PDV : Maya— Cameron... tu voulais me dire quelque chose, non ? Qu'est-ce que tu voulais me dire ? demandai-je en tentant de détourner la conversation, le cœur battant plus fort que je ne voulais l'admettre.
— Maya... ne change pas de sujet ! répliqua-t-il fermement, son regard perçant le mien.
Je sentis mon estomac se nouer. Son ton, son expression... Il n'était pas seulement inquiet, il savait. Et d'un coup, tout devint clair.
— Tu le savais, n'est-ce pas ? murmurai-je, mes mots à peine audibles.
— Quoi ? fit-il, bien qu'il semblait déjà comprendre où je voulais en venir.
— La vérité... sur moi... tu savais tout depuis le début... dis-je en cherchant ses yeux, espérant y trouver des réponses que je redoutais déjà.
Cameron soupira, comme s'il se préparait à ce moment depuis longtemps. Il relâcha doucement mon bras, puis passa une main dans ses cheveux, visiblement nerveux.
— Oui je la connais. Maya... la vérité sur toi, c'est que tu es quelqu'un de bien, répondit-il doucement, son regard planté dans le mien. Quelqu'un de bien entouré de mauvaises personnes.
Je sentis mes jambes vaciller sous l'onde de choc de ses paroles, comme si toute la tension accumulée s'échappait d'un coup.
— Cameron... t'es bête... dis-je en essayant de rire pour cacher mon trouble, un sourire à moitié forcé sur les lèvres.
Il me regarda, un sourcil levé, mais avec ce sourire en coin qui lui donnait toujours un air espiègle.
— Mais non, pas du tout, répondit-il en riant doucement à son tour. Franchement, tu as de la chance de m'avoir dans ta vie.
— Ah ouais ? Pourquoi tu dis ça ?
Il se rapprocha un peu plus, comme s'il s'apprêtait à me dévoiler un grand secret, avec cette légèreté qui me faisait presque oublier tout le reste.
— Parce que, beaucoup de gens t'envient, Maya. Ils voient ce que moi je vois, mais ils sont trop aveugles ou trop bêtes pour le reconnaître.
Je le regardai, un peu surprise par la sincérité dans sa voix. Il me parlait avec une telle simplicité, sans pitié, sans jugement, comme si je n'étais pas cette fille que tout le monde harcelait, mais juste... moi.
— Cameron, tu dis n'importe quoi... soufflai-je, cette fois en riant vraiment, presque malgré moi.
— Non, je suis sérieux ! reprit-il, son regard planté dans le mien. T'es forte, tu te rends même pas compte de tout ce que t'endures. Et tu restes toi-même. T'es drôle, t'es cool... ils voient juste pas ça parce qu'ils sont trop occupés à juger. Mais moi je le vois.
Son ton était léger, mais ses mots me frappaient en plein cœur. Il ne me voyait pas comme une victime, ni comme une fille brisée ou une personne à sauver. Pour lui, j'étais juste Maya, et dans ses yeux, c'était suffisant.
— Et puis, je t'assure, t'as beaucoup de chance, continua-t-il avec un clin d'œil. D'autres aimeraient bien avoir un Cameron dans leur vie.
— Peut-être, répondis-je en souriant.
Il me fit un petit coup de coude, comme pour me rappeler qu'il était toujours là, un pilier de normalité dans un monde qui ne cessait de m'échapper. Avec Cameron, tout semblait plus simple, plus léger. Pas de drame, pas de poids à porter... juste un moment entre amis, comme si rien d'autre n'avait d'importance.
Et pendant un instant, je me surpris à croire que ça pouvait être vrai. Que je pouvais être cette fille normale qu'il voyait, même si ce n'était qu'un bref moment de répit.
— Alors... qu'est-ce que tu voulais me dire Cameron ?
— Mon ami John organise une fête ce week-end est-ce que tu voudrais venir avec moi ? Tu devrais venir, ça te ferait du bien de te changer les idées. T'es partante ?
Je me figeai, surprise par son invitation. L'idée de me retrouver dans une soirée remplie de gens que je ne connaissais pas, ou pire, de gens qui pourraient me juger, me pétrifiait. Mon cœur commença à battre plus vite.
— Non... je... euh, je sais pas, Cameron. Je pense pas que ce soit une bonne idée, murmurai-je en baissant les yeux.
Je savais qu'il allait insister, qu'il allait essayer de me convaincre, mais je ne pouvais pas. Pas après tout ce qui s'était passé. Les foules, le bruit, les regards... c'était trop.
— Allez, Maya ! Ça va être cool, je te le promets. On pourra juste traîner, boire un truc, danser un peu, et si t'en as marre, on pourra partir ensemble. Je resterai avec toi, tu sais que je te laisserai pas tomber.
Il me souriait, un peu naïvement, mais il ne comprenait pas. Comment pourrait-il ? Pour lui, une fête était juste un moment sympa entre amis, une parenthèse où tout le monde pouvait se lâcher, se détendre. Mais pour moi, c'était l'inverse. La simple idée de franchir le seuil d'une soirée me donnait la nausée.
— C'est gentil, Cameron, vraiment, mais... je crois pas que ce soit pour moi. Je préfère rester tranquille ce week-end, tu vois ?
Mon ton se voulait léger, mais il y avait une certaine fermeté derrière mes mots. Il me regarda, un peu déçu, mais pas fâché. Je savais qu'il ne comprendrait pas vraiment, mais il respectait toujours mes choix, et pour ça, je lui en étais reconnaissante.
— Tu es sûre ?
— Oui, je suis sûre, insistai-je doucement.
— D'accord, d'accord, je comprends. Je t'envoie quand même l'adresse on sait jamais... Mais la prochaine fois, tu viendras, ok ? Promis ?
— Promis, répondis-je avec un sourire un peu forcé.
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L'ombre du Parapluie
RomanceMaya menait une existence terne, essayant tant bien que mal de naviguer dans une vie qui semblait n'avoir aucun sens. Jusqu'au jour où tout bascula. Sa meilleure amie, Amy, la seule lumière dans son monde obscur, fut brutalement arrachée à elle, ass...