Chapitre 8

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PDV : Maya

Autrefois j'ai lu dans un livre qu'on ne peut pas commencer le prochain chapitre de sa vie, si tu relis sans cesse le dernier, on finirait bloquer.

Mais si ce dernier n'était pas terminé... et qu'il y'avait une suite ?

Pour moi c'est actuellement entrain de se passer.

En cette journée ensoleillée, alors que l'heure s'écoulaient au rythme des leçons et des conversations étouffées... se tenait la, juste derrière moi, le coupable du meurtre de ma meilleure amie, Amy.

Mon cœur se mit à battre plus rapidement, et une vague d'anxiété s'empara de moi. Les souvenirs de cette terrible nuit venait à nouveau hanté mes pensées. Ainsi que des milliers de questions se bousculèrent dans mon esprit.

Pourquoi tout d'un coup je resta figé tel une statue de pierre ? Pourquoi je n'arrive tout simplement pas me retourner ? Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Cette nuit la...

« trou noir »

Après avoir ouvert les yeux, mes paupières commencèrent à battre rapidement et lorsque ma vision revint peu à peu, mes yeux errèrent dans la vaste salle qui s'offrait devant moi. Encore désorientés par la luminosité, ils se refermèrent et s'ouvrirent à nouveau afin d'observer attentivement l'endroit où je me trouvais.

— Hein ?! Qu'est-ce que je fiche ici moi ? Et où suis-je ?

— A l'infirmerie, tu t'es évanouie. Tiens bois, ça va te faire du bien. Dit une voix féminine.

Je tournais la tête vers celle-ci et je vis une femme vêtue d'une blouse blanche sûrement l'infirmière elle me tendit un gobelet en carton rempli d'eau, accompagné d'un morceau de sucre qu'elle tenait dans sa main.

— Merci...

— Alors comment te sens-tu ?

— Bien... oui je vais bien enfin je pense.

Non, c'est faux, c'est une illusion... je ne vais pas bien du tout. Je suis rongée par la honte, une honte dévorante, une honte qui consume mon être. La peur m'a écrasée de tout son poids, si violemment que j'ai sombré dans l'inconscience.

Une vague de dégoût m'envahit, un dégoût de moi-même, une répulsion profonde qui me fait haïr ce que je suis. Encore une fois, telle cette nuit tragique, j'ai été impuissante.

— Maya ! Maya ! Tu m'entends ?

— Hein quoi ? Euh oui... qu'est-ce que vous avait dit ? Vous pouvez répéter s'il vous plaît ?

— J'ai essayé d'appeler votre père mais il n'a pas répondu malheureusement, sans autorisation parentale, je ne peux pas vous laisser rentrer chez vous. Est-ce que tu pense que tu peux retourner en cours ?

— Oui je pense... Dis-je anxieuse.

Je me tenais là, immobile, devant la porte de la salle de classe, sentant la tension s'emparer de tout mon être. Mes jambes semblaient figées, incapables de me porter plus loin. La peur me paralysait, m'enveloppant de son étreinte oppressante.

Hésitante, je choisis finalement de m'asseoir devant la porte, désireux de trouver un semblant de réconfort dans cette position. Alors que je m'abandonnais à mon chagrin, mes genoux se rapprochèrent de ma poitrine, mon visage dissimulé entre mes bras repliés.

Le stress m'envahit, faisant écho à un silence oppressant. Chaque battement de mon cœur résonnait dans mes oreilles, comme une alarme rappelant la réalité de ma situation.

Je sentais les battements rapides, irréguliers, témoins de mon angoisse grandissante. L'angoisse, cette compagne indésirable, me dévorait lentement, tel un monstre vorace. Son ombre planait au-dessus de moi, engloutissant chaque parcelle de sérénité qui aurait pu subsister.

C'était comme revivre cette fameuse nuit, où l'angoisse m'avait aussi faite prisonnière.

La dernière heure de cours était arrivé, et avec elle, des visages inquiets, mes amies... L'une d'entre-elles m'avait tendrement enlacée avant de me relever et de me trainer silencieusement vers la sortie. C'était comme si elle savait que des questions elle ne devait en poser. Cependant, dans son infinie gentillesse, elle n'avait fait que m'apporter sur un plateau d'argent à l'objet de mon inquiétude.

— Est-ce que ça va mieux ? T'avais l'air trop mal.

— Ouais Maya , il t'arrive quoi ?

— Je vais bien... ne vous inquiétez pas.

— Je te connais pas... Mais t'en as pas l'air...

Il mentait ! Il mentait ! Il m'avait vu, et je l'avais vu... capturant son regard sombre et égaré face à son geste en ce jour-là. Oui, j'avais observé cet individu, dont ses yeux ébène reflétait une aura singulière, des traits du visage d'une harmonie rare. Ses cheveux soigneusement coiffés dessinaient des contours parfaits, des lèvres rosées, charnues qui semblaient promettre un sourire éblouissant. Une moustache et un bouc venaient compléter le tableau. Il me connaissait... La gorge sèche, tremblante, livide je marchais... Il me parlait, mais je n'entendais que le flux de mes pensées m'hurler de fuir.

— Heureusement les cours son terminer tu vas pouvoir rentrer te reposer Maya.

— Oui tu as raison Elisa... d'ailleurs mon père m'attend à demain. Dis-je en m'empressant de partir.

Sans le vouloir il venait de m'aider. Merci papa, même si je sais que ce n'était pas voulu.

 L'ombre du ParapluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant