Chapitre 14

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PDV : Maya

Quelques jours après notre sortie à la fête foraine, je sombrais complètement dans le noir. Je ne mangeais plus, je ne sortais plus... mais un soir, Manon m'a forcé à participer à une de leurs petites soirées films en famille. Manon était tellement heureuse que j'y participe ; elle souriait et était impatiente. En revanche, j'avais le cœur lourd, comme s'il brûlait... Tout me fatiguait : le regard de dégoût de mon père, Hayden... absolument tout.

— Mayaaaaaa, qu'est-ce que tu attends pour aller ouvrir ? Tu ne vois pas que ça sonne à la porte. S'exclama Manon d'un ton impatient, laissant transparaître son agacement.

— C'est bon, c'est bon, j'arrive. Essoufflée, je répliquai précipitamment tout en dévalant les escaliers à toute vitesse, l'excitation palpable dans ma voix.

— Dépêche-toi ! Et n'oublie pas de prendre l'argent sur la table de l'entrée ! Ajouta Manon, la tension dans sa voix reflétant l'urgence.

— Oui, oui, ne t'inquiète pas Manon. Répliquai-je tout en me dirigeant vers la porte. Au moment où j'ouvris la porte, une voix familière me coupa la parole.

— Maya ?!

— Hayden ?! M'écriai-je, surprise et déconcertée.

C'était encore lui... ce pauvre type, qui s'amuse à rendre ma vie impossible.

— Alors, qu'est-ce que tu fiches ici ?

Hayden soupira et marmonna.

— J'ai vraiment pas de chance putain... Sa voix trahissait sa détresse. Il ajouta plus clairement, en me tendant les pizzas. Je suis venu livrer les pizzas commandées.

— Ah, je vois. D'une main tremblante, je lui donnai l'argent tout en refermant la porte brusquement, une touche de colère dans mon geste.

— Attends, Maya ! Je voulais m'excuser... tu sais pour ce que j'ai dis au restaurant.

— T'excuser ? Mon regard se durcit à ses paroles.

— Oui, je suis désolé... J'ai été un véritable idiot, je n'aurais jamais dû parler comme ça de ton amie et surtout pas te traiter de folle. Tu sais on m'a tout expliqué... maintenant je comprends.

Un silence tendu s'installa entre nous. Finalement il soupira puis repris la parole.

— J'aimerais qu'on reparte du bon pied ensemble. Ajouta Hayden avant tendre sa main en signe de réconciliation.

Je commençais vraiment à envisager qu'Hayden avait peut-être raison. Peut-être étais-je en train de sombrer dans la folie, m'égaraissant dans le déni, cherchant désespérément un responsable. Tout devenait confus dans mon esprit.

— Mayaaaaa, est-ce que ça va ? Tout va bien ? Il manque de l'argent pour le livreur ? Demanda Manon, inquiète de ma réaction.

— Non, non, c'est bon ! Répondis-je d'une voix tendue.

— Alors Maya tu me pardonne ? Bien sûr je ne te force pas, je comprendrais que tu ne veuille pas me pardonner vu mon comportement.

— Moi aussi... j'ai abusé. Ce jour-là j'étais un peu à crans. Alors désolé de t'avoir gifler. Maintenant je dois y aller. Garde la monnaie. Puis, je referma la porte.

Je m'appuyai contre la porte, tentant de reprendre mon souffle, mais la réalité de la situation me pesait.

— Manon j'mets les pizzas sur la table. J'ai pas trop faim ce soir, je vais me coucher.

— Quoi ?! Mais non ! Allan était impatient de le regarder avec toi. En plus j'ai préparé ton dessert préféré et ton père ne devrait pas tarder à arriver.

— Ne t'inquiète pas je mangerai ce que tu m'as préparé demain matin promis. Et désolé pour Allan.

Tout ce que je voulais maintenant, c'était qu'un jour j'arrive à oublier cette scène qui tourne sans cesse dans ma tête et me rend folle. Mais mon monde semble ne tourner qu'autour de ça.

 L'ombre du ParapluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant