Chapitre 25

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PDV : Maya

Après les cours, je me dirigeai lentement vers la sortie, l'adresse d'Hayden griffonnée sur un bout de papier dans ma poche. L'idée d'aller chez lui me rendait nerveuse, mais je m'efforçais de garder une apparence calme. J'avais accepté cette invitation pour une raison bien précise, et je devais rester concentrée sur cet objectif.

Je pensais y aller seule mais Hayden m'attendait à l'extérieur du lycée, adossé contre un mur, les mains dans les poches. Il me fit un signe de tête en me voyant approcher, puis nous nous mîmes en marche sans échanger un mot de plus. Le silence entre nous était lourd, rempli de tout ce que nous ne disions pas.

Le trajet jusqu'à chez lui se fit dans une sorte de brouillard. J'essayais de me rappeler de chaque rue, chaque virage, au cas où j'aurais besoin de retrouver le chemin plus tard. Mes pensées étaient si concentrées sur ce que je devais faire que je ne remarquai presque pas le petit carton au bord du trottoir.

C'est Hayden qui s'arrêta le premier, fronçant les sourcils en direction de la boîte posée sur le trottoir. Intriguée par son comportement soudain, je m'arrêtai à mon tour, jetant un coup d'œil rapide à l'intérieur de la boîte.

À ma grande surprise, un petit chaton blanc et noir se trouvait là, recroquevillé dans un coin, miaulant faiblement. La pauvre créature avait l'air effrayée et abandonnée, ses yeux grands ouverts suppliant presque qu'on l'aide.

— Qui a pu faire ça ? murmura Hayden, la voix teintée d'une émotion que je ne lui connaissais pas.

Il s'agenouilla pour regarder de plus près, tendant doucement la main vers le chaton. La petite boule de poils hésita un instant avant de renifler ses doigts, puis se laissa prendre délicatement par Hayden.

— Il a l'air si petit, si fragile, murmura-t-il, plus pour lui-même que pour moi.

Je restai en retrait, observant la scène avec un mélange de surprise et de confusion. Hayden, si distant et froid en classe, semblait transformé devant ce chaton. Il le tenait avec une telle douceur, une telle précaution, que cela me désarmait un peu.

— On ne peut pas le laisser ici, continua-t-il en me jetant un regard, comme pour s'assurer que j'étais d'accord avec lui. Il n'a aucune chance tout seul.

— Non, bien sûr que non, répondis-je doucement, encore troublée par la scène qui se déroulait devant moi.

Il hocha la tête, puis, tenant toujours le chaton dans ses bras, il se redressa et reprit la marche, plus lentement cette fois. Le silence entre nous était moins pesant, remplacé par un sentiment d'urgence pour aider la petite créature qu'il tenait contre lui.

— On le ramène chez moi, dit-il finalement, brisant le silence. On verra ce qu'on peut faire pour lui une fois là-bas.

J'acquiesçai en silence, un peu perdue dans mes pensées. Cette rencontre inattendue avec le chaton avait ébranlé ma détermination. Hayden semblait si différent dans cette situation, si humain... Je me demandais si cela changeait quelque chose à ce que je pensais de lui, mais je repoussai rapidement cette idée. Mon objectif restait le même, et je ne devais pas me laisser distraire.

Lorsque nous arrivâmes chez lui, Hayden ouvrit la porte avec précaution, veillant à ne pas effrayer davantage le chaton. L'intérieur de sa maison était chaleureux, bien rangé, avec une atmosphère tranquille que je ne m'attendais pas à trouver chez lui. Il posa délicatement le chaton sur une vieille couverture près du canapé, puis se tourna vers moi.

— Tu veux quelque chose à boire ? proposa-t-il d'une voix presque amicale.

Je secouai la tête, encore un peu désorientée par ce qu'il se passait. Je ne savais pas quoi dire, ni comment agir. Tout semblait si normal, si éloigné de l'image que je m'étais faite de lui.

— Non, merci.

— Bon, on devrait s'y mettre alors, ajouta-t-il, un soupçon de sourire aux lèvres. Autant finir ce qu'on a commencé.

Je le suivis dans la pièce principale, essayant de me concentrer sur la tâche à accomplir. Mais le chaton, qui miaulait doucement en se blottissant contre la couverture, me rappelait que rien n'était aussi simple que je l'avais cru.

 L'ombre du ParapluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant