Chapitre 53

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PDV : Hayden
- Flashback -

Je me dirigeai vers l'appartement de Marco, le chef du gang. La tension dans l'air était palpable. J'étais déjà mal à l'aise à l'idée de l'affronter après avoir tabassé le toxico. Dans sa petite pièce sombre, l'odeur du tabac et de la sueur flottait. Marco était assis derrière son bureau, les bras croisés, l'air sévère.

— Qu'est-ce que tu as pensé en faisant ça ? me demanda-t-il, le regard perçant. Tu crois que tu peux jouer les héros et te battre pour des gens comme ça ? Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne dans notre monde.

Je baissai les yeux, conscient que j'avais agi par impulsion, que mes choix n'étaient pas réfléchis.

— Je voulais juste l'arrêter avant qu'il- , répondis-je, ma voix à peine audible.

Marco se mit à rire, un rire amer et froid me coupant la parole.

— Arrêter un toxico ? Tu es marrant. Tu crois que c'est comme ça qu'on aide les gens ? Tu ne peux pas sauver ceux qui ne veulent pas être sauvés. Tu devrais te concentrer sur ce qui compte vraiment : survivre, gagner de l'argent. C'est ça la réalité, Hayden. Pas des romances de gamin.

Son regard me transperça. Je me sentais piégé entre le désir de prouver ma valeur et la culpabilité de mes actions. J'acquiesçai, sachant qu'il avait raison en partie, mais ne pouvant m'empêcher de penser à Amy et à ce qu'elle voulait que je devienne.

Après avoir quitté le hangar, j'allai à l'hôpital voir ma grand-mère. En entrant dans sa chambre, je fus accueilli par le bruit des machines et l'odeur désagréable de désinfectant. Les infirmières m'annoncèrent, avec un sourire fatigué, qu'elle allait un peu mieux. Elles m'informèrent qu'elle avait même écrit une lettre pour moi.

Curieux et nerveux à la fois, je m'approchai de son lit. Elle était là, paisible, comme si le temps s'était arrêté pour elle. Je dépliai la lettre, et alors que je commençais à lire, je fus envahi par des émotions contradictoires.

" Mon cher Hayden,

Je sais que ces temps sont difficiles pour toi. Je veux que tu te rappelles à quel point je t'aime et que je pense à toi chaque jour. Tu es la seule réussite de ma vie, Hayden, et cela signifie tout pour moi. Je n'ai pas toujours été parfaite, alors s'il te plaît, ne blame pas ta mère ni ton père.

Je voudrais que tu remercies Amy et ses parents de ma part. Ils sont là pour toi, et leur soutien signifie énormément pour moi. Ils ont un grand cœur, et je suis convaincue qu'ils nous souhaitent le meilleur pour nous deux.

N'oublie jamais que tu es un garçon exceptionnel, et tu as toujours la capacité de faire les bons choix. Rappelle-toi que, même dans les moments les plus sombres, il y a toujours de l'espoir.

Avec tout mon amour,
Ta grand-mère "

En terminant la lettre, un mélange de joie et de rage me submergea. Ma grand-mère était dans le déni. Comment pouvait-elle penser qu'Amy et ses parents étaient la solution à tous nos problèmes ? Ils n'avaient jamais été là quand nous en avions vraiment besoin. J'étais seul, acculé, et cette lettre était un rappel douloureux de ce que je n'avais pas : l'argent et du temps.

Je pliai la lettre et la rangeai dans ma poche, le cœur lourd. Il n'y avait rien d'autre à dire. La réalité de ma situation me frappait de plein fouet. Je quittai l'hôpital, en proie à un tourbillon d'émotions.

Le soir, alors que le soleil se couchait lentement, j'étais assis sur le rebord de ma fenêtre. La fumée de ma cigarette s'élevait lentement dans l'air froid de la nuit, se dissipant comme mes espoirs. Mes pensées tournaient en boucle autour d'Amy. Elle se battait tellement pour me sortir de ce merdier, pour me sauver, mais elle ne comprenait pas que c'était trop tard. J'étais trop enfoncé dans cette vie, et il n'y avait pas de retour possible.

Alors que j'écrasais ma cigarette, mon téléphone vibra sur la table de nuit. Un message d'un des gars du gang s'afficha. Mon cœur battait la chamade en le lisant.

"Viens au hangar. On a une nouvelle mission pour toi."

C'était le genre de message qui me rappelait que j'étais toujours lié à ce monde, un monde qui me dégoûtait et me fascinait à la fois. Les mots de ma grand-mère résonnaient dans ma tête. Elle croyait encore en moi, mais moi, je ne savais plus quoi penser. Je me levai, le cœur lourd, sachant que je devais y aller. Mais chaque pas me rapprochait d'une réalité que je n'étais pas sûr de pouvoir supporter.

 L'ombre du ParapluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant