Chapitre 36 : Le temps des changements

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Chapitre 36 : Le temps des changements


Toc. Toc. Toc.

Pac. Pac. Pac.

Tic. Tic…

Toc. Pac. Tic.

Le grand duc s’essoufflait contre la vitre, frappant au début du bec, puis tentant, en battant de l’aile, de créer un nouveau bruit. A la vue de son échec, il essaya avec ses pattes. Heureusement que la lettre était bien attachée, elle serait certainement tombée, sinon. Mais ses serres ne semblaient pas parvenir à réveiller les récepteurs du courrier.

Agacé, il recommença. Il voyait parfaitement la silhouette endormie sous le drap. Elle ne bougeait pas d’un pouce.

L’oiseau recula brutalement. Le soleil s’était levé, et, projetant ses rais sur la fenêtre, le volatile y avait aperçu son reflet qui l’avait inquiété.

Il décida de changer de technique d’approche. Il s’éleva. Mais les cheminées, par cette fin d’hiver glacé, étaient hors de question. Il finirait rôti.

Il contourna le château, et aperçut une fenêtre ouverte, non loin de là. Il s’y engouffra, appréciant aussitôt la chaleur des lieux. Les couloirs étaient vides et silencieux.

Le grand duc devait seulement esquiver les fantômes qui l’observaient, étonnés.

Son instinct de pisteur volontairement accentué, il recherchait le malheureux destinataire de la missive. Malheureux, car oui, tout cela n’augurait rien de bon.

Son pelage était doré et rougeoyant, rappelant non sans une certaine ironie, le blason des Gryffondor. Et la voix de serpent qui lui avait indiqué l’adresse, quelques heures auparavant, n’avait jamais été aussi enragée. Jamais. Jamais.

Il aperçut un chat noir le lorgner et prit soin de se rapprocher du plafond. Le félin avait toujours ses yeux verts posés sur lui.

Enfin, il y était. Toutefois, un chevalier hautain lui faisait face.

- Voilà un gibier des plus intéressants, fanfaronna-t-il. Si je vous transperçais, j’aurais grande aise à prétendre vous avoir chassé sur des lieues de… tableau. C’est là que j’en suis réduit… à n’être qu’une vulgaire peinture…

Mais le hibou n’en pouvait plus. Il hulula puissamment. Le portrait glissa sur le côté.

Un homme noir s’approcha de lui mais le grand duc l’esquiva et s’enfonça dans la pièce.

La porte par laquelle il devait passer était close. A nouveau, il lâcha son cri puissant et la poignée s’actionna. Un blond, la main dans les cheveux, se tenait devant lui.

Epuisé, l’oiseau se posa sur son épaule. Il n’avait pas même la force de lever la patte.

Drago, soudainement réveillé, scruta d’un air alarmé le courrier et le plumage de l’animal. Le Lord leur avait répondu. Il dévala aussitôt les marches qui le menaient à la salle commune et détacha la lettre.

Ses mains tremblaient subitement ; Blaise le rejoignit et ils prirent place sur le canapé.

- Ca fait encore plus peur de l’avoir que de penser à l’avoir, cette lettre, bredouilla Blaise.
- Où est Hermione ? chuchota Drago en jetant un coup d’œil autour de lui.
- Sortie depuis un moment déjà. On est seuls.

Drago ne put s’empêcher de songer que, dans un autre contexte, leur conversation était vraiment étrange et très ambigüe. Il déroula le parchemin et l’aplanit sur la table.

En soufflant longuement, il entama sa lecture et Blaise le suivit.

« Je ne vois qu’une alternative à votre médiocrité. La prise de Poudlard est pour bientôt. A cet évènement, je vous tuerai de ma main.

La descente en enfer d'Hermione GrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant