Chapitre 4 : Les idées foireuses de Blaise : Application

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Chapitre 4 : Les idées foireuses de Blaise : Application




Drago jaillit du bureau sans pouvoir retenir un sourire démoniaque de se peindre sur ses lèvres.


Il était maintenant espion. L'envie d'aller voir son père et de tout lui raconter pour pouvoir le narguer le prit mais il mit cette idée de côté. Cela ne serait franchement pas un bon début s'il révélait son statut à son père dans les premières secondes. Enfin, pour l’héritage si, car Lucius risquait fort bien de défaillir à l’annonce.


Tandis qu’il regagnait ses appartements, allégé de ses tracas pour la première fois depuis des semaines, une crainte le foudroya, puis une question s’abattit sur lui, et un amas de réflexions s’effondra sur son crâne.


De quel clan faisait-il parti ?


Pourquoi voulait-il être espion ?


Que lui avait-il pris?


Allait-il devoir affronter la guerre aux côtés de Potter?


Quand est-ce que le Lord allait-être au courant? Et que se passerait-il?

Il éclata de rire. Un rire froid et nerveux. Il allait se trouver mal. Drago s’agrippa au mur, les phalanges de sa main encore plus blanches qu’à l’accoutume.


Il avait agi en parfait Gryffondor. Pourtant, il était un Serpentard, ses actes étaient censés être réfléchis ! Ils l’étaient tous en général ! Avisés, calculateurs, prévenants… C’était dans sa nature, une sorte de subconscience qui le guidait. Des fois même, il avait ignoré les raisons pour lesquelles il se comportait de la sorte. Mais, il s’était toujours tiré d’affaires, sans aucune séquelle, et qu’importe les évènements vécus. Oui, souvent, il ne savait tout simplement pas pourquoi il agissait ainsi, proférant tel propos plutôt qu’un autre.



C'était aujourd'hui un peu le cas également.


Il ne parvenait pas à imaginer de quoi son lendemain serait fait, mais, en tout cas, il allait profiter. C’était tout ce qui importait. Survivre. Et profiter.


Durant l'entretien, Dumbledore l'avait fixé d'un œil brillant et lui avait seulement demandé de lui ramener le plus d'informations possibles. Même si elles lui paraissaient sans intérêt.


Drago avait opiné.


Drago avait aussi avoué que Voldemort voyait en Granger la mère de son enfant. L'idée était répugnante et, en prononçant cette phrase, il avait éprouvé un léger malaise en se l’entendant dire.

Le pauvre enfant… Déjà, avec les cheveux de Granger, il était mal luné, mais s'il avait les yeux et le nez du Seigneur des Ténèbres… Cela donnerait une version sorcière de Frankenstein.


Et à mi-voix, il avait raconté que lui et Blaise étaient chargés de conduire Granger au Seigneur des Ténèbres avant le trente mai.


Le directeur lui avait dit d'agir comme s'il n'y avait jamais eu cette conversation. D’attirer et de emmener Granger comme si cette discussion n'avait jamais eu lieu. A n’en pas douter, le directeur était persuadé de trouver une solution bien avant mai.

Lorsque Drago y repensa, ainsi prostré, le front gravé des aspérités du mur contre lequel il s’appuyait, il ressentait de la pitié pour Granger ; il ne l'appréciait pas, elle était une petite prude prétentieuse au sang impur et aux manies agaçantes. Mais être ainsi trahie par son propre camp, être embarquée par l'ennemi alors que tout le monde autour d'elle serait au courant…


Devant la passivité du professeur Dumbledore, deux théories s’étaient formées. Ou bien, le directeur possédait déjà un espion qui lui avait révélé la folie du Lord. Ou, alors, Dumbledore détenait un puisant sang froid.

Drago avait repris sa marche à cette phrase. Il s’immobilisa en considérant Blaise, à genoux devant le tableau du chevalier du Catogan, pleurnichant à moitié.
Cette vision n’était pas répugnante, et plutôt divertissante, Drago ne donna aucun signe de sa présence. Il se mura dans le silence, observant son ami.


- Granger, pitié…Ta voix m'est si douce…Ouvre-moi, je ne te ferai aucun mal, parole de Serpentard…


- Justement ! Parole de Serpentard, hurla Granger de l'autre côté. Maintenant dégage, la fouine n'est pas là et je me fiche pas mal de l'endroit où elle se trouve.


- Aha ! Prends garde ma gueuse, le jeune truand est mauvais, le perfide, je le sens ! brailla le chevalier du tableau en pointant son épée sur Blaise.


Ce dernier sursauta violemment et s’effondra au mur face à lui, le visage soudain éclairé par les torches suspendues en l’air.


Drago vit que ce qu'il avait pris pour des larmes de chagrin, étaient en réalité des larmes de rire. Cela ne l’étonna pas outre mesure, le métis était assez excentrique.


- Sa langue est celle d'une vipère ! poursuivit le Chevalier. Il est bien chez les Serpentards ! Vicieux ! Vous attendez sous l'orme qu'elle vous ouvre cette maudite porte et elle…ah !


- Vous allez vous la fermer, oui? rugit Hermione de l'autre côté.


- Voilà comment un vaillant chevalier se fait remettre à sa place. La gueuse, l'homme a maille à partir !


- Qu'il s'en aille tout de même. Je vais me coucher. Dites-lui que Malefoy est chez le directeur.


A ce moment-là, Drago se détacha de l'obscurité et, laissant ses semelles claquer au sol, s'avança vers Zabini. Le brune se redressa aussitôt, souriant de toutes ses dents blanches.


- Là mec, tu arrives pile. Mot de passe ?


- Descente en enfer, répondit laconiquement Drago, en évitant le regard insistant du chevalier.


Le tableau s'écarta à regret et les laissa passer.


Le salon était très quelconque, mais une certaine chaleur s’en dégageait. Deux canapés encadraient une cheminée où brûlait un feu, des bureaux établis face à face dans un coin. Au grand bonheur de la miss-je-sais-tout, une bibliothèque se tenait contre un mur, et presque accolées, une table avec plusieurs chaises se dressaient, sans doute pour établir des plans des rondes ou des réunions avec les préfets.


Drago remarqua la baie vitrée immense et coulissante qui laissait entrevoir une terrasse. S’il avait juste, il détiendrait une vue superbe sur une bonne partie du parc ainsi que sur le lac. Pivotant vers la cheminée, il aperçut trois portes supplémentaires, au fond de la pièce.


Drago discerna la Gryffondor. Elle était allongée aussi près qu'elle le pouvait des flammes de l’antre, tenant à bout de bras un livre. Elle semblait le lire mais il ne discernait pas ses yeux et il doutait qu'ils fussent encore ouverts, tant la fumée qui se dégageait du feu était aveuglante.


Drago fulmina en se remémorant l’épisode du lac. Et elle, qu’il abhorrait, devant lui, se prélassant paisiblement... Décidant de se venger un peu, il s'avança vers elle et lui balança un coup de pied dans la cuisse. Granger tressaillit brusquement, tirée de sa lecture, et poussant un cri.


- Oh, pousse-toi ! Sang-de-bourbe !

- Fais attention Malefoy, je ne suis pas d'humeur !

- Et pourquoi moi le serais-je? répliqua froidement le jeune blond.


Pour qui se prenait-elle ? Elle accaparait toute la salle et seule sa présence ici le…


- Granger, s'il te plait, je sais que nous t'embêtons, mais aurais-tu l'amabilité de te décaler ?


La mâchoire de Drago se décrocha pour la deuxième fois de la journée. Il examina alternativement son ami puis la pauvre miss-je-sais-tout à ses pieds. Cette tonalité aimable avec laquelle Zab avait prononcé sa phrase le révolta. *

Drago comptait le mettre à la porte quand il se rappela la mission. Blaise venait de former les mots « proie du Sei-gneur des Té-nè-bres » à l’aide de ses lèvres. Evidemment, il fallait changer de comportement s’ils désiraient vraiment l’appâter.

Granger les considérait, perplexe. Elle se leva d’un bond et, agitant sa baguette soudainement apparue, elle attira sa cape délaissée sur un fauteuil. Elle s’en emmitoufla, et se dirigea vers la fenêtre. Se retournant une dernière fois vers eux, elle déclara :


- Ce n'est pas pour toi Zabini, c'est parce que je n'ai en aucun cas envie d'entendre vos idées salaces.

La vitre glissa sur ses rails. Alors que Granger disparaissait à l’extérieur, Drago constata qu’elle faisait sans aucun doute partie de l'Ordre du Phénix. Il n'avait pas calculé ce détail mais oui, il allait devoir être dans le même camp que ça aussi…

Jetant un coup d’œil perplexe vers l’âtre, Drago nota, dans un autre état d'esprit, que son livre que feuilletait Granger, s’était également volatilisé.


Une bouffée d'air frais s'engouffrait au même instant dans la pièce et les fit frémir tous deux. Les cheveux Drago s'ébouriffèrent au vent, comme parcourus de frissons extatiques. Il apprécia ce contact sensuel et abaissa ses paupières.



Il les rouvrit pour voir Blaise s'allonger sur un canapé, les pieds sur l'accoudoir, les bras croisés sous sa tête, affichant un regard dur.


- Mec, ça va être chaud, siffla le métis sans desserrer sa mâchoire.


- Oui.


- Tu crois qu'on va réussir?


- Non.


Ah ! Voilà pourquoi ! Il venait de comprendre la réponse par lui-même.


Certain de la défaite à venir du Lord, il partait déjà dans le camp ennemi, afin de s'assurer une victoire dans tous les cas. Il jubila intérieurement à cette pensée. Son choix avait été le bon. Dans aucun cas il ne perdrait. Il se félicita mentalement et, soulagé, il soupira. Un poids venait définitivement de quitter son cœur.

Si l'Ordre gagnait, il serait reconnu en tant qu'espion en leur faveur.
Si Voldemort gagnait, il serait vu comme fidèle partisan du seigneur.


Mais il devait quand même amener le rat de bibliothèque à Voldemort. Et cela serait tout de même très engageant, car si l’Ordre l’emportait, et qu’il avait livré Granger, il ne donnait pas cher de sa peau. Peut-être pourrait-il la sauver, afin de s’attribuer tout le mérite ? Oh, pour un peu de gloire et sa vie, il oublierait volontiers qu’elle n’était qu’une vulgaire sang-de-bourbe.

D’un autre côté, s’il effectuait la mission du Lord et lui apporter Granger, Dumbledore remplacerait sa charmante homologue par une autre, un peu plus attrayante… ! Car Abbot, n’était pas si déplaisante.


- Bon, j'ai un plan. Approche, souffla Blaise.




HHHH



Comme une ombre, il se glisse dans les couloirs, sans un bruit. Ses pas s’allongent sur les dalles de pierre, son souffle ne laisse aucune brume qui pourrait le trahir. Il se fond dans l’air.


Il court, dévale les marches, silencieusement. L'éclat de la lune, au travers des grandes fenêtres qui percent les murs, se reflète sur sa cape, puis sur ses lèvres fines, parcourt son nez, le détache de son visage en couchant grande ombre sur sa joue, intensifie son regard gris, se pose sur ses cheveux blonds.


Derrière lui, seul murmure, trahison de sa présence, sa cape qui virevolte et qui caresse ses chevilles.


Il arrive enfin et chuchote le mot de passe avant de s'engouffrer dans le trou.


Les cuisines sont vides et sombres et pourtant, il y a un elfe. Une toute petite elfe qui sanglote dans un coin, recroquevillée sur elle-même. Elle est recouverte d'une taie d'oreiller à l'odeur nauséabonde et douteuse. Ce n'est pas cela qui l'arrête.


L’ombre s'approche et se glisse à côté d'elle. Elle ouvre ses grands yeux bleus sur lui. Malgré l'obscurité, il perçoit un scintillement de crainte dans ses prunelles.


Alors, il parle :


- Tu aimes Croupton Junior, ton maitre ?

- Oh oui, monsieur, susurre-t-elle, apeurée.

- Son maitre veut que tu accomplisses une mission.


Elle se lève aussitôt, vacillante. Et elle n'a plus peur.



Quand il lui glisse le flacon entre les doigts, elle l'observe, avec une sorte de vénération dans ses pupilles révulsées.



- C'est une potion de nervosité. Tu le glisseras demain matin, dans le verre d'Hermione Granger.

- Oui Monsieur. Dites au maitre que Winky aura tout accompli.



Et lorsque les elfes reviennent au petit matin, que l'intrus est parti depuis longtemps, ils remarquent pour la première fois depuis longtemps, que Winky les aide à préparer le petit-déjeuner.



HHHH




La cloche sonna. Encore. Drago poussa un long soupir. Toujours et encore, le travail. Cette source inépuisable de savoir, dont il n'avait cure.


Il savait tout ce qu'il devait et voulait savoir. Son père l'avait entrainé à un niveau qu’aucun des élèves présents ne pourrait jamais aspirer atteindre.


Drago pouvait tuer n'importe qui. Potiron (Potter), la famille Weasel au complet, Bellatrix, Severus, Dumbledore… I


La seule chose notable était qu'il n'aimait pas user de ses sorts, ses sorts qui le tétanisaient de frayeur tant ils étaient puissants. Il redoutait toujours ce moment incertain lorsqu’il les déployait. Toujours, ce tressautement dans son cœur : parviendrait-il à le maitriser ?


Ses réflexions le ramenèrent à son point de départ, lorsqu’il aperçut une fille enfiler les sangles de son sac de cours autour de ses épaules. Les cours. Il se demandait vraiment ce qu'il faisait là. Si ce n’était pas pour assurer cette mission, il aurait bien expliqué ce qu’il pensait de cette école au Lord… Puis il se rappela le métis. Blaise avait eu un plan qu'il estimait génialissime. Drago le voyait plutôt comme foireux.


Pour autant, même s'il ne connaissait que la première partie, il savait qu'il devait irriter Granger. A un degré jamais atteint jusque là. Et la potion de nervosité permettrait d’accélérer le processus. Drago avait bien précisé à Zab que cela allait les conduire en retenue. Le brun s’était contenté de ricaner, et Drago avait encore plus mis en doute ce plan. Mais il s’ennuyait, et enquiquiner Granger demeurait son activité favorite. Il n’eut donc pas trop à se faire supplier avant d’accepter. Quelle âme charitable !




Drago arriva devant la salle de cours, le regard dans le vague. Il sentit les autres Serpentards le rejoindre, et des lèvres chaudes appuyer un baiser délicat dans son cou. Cette odeur de paille et de parfum bon marché… Il repoussa Millicent d'un geste brusque du bras.


- Vire-toi de là, Bullstrode.

- Mais…L'année dernière j'avais cru comprendre que…

- T'as mal compris. Allez va-t'en.


Ce n'était décidément pas le moment pour se planter des petits bisous d'amoureux. Et pardi, pourquoi le collait-elle à ce moment-là précisément ?! De plus, elle n’était pas tellement séduisante, il fallait qu’elle mette ses hormones de côté et affronte la vérité. Que croyait-elle réellement évoquer chez lui ?


Les Gryffondors étaient parvenu à leur tour, face à la lourde porte du cachot. Ils s'agglutinaient face aux Serpentards, scrutant le conflit qui semblait être sur le point d'éclater.



Chacun connaissait le caractère de Malefoy et, ils appréhendaient ce moment de nonchalance où, Drago, sans pitié aucune, la repousserait comme un vil torchon. Ce moment où il révèlerait ses iris gris contenant un message : qu’il n’était pas du tout enclin à répondre à ses attentes. Et Prince des Serpentards, il n’escomptait s’abaisser à son niveau, il la délaisserait, misérable, sur le pavet. Quel orgueil.


Justement, Drago s'enhardissait en percevant toute l'attention et la crainte qu'il suscitait. Il comptait bien profiter de l'occasion pour rabaisser la jeune femme par la même occasion. Une idée germa dans son esprit à cet instant. Granger, la grande et brave Granger, fougueuse héroïne qui réagit au moindre appel à l'aide, bonne Gryffondor… Elle ne résisterait pas, elle succomberait à l’instant. Se jetant entre les crocs acérés du serpent vénimeux.


Il n’eut qu’à patienter. Et soudain, Bullstrode lui tendit la perche.


- Je ne satisfais pas ? sanglota-t-elle dans un pan de sa robe.


- C'est, en effet, ton plus gros problème – enfin, si on écarte le sujet de ton volumineux postérieur, qui est tout aussi considérable que ton problème, avoua Drago à mi-voix, les sourcils froncés. Bullstrode, est-ce que je porte une blouse blanche ? Non, donc je ne suis pas médicomage spécialisé en psychologie. Ainsi, tes histoires, ta vie, tes troubles, ne m’intéressent pas. Sauf si tu me paies, et encore, vu leur médiocrité… Je suis un homme. J’ai des besoins auxquels je dois subvenir. En l’état de ton corps trop enrobé et de ton niveau mental, je ne puis me forcer davantage. Navré, crois-moi sincèrement.

Les Serpentards le jaugeaient avec un respect non dissimulé. Il crut même distinguer une étincelle d'amusement dans les yeux de Tracey alors que Pansy affichait une moue affligée. Elle n'aimait pas qu'il diminue ainsi ses partenaires, surtout lorsqu’il les invitait le soir même à le retrouver. C’était un sujet de mésentente entre les deux amis. Toutefois, Drago parvenait toujours à prouver la justesse de ses dires à la belle brune.

Si les femmes ne l’acceptaient plus, il cesserait de leur parler ainsi ! Mais puisqu’elles couraient encore plus ardemment après lui après ce genre de discours, il en déduisait qu’une part d’elles devait apprécier la vérité que Drago formulait.


Revenant au présent, Drago se complaisait à illustrer le visage de la Gryffondor, qui devait être sacrément furibonde. Il releva la tête afin d’attester ses espoirs, et il découvrit deux yeux bruns le toiser froidement

Presque sévèrement ? Drago s'adossa au mur, dans une position d'ennui feint, arborant un petit sourire en coin qui allait irriter sa cible en très peu de temps.


- Que veux-tu sang-de-bourbe ? Une dédicace du plus séduisant sorcier que cette Terre ait porté ?

L’attention générale convergea aussitôt vers la miss-je-sais-tout. Pourtant, elle n'était pas la seule et unique née moldue du couloir. C'était désopilant de réaliser à quel point il était si connu. Ses fans n’ignoraient rien de lui, et il s’en flatta.


Potter - Potiron pour les intimes - ouvrit la bouche pour répliquer, mais Granger le retint d'un geste las.

- Laisse, le seul moyen qu'il ait de se sentir supérieur est de descendre les autres.


Si le silence était tendu, il devint glacial. La potion que Drago avait apporté à l’elfe de maison ne fonctionnait pas tant que ça.


Les étudiants s’étaient raidis. L’unique mouvement qui persistait encore – même les respirations s’étaient bloquées dans leur poitrine – était celui de leurs yeux, qui oscillaient entre les deux protagonistes. Lequel agirait le premier ? Qui craquerait avant l’autre ?
Des halos de haine semblaient émaner de chacun d'eux et ils poignardaient du regard, essayant de tuer l'autre, de le faire faillir à sa tâche.



Les poings serrés, tout le corps tendu, Granger l'assassinait, ses lèvres presque retroussées, étant plus lionne encore que Godric Gryffondor n’aurait pu l’être.


Souhaitant la pousser un peu plus, ainsi que Blaise le lui avait demandé, il enchaina :


- Quelle idiote, je ne t’abaisse pas, tu es tellement à terre…

- Quelle insulte pleine de maturité ! persifla-t-elle. Penses-tu que je puisse être jugée par toi quand je vois comment tu te comportes avec une fille ?

- C'est sûr qu'elle, au moins, est plus concrète que toi. Quoi que, rien n'est moins sûr… Potter, Weasley et toi, ça va faire sept ans ? C’est adorable, railla-t-il, mauvais.


Du coin de l’œil, il nota que la mâchoire de Weasley s’était crispée. Ce n'était pourtant pas lui qui était censé s'énerver !



- Ce sont évidemment les seuls hommes qui puissent vouloir de toi… L'un est bigleux, à croire qu'il ne te voit même pas et l'autre… eh bien, qui, mais qui, voudrait vivre dans la même pièce que lui et ses quinze frères et sœurs ? Après, avec les jumeaux, cela t’en fait quatre vrais mâles pour toi…


Ce fut la phrase de trop et Drago le reconnut largement. Il n’appréciait pas plonger tant dans la vulgarité, mais il était obligé. Ses propos le répugnaient et Il se doutait que Weasel était pauvre mais de là à faire de telles choses…


Il ne put songer davantage ; la potion de nerf faisait véritablement effet. Un mouvement de recul s’était enclenché. Granger lui avait sauté dessus, le regard fou.

La descente en enfer d'Hermione GrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant