Chapitre 7

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PDV : Maya

À l'âge de mes quatre ans, mon père m'a abandonné avec ma mère. Mon père m'avait promis qu'il allait revenir et deviner quoi il n'a pas tenu sa promesse. Il n'est jamais revenu... pourtant je ne pas cesser de l'attendre, j'avais espoir.

Mais quand il est revenu, c'était après la mort de ma mère a cause de la justice... même pas par sa propre volonté.

Quand on s'était revenu ces premiers mots à mon égard était :

« Ça faisait longtemps qu'on c'était pas vu, j'ai appris pour ta mère. Je te présenterais bien mes condoléances mais ce serait malhonnête. Enfin bref suis moi à partir de maintenant tu vas vivre avec moi. »

Il avait mis quelques secondes à prononcer ces mots, ces mots qui peuvent paraître insignifiant et qui pourtant témoigne la haine qu'il avait envers ma mère.

Il déteste ma mère et moi aussi je suppose puisque qu'on abandonne pas quelqu'un qu'on aime du jour au lendemain. Enfin je suppose.

— Maya tu ne manges pas, me demande Manon curieusement.

— Non ça va aller Manon ne t'inquiète pas.

— Tu en es sûre ?

— Oui je n'aurais pas le temps de toute façon je vais raté mon bus sinon...

— D'accord à ce soir alors bisous passe une bonne journée.

Manon, ma belle-mère, avait toujours été là pour moi. Elle m'aimait et me considérait comme sa propre fille, comblant ainsi un vide qu'elle ressentait depuis la perte de sa petite fille, survenue après sa tragique fausse couche.

Son amour inconditionnel transparaissait dans ses gestes et ses attentions, mais malgré tout, je savais au plus profond de moi que je n'étais pas son véritable enfant. J'étais consciente que je ne pourrais jamais me comporter comme sa fille, même si elle désirait tant me combler de bonheur.

Car après tout ce n'était pas ma vraie maman. Et que j'aurais l'impression de la trahir.

Et puis de toute façon peut-être était-ce pour elle une manière de combler le manque qu'elle ressentait, de se rapprocher de cette expérience maternelle tant désirée. Peut-être étais-je simplement un substitut, une présence nécessaire pour occuper un rôle vide.

Je ne pouvais m'empêcher de me demander si elle m'aimait réellement pour qui j'étais, ou si j'étais simplement un moyen de combler une absence douloureuse.

Mais cela ne me dérangeait pas. J'acceptais cette relation telle qu'elle était, car c'était la seule forme d'amour que je trouvais dans cette maison. Et ça faisait du bien.

Je rejoins l'arrêt de bus le plus près, en courant aussi rapidement que j'en suis capable afin de ne pas être en retard. C'est en patientant l'arrivée du bus que les dires de mon père me reviennent en tête.

"Accepte son absence."

"Oublie la elle fait partie du passé maintenant."

" Tu ne fais aucun effort "

Oui, j'essaie. Mais je n'y parviens tout simplement plus... quand j'etais avec Amy j'oubliais tout mes problèmes c'était génial, mais elle n'est plus de ce monde.

Le bus desservant St Elmo lycée mais aussi l'arrêt le plus proche de chez moi me sort de mes pensées puisqu'il roule en ma direction.

Quelques personnes descendent du bus, des habitués sans doute qui s'enfoncent dans les ruelles avoisinantes.

Je monte dans le bus et recherche une place libre, avant de m'asseoir sur l'une d'entre elles, et d'enfiler mes écouteurs afin d'écouter n'importe quelle musique sur mon téléphone qui m'empêche d'entendre les personnes qui parlent ou bien encore les pleurs du bébé au milieu du bus.

Je laisse ma tête heurter la vitre du bus. Et repense à ce qui s'était produit plus tôt avec mon père, je ne cessais de me répéter qu'il n'avait pas eu le droit de me la prendre de force. Mais évidemment, il ne comprenait rien.

Après quelques minutes le bus arrive à destination et je descends rapidement.

Les rires, et les appels enjoués de mes camarades ne m'avait pas intéressé. J'avais traversé la cour, puis les couloirs, la tête dans une spirale infernale. Sueurs froides, et vertiges. Suite aux dernières pensées que j'ai eu.

La sonnerie du lycée venait de retentir. Alors je m'empresse d'arriver dans ma classe.

La salle de classe est emplie d'une ambiance feutrée, tandis que la lumière du soleil déclinait doucement à travers les fenêtres. Les élèves finissent de s'installer en silence, leurs esprits tournés vers la journée qui les attendaient.

— Maya, vous êtes en retard.

— Excusez moi de mon retard monsieur, je m'excusai.

— Bon dépêchez vous d'aller vous asseoir... bien poursuivons le cours.

— Bonjour monsieur, je m'excuse pour le retard, je me suis égaré... je suis nouveau ici.

— D'après ce que je constate aujourd'hui, c'est la journée des retardataires. Fit remarquer le professeur. Allez vous asseoir, en silence.

Il s'approchait d'une place quand soudain, il s'immobilisa et nos regards se croisèrent brièvement, créant un moment fugace où je revis cette sensation familière.

— Euh oui monsieur encore désolé. Rajoute-t-il avant de s'asseoir.

Je croyais l'avoir oublié... mais quand nos regard ce sont croisés .. J'ai réalisé que je n'avais jamais cessé de l'oublier.

Ce jour là assis derrière moi, ce même type, l'assassin de ma meilleure amie ...

 L'ombre du ParapluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant