Chapitre 15 : Quand une femme est amoureuse d'un homme ...

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Chapitre 15 : Quand une femme est amoureuse d'un homme et que celui-ci aime surtout son corps...


Drago embrassait à pleine bouche Angelina. Elle était assise sur ses genoux et passait ses mains dans ses cheveux en une longue caresse continue. Il laissait ses mains vagabonder au grè du baiser, selon sa passion, et elles se blottissaient généralement sous sa jupe, rassérénées par la chaleur qui s'en dégageait.
Le portrait s'ouvrit si brutalement qu'ils sursautèrent et se détachèrent, sans pour autant se désenlacer complètement.
Granger, les yeux lançant des éclairs, rentra, une demi-dizaine de sacs volant derrière elle, la baguette en main. D'un geste du bâton de bois, tous ses achats rejoignirent sa chambre et d'un autre, sa veste disparut. Elle s'approcha à grand pas de Drago et pointa sur lui, son arme magique.
- Baisse ta baguette, Granger, ordonna-t-il d'un ton suffisant, sans ciller.
- Que foutaient ces mangemorts à Près-au-Lard ?
- Il y a eu une attaque ! s'exclama la voix de Blaise depuis la chambre de la jeune femme. Une attaque ?!
En boxer, il accourut et secoua les épaules d'Hermione, complètement paniqué.
- Si j'avais su… Oh non !
- Tu le savais, espèce de menteur ! vociféra la jeune femme en lui assenant une gifle magistrale. Et tu me mens ainsi ! Si effrontément !
La haine dans les yeux, elle se rapprocha de lui.
- Je crois que je vais y aller, hein ? glissa Angelina à l'oreille de Drago avant de la lui embrasser. Je reviens ce soir…
Il acquiesça, ravi de se débarrasser d'elle en moment critique et surtout inquiet qu'elle entende des choses qu'elle n'aurait pas à entendre, alors qu'elle sortait précipitamment.
- Granger ! Oh, stop. On n'en savait rien, mon père nous a juste donné du travail à faire à Blaise et à moi. Blaise trouvait cela louche, mais jamais nous n'aurions pu nous douter que… enfin, il y aurait une attaque, mentit Drago en poussant un grognement de lassitude.
- C'est vrai ? demanda Granger en se retournant brusquement vers le second Serpentard, pointant sa baguette sur sa poitrine.
- Oui, Hermione. C'est pour ça que ce matin j'ai insisté, je trouvais ça bizarre…
- Bon.
- Et alors, tu as pris part à la bagarre ? s'enquit-il aussitôt.
- Bien sûr que oui, es-tu idiot ? fit-elle en fronçant ses sourcils.
- Et ?
- Et quoi ?
- Raconte, allez ! Je suis inquiet, moi, maintenant, marmonna Blaise en se dodelinant devant elle.
Elle lâcha un soupir avant de s'effondrer dans un fauteuil et de le lorgner de bas en haut.
- Pourquoi t'es habillé comme ça et tu venais de ma chambre ?
- Je dormais là-bas, il fait moins froid qu'aux cachots.
- J'espère que mes draps sont bien tendus et les oreillers aérés, rétorqua Granger.
Il eut un sourire mesquin puis, d'un geste de la main, l'incita à raconter.
Drago s'empara d'un livre et l'ouvrit. C'était la première fois qu'il remarquait la présence de la bibliothèque dans cette pièce. Mais il avait compris que Granger se fichait bien qu'il l'écoute, seulement, elle ne voulait pas avoir l'impression qu'il l'écoutait. Pas compliquées les filles, non, du tout…
Alors, il fit mine de lire le grimoire, écoutant attentivement.
- Je sortais tout juste d'une nouvelle librairie que j'avais remarquée sur la grande rue marchande. Enseigne très intéressante. Le proprio était grincheux, pas franchement serviable, mais il m'a vendu des livres superbes. Des prix, Blaise, incomparables pour des auteurs renommés! J'en avais presque honte; j'ai comme la sensation que c'est une souillure à leur nom que de vendre ça à ce prix lorsque l'on voit le travail accompli. J'ai acheté une bonne vingtaine de manuscrits, oui, écrits à la main en plus ! Des cinq cents pages, avec des sorts de protection... Et là, je suis sortie. Environ trente mangemorts ont transplané et les sorts ont aussitôt fusé. De partout, c'était un vrai brasier. J'ai commencé à combattre moi aussi, j'ai sorti ma baguette et j'en ai mis HS au moins six, ajouta-t-elle fièrement.
- Tu as tué ? s'étrangla Blaise.
- Mais non, andouille. Un stupefix et voilà. Je ne peux pas leur montrer mon expérience, sinon, le jour où j'en aurai besoin, ils ne seront pas surpris, et les meilleurs essaieront de me tuer. Etant donné que je suis douée. Même très douée, rajouta-t-elle avec un petit ton supérieur qui déplut fortement aux deux garçons. Bref, je m'occupais du septième et là, enfin, Dumbledore et les autres sont arrivés.
Il y eut quelques instants de silence, puis elle reprit d'une voix excitée.
- Tu ne devineras pas la nouvelle ?
- Laquelle ?
- J'ai acheté un livre de magie noire. Un vraiment fabuleux, on dit que Grindewald a participé à son écriture.
Blaise déglutit difficilement et tâcha de faire rapidement apparaître un sourire, mais rien ne vint. Il se contenta d'un regard fuyant qui ne passa pas inaperçu.
- Tu n'as pas l'air content pour moi ! s'agaça Hermione.
- J'ai juste eu peur que tu te sois fait arnaquer. Montre-le-moi.
Elle partit rapidement vers sa chambre et Blaise entendit la voix de son ami dire :
- On n'est pas dans la merde avec les plans foireux de Zab'.
- Ferme-la, mec.
- C'est cette nana, elle te rend dingue ; pour peu et je te croirais amoureux.
Blaise assimila lentement le dire du blond et n'eut pas le temps d'éclaircir ses idées qu'un livre épais et lourd arrivait dans sa figure. Le nez en feu, d'où dégoulinaient quelques gouttes de sang, il vit Granger, l'air navré. Il se tamponna machinalement le nez de sa manche.
- Et c'est toi le Poursuiveur de Serpentard ? Désolant…, dit-elle, acide.
Elle était franchement exaspérante avec ses sautes d'humeur !
Sans répliquer, il s'empara du bouquin et le feuilleta d'un air expert – qui n'avait de l'expertise que l'air, mais cela, seul Drago le savait- approuvant par moment, déniant par d'autre les écrits.
- Pas mal, pas mal…
Et Drago devinait sans peine que le "pas mal" de Blaise donnait écho à un « Au secours, au secours… » dans sa tête. Cela faillit le faire éclater de rire, mais il se retint, pour sa couverture.
Enfin, Zabini rendit son livre à la jeune femme en lui déconseillant certains sorts qui n'avaient pas l'air au point. Elle acquiesça et Drago sut, à l'instant même où son iris s'assombrissait, qu'ils seraient les premiers qu'elle essaierait.

HHHH

Le temps est une boucle infinie dont nous ne nous rendons pas compte. Que nous soyons occupés à travailler ou à brasser de l'air, il s'écoule, tel le fin sable d'un puissant sablier. Il est lent et rapide, fluide mais épais, pesant et léger.

Les faits qui s'étaient produits hier, repasseront dans univers parallèle où leur aujourd'hui serait pour nous le fameux hier.
Drago, d'un œil inquisiteur, scruta les cadeaux au pied du sapin. Rien de bien intéressant. Un, deux, trois… Cinq cadeaux pour lui. Sympa.
Il balaya attentivement la salle commune du regard, et lorsqu'il fut sûr que ni Granger, ni Blaise, ni Pansy ni Angelina n'y étaient, alors, tel un enfant, il bondit sur ses paquets. La seule chose qui aurait pu l'alerter était le chat noir, au regard vert brillant, vif, qui venait de passer et, s'étalait de tout son long sous le canapé.
Mais il n'en tint pas compte, le soupçonnant d'être un cadeau de Noël pour Granger. D'ailleurs, heureusement que l'autre chat touffu avait été donné à la fille des Weasley, il l'aurait foutu dehors en deux temps trois mouvements sinon.
Il déchira les emballages d'un geste fiévreux et grogna en se coupant le doigt avec du papier cadeau. Drago déglutit difficilement en voyant le présent.
Une immense peluche d'un rose cotonneux, représentant un ourson d'un mètre cinquante de haut, le toisait de ses yeux jaunes perçants. La peluche avait dû être dissimulée grâce à un sort, le paquet était si petit à côté de ce monstre… ! Et elle tenait, entre ses pattes, un oreiller rouge entouré de dentelles blanches sur lequel était gravé en lettres dorés : « Parce que je sais que tu n'aimes pas le romantisme mais que moi si ! ».
En y réfléchissant bien, ce genre de chose était inflammable facilement. Il pourrait donc réchauffer Drago quand celui-ci aurait froid et y aurait mis feu. Il décida de le conserver et pria pour obtenir de meilleurs cadeaux.
Le second était une bouteille de son parfum favori ; il soupçonna Pansy d'avoir fouillé sa salle de bain et d'avoir vu qu'il ne lui en restait plus beaucoup. Elle était bizarre Pansy en ce moment, remarqua-t-il soudainement. Pour peu, il aurait pensé qu'elle leur cachait quelque chose, à partir comme ça soudainement, à réapparaitre des heures plus tard, les yeux brillants et à exprimer mieux ses sentiments…
Dans le troisième, il trouva une bouteille de potion… contre l'acné. Il éclata de rire, sous le choc et supposa que cela devait être un cadeau pour Granger, qu'il avait intercepté. Il le remballa et ouvrit un autre emballage.
Son souffle se coupa de lui-même.
Devant lui, dissimulé tel l'ours par un sortilège pour l'alléger, encadré dans un bocal rectangulaire de verre, d’un mètre sur un, le stade de Quidditch lui faisait face. C'était une maquette du terrain et dans ses moindres détails, il avait été reproduit. Un carton apparut et Drago y lit l'inscription :

« Mec,
Je désespère qu'un jour on batte Potter au Quidditch. Alors voilà, j'ai trouvé ton cadeau de Noël. Un simulateur. Il te suffit de prendre un cheveu de personne de ta connaissance, et de l'appliquer sur une disquette prévue à cet effet. Le personnage ainsi que ses compétences sont analysés. Tu fais comme ça jusqu'à te faire des équipes que tu sélectionnes toi-même. Et tu les fais affronter. Tu peux faire un entrainement comme ça, ou alors un match avec ton meilleur ami (moi, évidemment). Tu contrôles tes persos en leur expliquant à voix haute ce que tu penses et un simulateur te permettra d'avoir l'impression que tu joues toi aussi, sauf que tu resteras sur place et que tu ne bruleras pas la charmante graisse de tes fesses, mec. L'avantage, c'est que ce machin agit comme un cerveau; il fera faire aux bonshommes les mouvements que feraient les vrais dans la réalité. Tu sentiras le balai et tout, c'est vraiment ouf. Pour l'équipe de Potter, il faut un cheveu de chaque ; ça va être chaud ! Bon j'y vais, Hermione fait un streap poker, là, autant dire qu'elle va perdre.
Ah, et la lotion contre les boutons, c'est elle qui t'en fait cadeau, elle dit que t'en as besoin.
B. »

Drago ne releva pas la fin ; mais il fut tout de même admiratif envers le cadeau de son ami… Quel splendide présent ! Il avait hâte de l'essayer. Dès ce soir, il s'y mettrait. Fallait encore qu'il attrape tous les cheveux, et ça risquait d'être difficile, surtout parce qu'aucun Weasley ni Potter n'était là. Vivement la rentrée, songea-t-il avec amusement.
Il posa soigneusement le simulateur sur un bureau, face au balcon.
Puis, s'approcha du reste de ses paquets. Il y en avait plus que quelques secondes auparavant… Sûrement certaines personnes les envoyaient en retard…

Drago ouvrit avec un faux soupir de lassitude un paquet.
C'était Nott.
La lassitude devint alors réelle.

« Hey Drago ! L'autre jour, je me baladais côté moldu ; je voulais pas te faire de cadeau mais quand j'ai vu ça et qu'une fille m'a expliqué – sous veritaserum, parce qu'à chaque fois, elles se tiraient toutes en courant et en criant au pervers- ce que c'était, j'ai pensé à toi, mon lapin ! Ce sont des préservatifs avec des trucs bizarres trop funs. Y en a une centaine avec toutes les formes - y en a pas trente-six milles hein!- et choses dispos. Des vibrants, des qui massent, avec goût, odeur et compression et tout. Parce que quand j'ai vu ça chez les moldus, je me suis dit qu'on devait avoir mieux chez les sorciers – je croyais pas qu'on avait ça nous, je pensais que tout le monde utilisait un sort de Protection avant l'acte, sur sa partenaire, comme elle peut pas se l'appliquer toute seule- et j'avais raison ! Des effets d'ouf ! Ça vibre et ça te fait imaginer des trucs ; tu peux même en mettre un, et en profiter tout seul. Y en a un qui te fait ressentir des caresses, entendre des cris, , des gémissements et des frictions comme si tu le faisais. Me remercie pas ; Ciao ! »
Cool ! Pour une fois que cet abruti avait une bonne idée. Cela paraissait… vraiment orginal.

Il déballa un autre carton. Et grinça des dents. Le fameux cadeau de son père qu'il redoutait depuis le début.
Un elfe de maison.
Les yeux marron tendre étaient posés sur lui, et le nez pointu reniflait doucement. L'elfe, souriant de bonheur, sautilla en faisant face à son nouveau maitre.
- Ticky est contente, oh oui, oui, oui ! Si honorée de servir le grand Drago Malefoy !
Elle lui plaisait pas mal cette elfe, finalement. Et pour une fois, Drago fut soulagé en constatant les habits soigneux de l'elfe.
Il décida alors, de mettre quelque chose au clair avec elle, sachant qu'elle allait le suivre tout le temps et saurait tout de lui.
- Ticky.
- Maitre ? murmura-t-elle, les oreilles frétillantes, ses yeux globuleux baignant dans les larmes.
- Tout ce que tu verras, entendras ou sauras, tu ne le répéteras jamais sans mon ordre à qui que ce soit à part moi.
Elle s'inclina profondément en signe d'abnégation totale.
- Tu pourrais, éventuellement, me ramener une mèche de cheveu de certaines personnes ? demanda Drago contre toute attente, le cerveau travaillant à toute allure.

HHHH


- Allez Granger, fais pas ta gamine, file ! s'exclama Drago, furibond en lui courant après, à travers la salle commune.
- Va te faire voir ! Il est hors de question que tu t'entraines contre moi !
Elle enjamba le canapé et sauta sur le fauteuil pour éviter le « Petrificus Totalus » de Drago.
Puis, franchissant le portrait, s'enfuit en courant.
- Bah, j'm'en fous Granger, y en a bien sur ton oreiller, non ?
Il entendit un ricanement derrière le portrait. Drago monta dans la chambre de la jeune femme, bien rangée malgré quelques vêtements qui trainaient sur une chaise, et examina soigneusement son lit. Victorieux, il apporta au simulateur, une mèche brune qu'il analysa rapidement.
« Tracey Davis. »
Horreur ! Blaise et Pansy, qui avaient assisté à la scène, rirent.
- Elle est homo ? s'exclama soudain Blaise, qui venait de comprendre quelque chose.
- Je crois qu'elle avait anticipé le tir, répondit tout simplement Pansy.
- Mec !
- Blaise ? demanda Drago en s'asseyant face à eux, déconfit.
- Tu trouves pas que Nott est bizarre en ce moment ?
- Pas plus que d'habitude. Ce qui est peu dire.
- Non, non… Tout le temps confus, il bute sur les mots, rajouta Pansy. Il bafouille, se perd dans ses pensées.
- Peut-être qu'il passe trop de temps à se donner du plaisir tout seul et qu'il en consacre trop aux capsules de rêves Weasley. Il doit en faire des érotiques, et ainsi ne sait plus avec qui il couche, concéda Drago.
Ses deux amis levèrent les yeux au ciel. Drago ne pensait que par son pantalon.
- Arrête ! Des fois on lui dit, « T'as fait quoi hier soir ? », il fronce ses sourcils et dit « J'm'en rappelle plus. » ! Et pas une fois, pas deux… Au moins trois fois !
- Vous êtes agaçants. Moi je vais m'entrainer, si je vous écoute, je vais finir par trouver Théodore intéressant. Déjà, qu'on parle de lui entre nous ça me tue, alors plus…
Drago commença une partie de jeu passionnante avec son cadeau de Noël. Sacrément content de son elfe de maison qui lui avait amené des cheveux de tous les joueurs de toutes les équipes de Quidditch de Poudlard. Sauf ceux de Granger, mais ça ne serait tarder.

HHHH

- Drago, c'est vrai que je suis la première fille avec qui tu restes aussi longtemps ? s'enquit Angelina.
- Non.
Sa réponse avait été sèche car il trouvait sa question totalement puérile et sans intérêt. Elle dut le sentir étant donné un sourire repentant et une caresse de ses longs ongles sur son bras. Il ne put réprimer un frisson et elle un air vainqueur.
Mais ce qui agaçait férocement Drago, c'était que ce qui se passait avec toutes les filles venait de se reproduire.
Chaque fille qui sortait avec lui, vantait au début, un besoin de piment dans sa vie – et dans son lit surtout- une envie d'être avec un homme si beau, si intelligent.
La vérité était bien loin ; elles espéraient toutes secrètement qu'il tomberait amoureux de l'une d'elles, lui vouerait un amour éternel, engendrerait un enfant dans l'année suivante ainsi qu'un sublime mariage. Pour son statut de sang, sa richesse, ses propriétés, son nom…
Et ce qui arrivait bien souvent, arriva. A force de se croire dans une parfaite love story, où la fille rêvassait sur lui toute la journée, modifiant un sourire cynique en un sourire tendre, un agacement en un plaisir de la voir si vivante, un baiser brusque en un baiser lent et amoureux, la fille tombait amoureuse de lui.
Ne savait-il pas qu'Angelina était raide dingue de lui ? Qu'elle ferait tout pour lui ?
Chacune croyait qu'il l'aimait, qu'il ne vivait par qu'elle. Et ça commençait toujours pareil. Il devait être fidèle, et c'était impossible. Ce n'était pas le besoin de sexe qui émanait de lui, mais un besoin de femmes. Et cela, même avec du polynectar, aucune femme ne pouvait le combler à elle seule.
Il avait trompé Angelina une bonne dizaine de fois, sans état d'âme. Toutes pensaient qu'elles seraient assez biens pour lui convenir.
Et il avait compris un an plus tôt.
C'était surtout Pansy qui lui avait expliqué. Elle lui avait ainsi dit :
« Ne sois pas en colère contre elles, Drago. Chacune de ces filles espère vivre une parfaite histoire d'amour. Et tu es l'homme idéal ; beau, intelligent, grand, musclé, sérieux, puissant, riche, sang pur… Elles te tombent toutes dans les bras, telles des mouches. Le problème c'est qu'elles sont toutes sures que tu vas les aimer ! Alors, quand tu te moques d'une d'elle, ouvertement, en lui parlant, elle se persuade que si tu as dit « T’es moche », c'est parce qu’elle te plait. Si tu dis, « Ton visage c'est un pot de peinture avec des boutons purulents », elle se dira, il dit ça pour éloigner mes prétendants car il est rongé par la jalousie, que c'est mignon ! A force de se mettre en tête que tu les aimes, elles finissent par t'aimer, si on conçoit le fait qu'elles ne soient pas sous coup de foudre direct, rien qu'à ta vue. »

Et Pansy, fine observatrice qui parlait peu mais épiait beaucoup, avait tout compris.
C'était totalement vrai.
Angelina avait voulu lui faire croire qu'elle avait envie de lui en tant qu'amant dans un premier temps, maintenant elle était amoureuse. Elle penserait vite mariage, enfants, maison… quelle horreur. Dans quelle bouse s'était-il mis encore ?
- Angelina, il faut qu'on parle.
C'était la phrase la plus typique qu'on connaissait, celle qui n'annonçait généralement rien de bon du tout, surtout et particulièrement dans un couple.
Mais sa réaction le désarçonna. Elle continua de l'embrasser dans le cou, sans avoir l'air de l'avoir entendu et l'espace d'un instant, il douta d'avoir réellement dit quoi que ce soit. Il ouvrit à nouveau sa bouche, et reformula sa phrase.
Angelina se redressa enfin, les yeux déjà trempés de larmes. En plus c'était une pleurnicheuse ! Catastrophe.
Nouant le drap autour d'elle, elle se leva et laissa retomber un pan, commençant à s'habiller lentement.
- Je savais que ça ne marcherait pas. Je le savais. Tu t'en fous de moi, tu ne penses qu'au sexe ! Et voilà, tu as vu que j'avais pris un kilo dans la foulée et déjà tu me vires !
Sa voix n'était que sanglots rauques. Les larmes striaient ses joues et se perdaient dans son cou alors qu'elle enfilait sa culotte, ses chaussettes et son jean.
Drago ne bougea pas, trop heureux de pouvoir s'en débarrasser si facilement.
- Moi j'ai toujours été…
« Sincère », finit Drago dans ses pensées : elles répétaient toutes le même discours, c'était lassant à la longue. A croire qu'elles s'étaient entrainées ensemble dans les toilettes. « Je pensais vraiment que tu appréciais ma compagnie, parce que… -tremblement de voix en général- je l'appréciais. »
Et elle dit ce qu'il avait prémédité :
- Je pensais vraiment que tu appréciais ma compagnie, car – il nota le changement de complément circonstanciel de cause ainsi que le sanglot et pas le tremblement tant redouté, mais au final, ça revenait un peu au même-… moi j'appréciais la tienne.
- Ouais, ça doit être dur, lâcha Drago.
Merde ! Il avait parlé à haute voix. Elle se retourna, furibonde.
- Moi je t'aime ! T'es un connard, un beau salaud ! Une fois que tu nous as mises dans ton lit, tu penses à plus rien ! Connard ! Salaud ! Grosse enflure ! Moldu ! Espèce de …
- Bon t'as fini ?
Elle lui fit de tels yeux qu'il éclata de rire.
- Mais je t'aime, Drago… Tu ne peux pas être si horrible, murmura-t-elle en s'approchant de lui, rampant presque au sol.
Drago savait qu'elle était sincère, qu'elle souffrait d'éprouver ce qui ne serait jamais réciproque.
- Je ne te demande pas de… Enfin, je sais que…
Il la regarda. Elle comprenait donc pourquoi il la virait ?
- Si je t'aime, c'est pas ton problème, c'est le mien. Je n'attends pas de toi que tu m'aimes. Je veux juste … juste te sentir en moi, voir le plaisir que je t'offre. S'il te plait, comprends-moi ! Je me fiche que tu m'aimes, que tu m'épouses ou que je sois ta maitresse, ou rien… une amie ? Accepte mon amour pour toi, tires-en ce que tu veux…
Drago ne savait plus réellement quoi dire. Sa gorge était nouée. Il n'était pas vraiment obligé de la quitter, non ? Et puis, il pourrait avoir ce qu'il voulait d'elle, il allait donc s'en servir, il n'y avait plus de sentiments dans ce cas... Essayait-il de nous convaincre ou de se convaincre ?
- Je t'aime fort. Tu es un homme, un vrai. Je me sens femme entre tes mains, ta passion, ton effluve… C'est puissant. Je crois que si tu ne voulais plus me voir, je me suiciderais. Tu es le sens que j'attendais, l'idée de ma vie. Le pourquoi de ma présence.
Une telle soumission était sérieusement alléchante, autant que sa poitrine encore à l'air qui se gonflait et dégonflait au rythme saccadé de ses respirations.
Pourquoi il voulait la quitter déjà ? Ah oui, parce qu'elle l'aimait … C'était un peu compliqué.
Elle était amoureuse de lui, et c'était flattant pour son égo à ne pas en douter. D'autres parts, s'il restait avec elle, cela lui convenait aussi, car il la trompait dès qu'il le voulait, mais elle serait encore plus éprise de lui, et elle le collerait plus fort. Et ce n’était pas vraiment bon.
- Je te jure, je serai comme au début. Je te laisserai. Ça ne t'engage à rien. Ne nous engage à rien.
Lisait-elle dans ses pensées ? Le sentait-elle défaillir ? Tout ceci n'était pas très Malefoyien. Un Malefoy n'hésitait pas. Quand il disait non, c'était non. Mais sa mère était une Black, et se comporter en Malefoy l'avait conduite … là où elle était aujourd'hui. Pas le temps de pleurer.
- Je t'accepte, mais apprécie cela à sa juste valeur, dit froidement Drago. Et prends toi garde de ne pas m’exposer tes sentiments.
Pleurant de plus belle, elle se précipita dans ses bras.
- Je te serai gré d'épargner mon torse de tes larmes : je vais devoir prendre une douche et nous avons des choses plus importantes à faire, siffla-t-il, amusé mais acide.

La descente en enfer d'Hermione GrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant