semble savoir mieux remplacer ses coéquipiers que Malefoy, enfin ! On ne peut pas tout faire, non plus… »

La petite Lovegood commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs. Cette impression fut accentuée par l’éclat de rire d’Hermione.

- Tais-toi, Grangie.
- Sait mieux remplacer, je suis vraiment flattée, ronronna Hermione en parcourant le stade du regard.

Drago s’éloigna et aboya quelques ordres à Crabbe et Goyle qui rataient toutes leurs cibles. Il les menaça de les virer de l’équipe. Puis, il se rabattit sur ses trois poursuiveurs, pas assez sensuels.

- Ca, c’est de la technique, nargua Hermione. Tripoter les filles, cela démontre l’estime que tu tiens dans tes joueurs !

Il décida de l’ignorer, même si elle n’avait –hélas- pas tort.

Le vif réapparut et Drago se jeta dans sa direction. Hermione le poursuivit et accéléra cette fois, fermant les yeux sous la vitesse qui lui arrachait des larmes.

Le printemps n’avait pas encore éclos et des restes du froid hivernal les saisissaient.

« On dirait que les attrapeurs ont trouvé quelque chose. Cela fait bien une demi-heure que Théodore Nott les fait ainsi courir, grâce à un laser doré magique… D’ailleurs, ce laser, vient des frères Weasley. Ils ont tenté d’imiter le Bourkus aux Chatoyantes couettes et cela semble rater… »

Drago se sentit parfaitement ridicule et continua sur le même élan, laissant croire qu’il ne s’était pas fait avoir par le faux-vif. Mais les hoquets de rire provenant des gradins dénonçaient oh combien son stratagème était voué à l’échec.

« Serpentard mène 50 à 40… Le Bourkus aux Chatoyantes couettes est très dangereux : il aime beaucoup les cheveux et tout ce qui est poilu, il est très sauvage et s’emmêle dans tout ce qui est long et filandreux… »

- Y a pas moyen d’avoir un vrai commentaire de match ? beugla Drago.

D’aussi loin qu’il était, il vit Blaise lui envoyer un énorme geste grossier de la main.

« Gryffondor a attrapé le vif ! »

Drago fit volte-face, horrifié.

« C’était une plaisanterie. Le rire effraie le Bourkus aux Chatoyantes couettes ! »

Ainsi se poursuivit la partie. Elle dura près de deux heures et finalement, presque par chance, alors qu’il baillait, Drago attrapa le vif. Il le brandit fièrement en l’air. Hermione le toisa, amusé, et lui désigna le score. Il venait de sauver, à dix points près, sa réussite.

Ils auraient intérêt à gagner beaucoup de points contre Serdaigle pour emporter la coupe !


HHHH


Hermione remontait lentement les marches du château, tout simplement épuisée. Elle était trop réquisitionnée de partout en ce moment. La masse de devoirs qui l’attendait patiemment, les rondes, les révisions des Aspics, la magie noire, et encore tous ses cours à rédiger à nouveau…

Des pas précipités résonnèrent dans son dos et elle se retourna brutalement, la baguette serrée dans sa manche.

Le parc était entièrement vide : les élèves déjeunaient. Elle avait pris son temps sous la douche, puis avait observé le ciel un long moment. Et ces deux points contribuaient à son très long retard.

Vêtue d’une cape noire, la silhouette s’avançait vers elle. Hermione la connaissait très bien, et un sourire sarcastique se peignit sur ses lèvres.

- Fletchey ?
- En personne, Hermione, souffla-t-il en s’approchant.

Il l’accola contre un mur et elle gloussa de cet air de poule qui séduisait ce genre de jeunes hommes. Il piqua un baiser sur sa joue et se dirigea vers ses lèvres.

Mais une soudaine raideur alarma Hermione. Avant que son sourire ne s’étire encore plus.

Drago, juste derrière eux, avait empoigné le Poufsouffle et le repoussait brutalement. Justin s’effondra au sol avant de se relever, tremblant.

- Ne l’approche plus, gronda sourdement Drago, et l’autre détala.

Le blond fit face à la Gryffondor, qu’il espérait charmée. Les femmes adoraient ces marques d’attention. Et puis, les sales pattes de ce Poufsouffle l’avaient répugné. S’il devait passer du temps intimement avec la brune, il était hors de question que quelqu’un d’aussi peu soigneux l’ait touchée.

Toutefois, cela n’eut pas l’effet escompté. Elle avait déjà tourné les talons, et ayant parcouru la moitié du hall, se dirigeait vers le premier étage.

Il la rattrapa rapidement, énervé.

- Je croyais avoir été déjà assez clair quant à Nott, lâcha-t-il avec aigreur.

Ils escaladaient les marches, côte à côte. Elle ne lui adressait toujours aucun regard. Il empoigna son bras et la tourna vers lui.

- Je ne veux pas que tu les fréquentes, Hermione ! articula-t-il, en vrillant ses yeux chocolat.
- Tu ne serais pas un peu possessif ? se moqua-t-elle.
- Jeune homme, cessez sur-le-champ d’importuner une si charmante jeune femme ! tonna le chevalier du Catogan. N’avez-vous donc pas honte de braver tant de mœurs ? Et la dignité ! Raccompagnez-la et…
- Descente en Enfer, répliqua Drago, furieux.

Ils franchirent le passage, Drago la bousculant volontairement en passant en premier.

- Allez Drago, viens, on va faire un peu de magie ensemble, il faut te purger avant que cela ne se retourne contre quelqu’un ! s’amusa Hermione.

Il s’exécuta car elle avait amplement raison. Et ils s’attelèrent tout l’après-midi à transformer le journal en une sublime colombe.


HHHH


Le lendemain, dimanche 18 mars, l’entrainement de Quidditch battait son plein. Enfin, son plein… Les entrainements sans Blaise étaient d’une fadeur incroyable. Drago n’arrivait pas à croire que ses remarques obscènes ou ses allusions perpétuelles à Loufoca dont il était raide dingue pussent lui manquer.

Le métis participait pourtant, assis dans les gradins, et les contemplait de loin, l’œil envieux. Mais cela n’avait strictement rien à voir avec l’habitude prise. Ayant terminé la punition un peu plus tôt, il les avait rejoints à seize heures.

Le temps était assez humide, et lorsqu’ils commencèrent leur entrainement de Quidditch, les sportifs ne cachèrent pas leur manque de motivation ; Drago également éprouvait des difficultés à paraître enjoué. Cela fut encore plus difficile quand il aperçut Hermione rejoindre Blaise dans le stade et discuter avec lui ; l’envie de les rejoindre était saisissante mais il avait devant lui cinq heures d’entrainement.

Toutefois, il allait s’octroyer une bonne pause dès que possible ; peut-être pas au tout début, il aurait été sot de démotiver les troupes de la sorte !

Il s’élança vers le ciel, tentant d’enjoindre son équipe à afficher un minimum d’entrain. Puisque la belle brune était là, il allait peut-être pouvoir lui afficher ses progrès…


Dans les gradins, la jeune femme était loin de ses préoccupations. Depuis des jours, des questions lui tournaient rapidement en tête et l’unique moyen d’avoir des réponses était de les arracher à Blaise, seul détenteur.

Il avait fallu trouver un moment où il était seul et où Drago ne serait pas dans les parages. Il fallait qu’elle l’ait aussi en vu, afin d’être certaine qu’il n’usait pas d’oreille à rallonge. Aujourd’hui était un coup double car elle bénéficiait aussi d’un coup d’œil sur Pansy.

- Gente dame, vous m’accompagnez à travers de lourds affres, moi, noble combattant qui s’est vu refuser l’honneur de participer à ce jeu-ci !
- Blaise, il faut qu’on parle.

Il soupira en se frottant les mains l’une contre l’autre.

- Quel temps de chien ! Y a juste dans ces occasions-là que je regrette pas d’être avec eux sur le terrain ! Haha, regarde la tête de Drago ! On dirait qu’il a avalé quelque chose cuisiné par Pansy. Surtout ne mange jamais rien qu’elle ait confectionné, elle me fait peur quand je la vois dans une cuisine. Même ses elfes de maison, je leur fais pas confiance. Les Parkinson, niveau culinaire, c’est toute une affaire de –mauvais- goût.
- Le Lord m’a contactée.

Ces mots arrêtèrent la tirade de Blaise à la vitesse de l’éclair. Il l’observa, ébahi. Il eut peur d’avoir été court-circuité quant à la mission et cette pensée, eut le don de le focaliser sur la brune.

- Il m’a priée, en me démontrant dans une thèse logique qui me prouvait que j’y trouvais un grand intérêt, d’aller sauver Drago quand il était à St Mangouste.
- Tu…tu y es allée pour ça ? Tu as provoqué Potter volontairement ? C’est toi qui as sauvé Drago ? Wahoo mais Hermione ! Mais… t’es fabuleuse ! Mais t’es incroyable comme poupée ! Mais comment as-tu fait ?
- Qu’importe ? J’ai pris des risques et ça a payé.
- Pourquoi le Lord ne m’a-t-il pas demandé à moi ? s’interrogea pensivement Blaise à voix haute, afin de se donner contenance.
- Il avait besoin d’un mage noir ; il sait que j’en suis un. Je veux savoir qui l’a informé.

Blaise était trop Serpentard pour savoir que même le plus abruti fait attention aux réactions de la personne qu’il interroge. Hermione était beaucoup trop intelligente, et bien plus fine que pour lui, pour ne pas tout mesurer.

Ainsi, avant même qu’elle ait fini de poser sa question indirecte, à peine avait-elle commencé sa phrase, qu’il savait ce qu’il devait faire.

Il tourna vers elle un regard troublé, les sourcils mi-froncés et la bouche entrouverte dans une position de profonde réflexion.

- Eh bien, c’est une très bonne chose que l’on aborde ce sujet Hermione, car il y a certaines choses dont je voudrais parler avec toi.

Elle ne l’avait jamais vu aussi posé, mais elle hocha la tête, percevant dans l’air ce quelque chose de menaçant qui rôdait.

- Si mon maître t’a contactée, ce n’est pas le fruit du hasard. Tu m’as récemment dit que tu aimerais beaucoup le rencontrer, qu’il doit avoir des connaissances de magie noire dépassant l’entendement. C’est exact.
- Tu me fais un condensé de ce que je te dis, remarqua Hermione, agacée.
- Oui ; mais c’est nécessaire. S’il t’a contactée, c’était pour ne pas perdre Drago et pour aussi se présenter à toi.
- Tu vas me dire qu’il est amoureux, peut-être ?

Depuis le début de cette conversation, Blaise avait redouté qu’Hermione ne lui révèle que le Lord lui proposait de le rejoindre. Bien sûr que le Lord pouvait leur confier la mission puis l’ajuster à son bon usage ! Il aurait pu après faire croire qu’elle était venue d’elle-même et que Blaise et Drago n’avaient servi à rien.

Mais aussi, une récente discussion avec Drago l’avait informé que le capitaine de l’équipe de Quidditch était toujours égal à lui-même. La mission ne l’intéressait plus.

Il s’agissait juste d’un coup de gueule d’un enfant capricieux, Blaise le savait. Un béguin pour lequel il allait sacrifier leurs vies.

Aussi, depuis le temps que cette décision le rongeait, qu’il avait Drago face à lui et donc pas d’oreille indiscrète, et que cette idée du Lord les discréditant, il s’avérait qu’il s’agissait plus du moment que jamais.

- Non, Hermione. Mais depuis quelques temps, le Lord te convoite. Et je lui rapporte souvent ce que tu deviens. Il t’estime beaucoup et voudrait partager ses pouvoirs avec toi.

Elle parut assimiler la nouvelle.

- Et que tu portes son enfant.

La descente en enfer d'Hermione GrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant