Chapitre 21 : Prise de tête et perte de conscience

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Chapitre 21 : Prise de tête et perte de conscience

Drago se leva d'humeur massacrante en ce samedi douze février.

La semaine avait été longue et épouvantable.

Des réflexions en masse s'étaient imposées à lui et c'était la tête débordante à ne plus en pouvoir qu'il se dirigeait d'un pas lourd vers la salle de bain.

Il ne savait plus où il en était, et c'était la question qui le tiraillait le plus alors que l'eau chaude du jet de la douche le mitraillait vigoureusement, tentant de lui insuffler une quelconque motivation pour ce fameux match de Quidditch.

Aujourd'hui, Serpentard affrontait Poufsouffle.

Comment pouvait-il se concentrer sur cette idée-là, sur un objectif si futile, si dérisoire, quand dans ses mains se tenaient les vies de millions de gens ?

D'enfants et de vieillards.

De personne qui ignoraient jusqu'à la raison pour laquelle ils devraient être éliminés.

Il appuya son corps tendu contre le mur froid carrelé de la douche qui lui provoqua un frisson.

D'une main raide, il appliqua le savon sur l'ensemble de son corps et resta longtemps, hébété, sous l'eau brulante qui lui donnait un aspect engageant de la décontraction qu'il pourrait ressentir s'il s'y autorisait.

Consciemment, il essayait de ne pas y penser – à toute cette horreur à laquelle il participait finalement, même s'il restait passif, si l'on considérait toutes les ressources qu'il pourrait apporter au camp qui se battait pour le moins de morts possibles, soit l'Ordre.

Inconsciemment, son cerveau détruisait ses maigres tentatives pour oublier dans quelles horreurs il trempait.

Car oui, inconsciemment, quelqu'un dans sa tête, qui n'était pas lui - il n'était pas maso tout de même ! - le forçait à ressasser ses pénibles pensées.

N'aurait-il pas été plus facile qu'il se dise qu'il devait emmener Granger au Seigneur des ténèbres et qu'il le fasse sans état d'âme, tel un automate ? Non, il était Drago Malefoy, bien décidé à se compliquer la vie par l'action de sa pensée.

Rageur, il arrêta brutalement le jet d'eau, sortit du bac marbré et s'enroula dans une immense serviette de coton bleu.

Il passa sa main sur le miroir face à lui afin de retirer la buée qu'y avaient laissée les vapeurs d'eau. Il se contempla d'un regard terne, éreinté par tous ces combats intérieurs qui ne lui apportaient aucun soulagement mais l'emplissaient d'insatisfaction et d'incertitude.

Le Serpentard sursauta violemment lorsque l'on frappa à la porte.

- Drago ? l'appela une voix timide.

- Hum ?

- Tu vas bien ? minauda la voix.

- Pourquoi ?

- Eh bien, tu es en retard et je voulais te parler…

- Quel rapport ? soupira le jeune homme en enfilant un caleçon.

- Tu sais…

- Non, justement je ne sais pas.

- La nuit dernière ! Ce qui s'est passé !

Il eut un ricanement méprisant.

- Ce qui s'est passé ? Quoi donc au juste ?

- Eh bien… nous avons…fait l'amour, murmura d'un ton rêveur la jeune brune, à travers la porte.

- Et en quoi cela est-il si différent des autres soirs ? rétorqua froidement Drago, rendant pesant le contraste soudain de ce que chacun pensait de cette soirée.

Il se vêtit rapidement de son uniforme de Quidditch alors qu'un silence régnait.

- Tu veux dire… que… enfin, oui, je le savais ! Bien sûr que je ne suis pas la seule ! D'ailleurs… Mais …euh… Je ne suis pas, à tes yeux, et franchement, dis-le moi franco, mais je suis comme les autres ?

- Totalement comme les autres.

- Vraiment ? répliqua-t-elle d'une voix sèche.

La poignée se tourna brutalement et la jeune femme apparut. Astoria Greengrass semblait horrifiée alors qu'elle s'avançait vers le jeune homme d'un pas brusque.

Sa jupe, trop courte et fendue, découvrait ses longues jambes. Son chemisier, attaché à la va-vite, fut rapidement ouvert en grand par la femme elle-même.

La Serpentarde se pressa contre le torse du jeune homme qui se garda bien de lui dire le peu d'effet qu'elle lui faisait, tant sa combinaison de Quidditch était épaisse.

Il la repoussa maladroitement avec un soupir las.

- Ne me dis pas que je te laisse de marbre ! s'écria-t-elle en se plaquant davantage contre lui.

- Ce doit être ta poitrine qui est trop chétive.

- Tu es immonde ! Imbuvable ! Mon sang est pur, tu me dois un minimum de respect !

« Severus n'aurait jamais été assez pur… »

- Le sang et sa pureté légendaire… La noble lignée des Black, toujours aussi pur…

- Quoi ? s'enquit Astoria, interloquée par ses dires.

- Va-t'en ! s'époumona Drago en relevant vivement sa tête.

- Mais… cette nuit… je…

Le regard fou, il la saisit aux épaules et la plaqua contre le mur. Sa mâchoire se crispait involontairement et continuellement.

Il n'arrivait plus à réfléchir.

C'était la première fois depuis longtemps que quelqu'un faisait allusion devant lui à la pureté du sang qui était commune aux sangs-pur.

Il y croyait toujours ; il s'agissait tout de même là de dix-sept ans d'éducation et d'endoctrinement. Pour autant, désormais, il s'agissait des dires de sa mère qui étaient réfutés ; pour lui, c'était difficilement tolérable.

Surtout lorsqu'ils s'opposaient à ceux que son père et elle ressassaient à l'époque : « Toujours aussi pur ».

Il se rappela brutalement son rôle d'agent double.

Il ne pouvait décemment pas réagir ainsi avec Greengrass.

Greengrass qui avait son avenir tout tracé par les positions politiques de ses parents, de par leur statut et de par le sang.

Si jamais, elle, qui devait sans doute venir à la soirée du Lord de la St Valentin, venait à bredouiller sur lui une quelconque mésentente sur le sang, il se vendrait tout seul.

Drago devait à tout prix agir.

Il plaqua abruptement ses lèvres contre celles de la jeune femme qui demeura tétanisée quelques instants, sous le choc, avant de lui répondre abruptement.

Il se sépara d'elle, soufflant sur ses lèvres afin de la rendre fébrile et qu'elle gobe mieux ce qui allait suivre.

- Je… Avec toute cette guerre qui arrive, je ne souhaite pas m'engager.

Il caressa la peau veloutée de sa joue du bout du doigt, comme un amoureux rêveur, les yeux dans le vague, fixant un point indéterminé à côté des lèvres d'Astoria.

- Je ne veux pas prendre le risque que nous nous liions pour nous perdre dans cette atrocité…

- Oh, je comprends Drago, susurra Greengrass en lui mordillant le lobe de l'oreille. Mais je me suis donnée à toi et tu te dois de m'épouser désormais…

- Je n'étais pas le premier, rétorqua sèchement Drago en se détachant d'elle.

Il recula de quelques pas, vacillant volontairement, comme si elle le perturbait.

Elle se mordit les lèvres en réajustant son chemisier.

- Justement, si mes parents savent que… Enfin, je comptais sur toi pour faire croire à mes parents… On aurait… Nos sangs sont purs ! Le mariage et tout ! Pour perpétuer les lignées !

Comment se dépêtrer de cette terrible situation ? S'il niait, elle raconterait tout à ses parents, qui feraient suivre au sien et au Lord…

- MALEFOY !

Pour la première fois de sa vie, il aima Granger.

Il se retourna aussitôt et ouvrit la porte à la volée. Il tomba nez à nez avec la jeune femme qui le fixait, soupçonneuse devant le sourire béat du jeune homme.

- Malefoy ! Te voilà enfin ! Je ne sais pas qui est la greluche avec qui tu as couché hier soir mais elle a laissé tous ses sous-vêtements dans la salle commune ! C’est répugnant ! Tu devrais leur apprendre un minimum l’hygiène, quoi !

Drago sentit son sourire s'élargir alors qu'il se faisait bousculer par Astoria. Rien de tel qu'un crêpage de chignon entre femmes pour leur faire oublier de quoi il en retournait quelques instants auparavant.

Elle et Granger s'affrontèrent froidement du regard tandis qu'un silence pesant s'emparait de la pièce.

Drago aperçut les poings d'Astoria qui tremblaient de rage.

- Greengrass. Tu devrais nettoyer tes fringues. Allez, vire.

- Fais gaffe, Granger, tu pourrais te retrouver mal plus vite que tu ne le crois, répliqua Astoria avec un sourire mauvais, en jetant un coup d'œil rapide avec Drago.

Juste ce geste assura à Drago qu'elle savait la mission que le Lord lui avait confiée. Et qu'elle menaçait Granger ! Quelle idiote ! Elle allait les griller avec ses sous-entendus déplacés !

D'un côté, il pouvait se servir de cela pour argumenter la manière dont il repoussait Greengrass. Etait-ce si mal ?

- Ce sont des menaces, Verdure ? siffla la Gryffondor en se rapprochant, fronçant ses sourcils à mesure que l'espace qui les séparait réduisait.

- Du tout, sang-de-bourbe. Des préventions, railla-t-elle.

Elle la poussa lorsqu'elle passa et Drago sentit le regard rempli d'incompréhension d'Hermione flotter sur lui, tandis que la Serpentarde rassemblait ses affaires et partait, sans lui lancer le moindre coup d'œil.

- De quoi parlait-elle ? questionna Granger.

- Aucune idée. Elle devait faire allusion aux Gryffondors que tu as rejetés comme des ordures.

Elle ne répondit rien avant de lancer avec amusement :

- Dis-moi, Malefoy…

- Granger ?

- Un retard du capitaine de l'équipe de Quidditch au match est synonyme d'une déclaration de forfait, oui ?

- Evidemment, marmonna Drago, perturbé par le savoir d'Astoria.

- Dans ce cas, tu as trois minutes avant qu'il soit dit que tu as perdu.

Drago releva brutalement la tête et la fixa, les yeux ronds, incrédule. Une vérification à sa montre… Oh mon…DIEU !

Sans tergiverser d'avantage, il s'empara de son balai et l'enfourcha, le cœur tambourinant à ses oreilles.

Sans réfléchir, il posa ses lèvres sur la joue d'Hermione avant de lui soupirer à l'oreille – et il nota que son souffle la fit frémir :

- Merci.

Il décolla abruptement et passa alors par l'ouverture dans la baie vitrée que Granger avait fait apparaitre, juste à temps.

Il se sentit rougir alors qu'il fonçait, droit sur le terrain de Quidditch. Il avait embrassé Granger…

Ses lèvres le picotaient agréablement et il se sentait plus léger que le matin même.

Soudain, ses soucis s'envolèrent et il ne resta en tête que trois choses : gagner ce match, le contact de la joue veloutée d'Hermione contre sa bouche, et l'envie de recommencer.



Il arriva juste à temps et aussitôt, le match débuta. Il eut à peine une seconde pour formuler ses dernières recommandations du bout des lèvres à son équipe.

Le souaffle atterrit dans les mains de son équipe et il ne put s'empêcher d'être satisfait d'un résultat positif si rapidement. Crabbe frappa un grand coup de massue dans un cognard et le poursuiveur le plus proche de Blaise qui détenait la balle rouge, prit dix mètres de retard pour éviter de tomber.

Point pour Serpentard.

Drago entendit un sifflement très bruyant et se retourna pour voir, Granger, qui levait ses deux pouces dans sa direction en signe de victoire.

Il arqua un sourcil narquois en tirant un sourire en coin.

Il remarqua, quelques instants après, que Tracey, Nott et Bulstrode se tenaient à ses côtés et gesticulaient dans tous les sens, encourageant l'équipe de Serpentard…

Ainsi, Granger s'impliquait tant dans Serpentard qu'elle prenait même une place dans leurs tribunes vertes et argents.

Nouveau point pour Serpentard.

Le match qui avait débuté à l'avantage de Drago, continua ainsi pendant près d'une demi-heure.

Et soudain, un éclat doré, très vif et très discret, attira son attention. Il crut qu'il avait été victime d'une hallucination, jusqu'à ce qu'il voit Justin Flincht-Fletchey, l'attrapeur de Poufsouffle, diriger son balai dans la direction concernée.

Drago partit aussitôt, poussant son balai de toutes ses forces, inclinant le manche à presque la verticale. Du coin de l'œil, il lorgna Crabbe et Goyle qui mitraillaient Justin du moindre cognard à leur portée.

Il approuva d'un air goguenard mais désenchanta en voyant la distance qui le séparait du vif – car c'était bien lui- et celle qui diminuait entre ce dernier et Justin.

Il allait perdre !

- Balai de merde ! Tu vas avancer, oui ? Je vais t'épiler, tu vas comprendre ta douleur, saleté… !

Il fonça, mais son balai était à bout. Il avait atteint sa vitesse maximale…

Il vit, dégoûté, les doigts de Justin, s'allonger alors qu'il les tendait dans la direction du vif, la boule dorée dont les ailes fouettaient allègrement la paume de la main du jeune homme, s'approcher… Les phalanges se crispèrent et ses doigts se refermèrent sur… le vide.

La balle avait filé entre le pouce et l'index, remontait à une allure folle le long de son avant bras, puis de son épaule, et malgré sa main qui avançait à tâtons pour l'attraper, Justin le rata.

La sphère se précipita alors hors du champ d'attrape du jeune homme…

C'était sans compter Drago, qui, les yeux vifs, avait assisté à la scène, interloqué devant l'empotement du Poufsouffle et qui, à présent, s'emparait de la minuscule balle dorée, un sourire vainqueur planté sur le visage.


HHHH


Acclamé par ses coéquipiers, Drago eut un ricanement méprisable lorsque Blaise lui raconta comment une poursuiveuse l'avait regardé, choquée, quand en voulant lui prendre le souaffle, il lui avait volontairement caressé la hanche.

Se trainant vers les cachots avec le reste de sa maison, Drago les intima à poursuivre leur route, leur promettant de les rejoindre sous peu, attrapant au passage Blaise et Pansy.

Quand ils furent seuls, ils soupirèrent de contentement et d'un bon pas, gagnèrent les cuisines. Ils s'installèrent autour d'une table, et d'un sourire commun, Blaise et Drago se remémorèrent la punition qu'ils avaient eue, ici avec Granger.

- Le silence…, gémit Pansy en s'étirant lentement.

- La gloire ! s'exclama Blaise en brandissant son poing en l'air.

- Astoria croit qu'on va se marier, déclara franchement Drago, attirant brusquement l'attention de ses amis.

- Quoi ?! s'écria Blaise en enfournant un des muffins que les elfes leur apportaient.

- J'ai couché avec… J'aurais vraiment pas dû.

- Foutue pulsion, consentit Blaise à dire d'un air navré.

- Ce n'est pas comme si vous pouviez les contrôler, hein ! se moqua Pansy.

Ses deux amis lui lancèrent des regards noirs teintés d'amusement.

- Au fait, c'est demain que…

- Oui, on rejoindra mon manoir vers dix-huit heures, répondit Drago en mâchant un morceau de pancake.

Après avoir rempli leurs estomacs qui criaient grâce depuis longtemps, ils sortirent et divaguèrent quelques instants dans les couloirs, partageant un mutisme apaisant.

Ils s'arrêtèrent simultanément en entendant des personnes murmurer.

Drago fixa un petit sourire en reconnaissant la voix de Granger et celle de Justin – il l'avait entendu jurer lorsqu'il avait perdu.

- Il m'a frôlé les doigts ! gémit le jeune homme.

- Oui, j'ai vu…, souffla Hermione.

Il y eut un léger bruit de succion et ils devinèrent qu'ils devaient s'embrasser.

Drago sentit une vague de chaleur le parcourir et des flammes monter en lui. La haine le prit, doucement mais sûrement.

Il sentit à nouveau sa joue le brûler, à l'endroit exact où elle avait posé ses lèvres quelques heures auparavant.

C'était ridicule !


S'il avait dû se souvenir de chaque femme qui l'avait embrassé et son emplacement, il serait fichu. Rah !

Il devenait… dépendant ? Non !

C'était juste une pulsion sexuelle. Il avait envie d'elle.

Point.

Ca s'arrêtait là.

Il se concentra sur le reste de la conversation qui, pendant ses aliénations mentales, avait continué.

- Je pense qu'y a eu magouille, marmonna le Poufsouffle.

- Vraiment ?

- Mm, répondit Justin en l'embrassant à nouveau. Le salaud ! Il a dû faire un accio !

Granger éclata soudainement de rire.

- Quoi ?

- Il est meilleur que toi, c'est tout.

- C'est une blague, Hermione ?!

- Mais tu me tartines avec lui depuis vingt minutes !

- Tu prends sa défense ? Tu le défends ?!

- Certainement.

- Quoi ?! Tu commences à me taper sur les nerfs… Tu le penses vraiment ou tu prends du bon temps avec lui comme avec tout le monde !?

Il y eut un claquement sec et un « aie ! » aigu. Elle l'avait giflé.

- Tes conneries, Flincht, tu te les gardes. Je ne fréquente pas Malefoy, et encore moins tout le monde. Par contre, toi, minable être, je te déconseille de renouveler ce genre de dires. Apprends déjà à tenir sur un balai, après tu aviseras de prendre la ba-balle !

Des bruits de pas précipités, un appel du jeune homme et cela résonna comme une sentence dans les couloirs « Hermione ! ».

Les trois Serpentards sortirent de leur cachette en se lançant des coups d'œil en biais. Toutefois, ils ne commentèrent en aucun cas ce à quoi ils avaient assisté.


HHHH


La jeune femme se trémoussa sur les genoux de Drago et il dut taire un soupir de contentement. Il ne put s'empêcher de l'embrasser brutalement quand elle fourragea avidement dans ses cheveux et qu'elle aventura sa main sous sa chemise.

- Eh, Drago ! Calme-toi, mec, t'es chaud comme de la braise, là ! ria Blaise à quelques pas de lui.

Les festivités avaient été lancées dans la salle commune de Serpentard et tous étaient réunis afin de festoyer convenablement pour leur si belle victoire.

Des volutes de fumées s'enroulaient sensuellement autour des corps mobiles qui se balançaient et ondulaient.

La musique, agressive, vrillait leurs tympans et le rythme, alléchant, battait à leurs oreilles, imposant une nouvelle allure cardiaque qui se mêlait parfaitement à l'ambiance.

Les fauteuils dont la salle était remplie, étaient occupés à l'unanimité.

Des plateaux voletaient de toutes parts, débordant de victuailles gourmandes. A certains endroits, dénichés par des procédés habiles propres aux Serpentards, des boissons alcoolisées coulaient à flot.

Drago repoussa sèchement la jeune femme, agacé par Blaise.

- Quoi encore ? soupira le blond alors que sa charmante amie se levait et partait en lui jetant un regard noir.

Ce fut à ce moment précis qu'il se rendit compte qu'il s'agissait d'Astoria. Finalement, il devrait être presque content de l'interruption de Blaise.

Ce dernier, s'installa à ses côtés dans un soupir las.

- Ce match, ce matin, c'était de la bombe !

- Exact.

- Mais c'est dû au capitaine, s'amusa le métis.

- Je suis tout à fait d'accord avec toi, répondit Drago en tirant un sourire en coin.

- Au fait… Tu trouves pas que Lovegood… elle est pas mal, hein ?

Drago s'étouffa violemment avec une gorgée de whisky pur feu. Il reposa brutalement son verre et considéra son ami avec des yeux ronds.

- La Serdaigle ?

- Pouquoi, y en a une autre ? s'enquit Blaise.

- La blonde, totalement déjantée, avec les boucles d'oreilles en radis, le collier avec des bouchons de bière-au-beurre et les lunettes en carton ? LA blonde ?

- Oui, c'te blonde… Elle a des yeux… D'une profondeur.

- Mais quand est-ce que tu l'as vue ?

- L'autre jour, comme ça, dans un couloir. Elle m'a dit, d'une voix veloutée, que j'avais la tête infestée de nargoles, ainsi que les parties intimes.

- Vraiment ? railla Pansy qui venait d'arriver et s'immisçait entre eux. Elle est farcie, toi t'es taré, un beau couple de fous.

Drago ricana et trinqua avec ses deux amis, à la folie de Blaise et à son futur couple encore plus farfelu.

Quelques instants plus tard, Astoria se repointa alors qu'il était à nouveau seul.

Elle s'étala gracieusement à ses côtés et il fit mine de ne pas voir le regard insistant de la jeune femme.

Mécontente du manque d'attention, elle posa une main sur son torse et le fit basculer en arrière, se penchant pour l'embrasser.

En voyant son hésitation – cette réaction passive était surtout due à l'alcool, il ne l'aurait jamais laissé l'approcher de si près sinon et n'aurait jamais été incertain – elle lui susurra suavement :

- De toute façon, on l'a déjà fait une fois…

Ce fut la phrase de trop, et elle n'avait même pas eu le temps de cligner des yeux, que, déjà, Drago, fébrile, la tirait hors de la salle commune des Serpentards, dans un placard à balai.

Ils se déshabillèrent à la hâte, pantelants, la respiration courte.

Lorsque Drago suçota son sein droit, Astoria eut un léger gémissement qu'elle dissimula dans la chevelure blonde et soyeuse.

Elle parcourut le torse du jeune homme d'une main fiévreuse, avant d'arriver à sa protubérance qu'elle s'amusa à caresser au travers des couches de vêtement.

Enfin, elle déboutonna le pantalon du jeune homme et réussit à abaisser son caleçon, après des manœuvres éprouvantes dues surtout à des constantes pertes d'équilibres.

Elle s'empara du pénis en érection et, appréciant le contact soyeux, le fit paresseusement glisser dans un va-et-vient langoureux.

Drago maintint aussitôt sa respiration, se mordant les lèvres, alors que son doigt, perdu dans l'intimité humide de la jeune femme, s'immobilisait.

Il mordillait doucement l'épaule de Greengrass aussitôt qu'elle ralentissait son mouvement.

Après quelques moments de pure volupté et un sort de contraception, Drago la pénétra en gémissant, essoufflé de l'attente enfiévrée.

Les coups de rein s'alignèrent rapidement et la délivrance leur sourit.

Etrangement, remettre leurs vêtements s'avéra bien plus compliquer que de les enlever. Ils se cognaient au plafond, et contre les parois étroites de la cabine.

Ils n'avaient aucune idée du temps écoulé mais ce qui fut le plus dur, fut de lacer les chaussures du blond, et tous deux, pouffant, durent s'y remettre à plusieurs reprises.

Enfin, ils sortirent sans un regard pour l'autre et, tandis qu'Astoria regagnait l'antre des Serpents, Drago partait vers la salle commune des préfets en chef, l'allure vacillante.

Plusieurs fois, il jura et pesta contre le sol qui se moquait de lui. Les dalles de marbre ondulaient sous ses pieds et s'amusaient à se rapprocher de lui, plus ou moins brutalement.

Le chevalier du Catogan dormait quand il arriva, malgré cela, Drago s'en moquant fortement, le réveilla à coup de cris obscènes. Livrant le mot de passe, il pénétra dans la salle.

Ce qui le réveilla brutalement, fut la fraicheur des lieux. La fenêtre était grande ouverte, lui rappelant l'ouverture par laquelle il était passé ce matin à l'aide de son balai.

Les rideaux claquaient sèchement et il frémit. La pièce était plongée dans l'obscurité, seul le reflet de la lune s'animait sur divers objets attrayants.

Il aurait dû, s'il n'avait pas été si éméché, distinguer une ombre chanceler sur le mur, qui s'approchait de lui.

Il sentit avant de le voir, un souffle chaud, dans sa nuque.

Se retournant lentement, il découvrit Granger, l'éclat de la lune se perpétuant dans ses iris bruns.

- Tu as couché ?

- Granger ! Mon amie ! Quelle surprise ! Ah, ce pauvre Justin, comme il est nigaud ! Tu aurais vu comme…

- Est-ce qu'une quelconque personne pourvu d'attributs sexuels s'est approchée de toi, répéta-t-elle, les ailes de ses narines frémissantes.

- Oui, évidemment ! consentit à répondre Drago – ce qu'il n'aurait jamais fait en temps normal.

- Comment t'es-tu laissé toucher ? soupira-t-elle et son effluve le frappa à nouveau.
Il arrêta momentanément de respirer, la tentation étant trop forte. Il sentait ses convictions fondre comme chocolat au soleil. Lentement mais sûrement.

- J'avais envie…. Et puis, elle était belle !

- Et moi… je te plais… ?

Il gémit lorsque sa main se posa sur son torse, au niveau du nombril. Il sentait le délicat contact de ses doigts au travers de sa chemise qui glissaient de plus en plus bas… Pas encore…

- Arrête…

- Ne te laisse plus approcher, siffla Granger en se retirant brusquement.

Elle disparut aussi vite qu'elle était apparue.

Toutes ces filles… Ah Seigneur, Dieu ! Elles allaient le rendre fou !

La descente en enfer d'Hermione GrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant