L'ombre du Parapluie

Chapitre 29

PDV : Maya

Je restai dans les toilettes le reste de la journée, mes genoux repliés contre ma poitrine, mon visage enfoui dans mes bras. Les bruits de la journée scolaire défilaient à l'extérieur, lointains, comme si je n'en faisais plus partie. Je n'avais plus la force d'affronter les regards, les moqueries, ni même l'indifférence. Le temps sembla s'étirer, chaque minute se fondant dans la suivante, jusqu'à ce que la sonnerie annonçant la fin des cours retentisse finalement.

Je pris une profonde inspiration et me redressai lentement. Mes jambes étaient engourdies, et mon bras me faisait toujours souffrir, mais je savais que je devais sortir. Les couloirs étaient presque déserts maintenant, seuls quelques élèves traînaient encore, discutant en petits groupes. Je les ignorai, le regard fixé sur le sol, et me dirigeai vers la sortie du lycée.

En arrivant dehors, je vis Hayden qui m'attendait, comme hier. Il était adossé à un lampadaire, son sac jeté négligemment sur son épaule, les mains enfouies dans ses poches. Quand il me vit approcher, son expression changea légèrement, passant de l'indifférence à une légère inquiétude.

— T'étais où toute la journée ? demanda-t-il en fronçant les sourcils. J'ai cru que t'avais disparu.

Je baissai les yeux, incapable de soutenir son regard. Comment pouvais-je lui expliquer ce qui s'était passé sans paraître encore plus pitoyable ?

— J'ai pas... je me sentais pas bien, alors je suis restée à l'écart, répondis-je finalement, ma voix à peine audible.

Il hocha la tête, semblant accepter mon explication sans poser davantage de questions. Il se détourna légèrement, regardant la rue devant nous.

— Bon, on y va ? Il faut qu'on finisse ce projet, et vu qu'on n'a pas eu le temps de le faire en classe, on va devoir bosser ce soir.

Je hochai la tête en silence, suivant son pas sans un mot. L'idée de passer la soirée chez Hayden encore, me laissait encore hésitante, mais je savais que c'était ma seule chance de trouver des indices sur la mort d'Amy. Peut-être qu'avec un peu de chance, je pourrais enfin découvrir quelque chose aujourd'hui.

Le trajet jusqu'à chez lui se fit dans un silence relatif. Hayden ne semblait pas vouloir parler davantage, et moi, je n'avais rien à dire. Les rues défilèrent sous nos pas, la lumière du jour commençant à décliner, plongeant la ville dans une lueur douce et dorée.

En arrivant chez Hayden, il ouvrit la porte et me fit signe d'entrer.

— Installe-toi dans le salon, je dois juste aller chercher quelque chose en haut, dit-il en s'engageant dans l'escalier.

— D'accord, répondis-je en entrant. Je m'installai dans le salon, sortant mes affaires et préparant mon matériel de travail. Les minutes passèrent, et je l'observai revenir avec une trousse de secours à la main. Je le regardai, intriguée par son geste inattendu.

— Pour ton bras, dit-il en se dirigeant vers moi. Il est tout gonflé et rouge.

— Ah non, c'est bon, ne t'inquiète pas, tentai-je de minimiser.

Hayden ne sembla pas convaincu. Il s'approcha de moi et commença à déballer les fournitures de la trousse. Je me sentis un peu gênée, mais il n'en laissait rien paraître.

— L'infirmière était absente aujourd'hui, alors tu as dû avoir super mal avec ton bras, observa-t-il en examinant la zone douloureuse. Et puis, avec un bras dans cet état, tu ne pourras pas bien travailler.

— Ce n'est rien, vraiment. Je peux continuer, insistai-je.

— C'est bon, ce n'est rien ce que je fais, dit-il en commençant à nettoyer doucement la zone blessée. Il appliqua un gel apaisant, puis fit un bandage soigné autour de mon bras. Voilà, maintenant tu es prête. On peut commencer à travailler.

Je hochai la tête, remerciant Hayden pour son aide. Nous nous installâmes pour travailler sur notre projet, mais la fatigue me rattrapa rapidement. Le travail était intense, et malgré l'effort, je me sentais épuisée. Finalement, je m'endormis, la tête reposant sur la table.

— Maya, il se fait tard, dit Hayden en me réveillant doucement. On devrait peut-être arrêter pour aujourd'hui.

— Non, non, c'est bon, répondis-je en baillant. Il faut absolument qu'on finisse aujourd'hui. C'est le dernier délai.

— Maya, c'est bon, on finira une prochaine fois. La prof nous a donné un délai supplémentaire de deux semaines parce que personne n'a encore terminé dans notre classe. Ça va.

— Bon, d'accord, très bien. Alors je vais y aller, acceptai-je en ramassant mes affaires.

— Attends, je te raccompagne, proposa Hayden en prenant mon sac.

— Non, c'est bon, ne t'inquiète pas, dis-je en tentant de récupérer mon sac.

— Avec un bras dans cet état, sûrement pas. Ça risquerait d'aggraver ta blessure, répondit-il fermement. D'ailleurs, tu devrais vraiment passer voir l'infirmière demain.

— Oui, j'y penserai, murmurai-je, reconnaissante.

Il prit mon sac sur son dos et se dirigea vers la porte. Malgré ma résistance, je me sentais légèrement soulagée qu'il prenne soin de moi de cette manière. Ensemble, nous quittâmes la maison, Hayden m'accompagnant jusqu'à chez moi.