Chapitre 43

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PDV : Maya

En traînant les pieds, je me rendis chez Hayden, l'esprit lourd, épuisée par la journée. Je n'avais qu'une envie : en finir avec ce projet et rentrer chez moi. Quand il ouvrit la porte, son visage me parut aussi fatigué que le mien. Il me lança un sourire pâle, presque forcé.

— Salut, Maya... Entre.

Je suivis Hayden jusqu'au salon, et nous nous installâmes pour travailler, bien que l'atmosphère semblait pesante. Dès que je m'assis, je remarquai qu'il n'allait pas bien. Sa respiration était légèrement sifflante, et ses joues brûlaient d'une rougeur inhabituelle. Mon cœur se serra en voyant son état empirer au fil des minutes. Sans réfléchir, je posai ma main sur son front. Sa peau était brûlante.

— Hayden, tu as de la fièvre... dis-je doucement, mes doigts toujours en contact avec lui.

Il esquissa un faible sourire.

— C'est rien... je suis juste un peu fatigué.

Je secouai la tête.

— Tu devrais te reposer. Je vais m'occuper de la fin du projet, ça ne prendra pas longtemps.

Il hésita, ses yeux à demi-clos, luttant contre l'épuisement qui l'envahissait.

— T'es sûre... Maya ?

— Oui, ne t'inquiète pas. Allez, je vais t'aider à aller dans ta chambre.

Il tenta de se lever, mais tituba dangereusement. Par réflexe, je tendis les bras pour le soutenir, mais sa masse déséquilibrée nous entraîna tous les deux au sol. Hayden s'effondra sur moi, son corps lourd et brûlant écrasant le mien. Mon souffle se coupa sous son poids, et je sentis la chaleur de son souffle contre ma peau, chaque respiration lente et irrégulière.

— Hayden... tu es trop lourd... pousse-toi, je... je n'arrive pas à respirer !

Il tenta de bouger, mais son corps resta affaissé contre le mien. Il sembla chercher ses mots, son visage à quelques centimètres du mien, ses paupières mi-closes.

— Maya... je... je dois te dire quelque chose... murmura-t-il, d'une voix brisée par la fièvre.

Je le regardai, mon cœur battant plus vite, un mélange d'inquiétude et d'agacement.

— Quoi ? Qu'est-ce que tu veux me dire ?

— Pardon... tout est de ma faute... pour ce qui t'arrive au lycée... je suis désolé, Maya.

Sa voix se fit plus faible, presque un murmure. Ses mots, aussi confus qu'ils étaient, m'ébranlèrent.

— Mais pourquoi tu t'excuses encore ? De quoi parles-tu ?

Je tentai une nouvelle fois de le pousser, mais il n'avait plus la force de se redresser. Alors, il murmura quelque chose que je n'avais pas anticipé.

— Maya... ce garçon avec qui tu traînes... je suis jaloux... je déteste te voir sourire avec quelqu'un d'autre...

Mon cœur manqua un battement. Je restai figée, incapable de réagir. Son aveu me prit au dépourvu, d'autant plus qu'il semblait venir d'un endroit de vulnérabilité profonde, exacerbée par sa maladie. Ses mots flottaient dans l'air entre nous, lourds de signification.

— Quoi... ? Tu parles de Cameron ? demandai-je, encore sous le choc. Pourquoi ça te dérange autant ?

Il ferma les yeux un instant, son souffle saccadé, avant de répondre d'une voix tremblante :

— Parce que... parce que je ne veux pas être celui qui te voit souffrir, mais je ne veux pas non plus qu'un autre soit celui qui te fait sourire comme ça.

Je restai sans voix. Je n'aurais jamais imaginé que Hayden se sente ainsi. Je ne savais même pas quoi répondre. Un mélange de compassion, de confusion et de gêne m'envahit, mais je devais rester concentrée. Il était malade, et ce n'était pas le moment de laisser mes propres émotions prendre le dessus.

— Hayden, on en parlera plus tard. Maintenant, il faut que tu te reposes. Viens, je vais t'aider à te mettre au lit.

Avec beaucoup de peine, je réussis à le relever et à le conduire jusqu'à sa chambre. Il s'affala sur son lit, à bout de forces. Je m'assis à côté de lui, observant son visage marqué par la fatigue. Il était vulnérable, presque brisé. Je n'avais jamais vu Hayden ainsi, et cela me perturbait plus que je ne voulais l'admettre. Mais une autre pensée, plus pressante, me revint en tête : Amy.

La fièvre semblait avoir affaibli Hayden au point qu'il parlait sans filtre. Et, dans cette vulnérabilité, je vis une opportunité. Une chance de trouver des réponses à mes questions sur Amy. Ce besoin brûlait en moi, et l'idée de laisser passer cette occasion me paraissait impensable.

Alors que ses yeux se fermaient lentement, je me levai doucement et me dirigeai vers son bureau. Mon cœur battait fort dans ma poitrine, la peur de ce que je pourrais découvrir luttant contre l'excitation de mettre enfin la main sur quelque chose. J'ouvris les tiroirs avec précaution, feuilletant les papiers. Des brouillons, des notes de cours... rien de bien utile. Je poursuivis ma fouille, mon regard se posant ensuite sur l'armoire. J'ouvris chaque tiroir, fouillant entre ses vêtements, espérant trouver quelque chose qui m'éclairerait.

Et puis, sous une pile de vêtements, je découvris un petit carnet noir. Mon cœur s'emballa. Avec une étrange appréhension, je l'ouvris.

Les pages étaient remplies de notes désordonnées, des noms de personnes, des descriptions d'événements... mais rien qui n'évoquait Amy directement. Pourtant, quelque chose dans ces lignes me troubla. Certaines observations semblaient détaillées, presque obsessionnelles. Une série de noms revenaient sans cesse, entourés ou soulignés avec force. Je ne pouvais pas tout comprendre, mais l'instinct me disait qu'il y avait plus derrière ces mots. Mais où était Amy dans tout cela ?

 L'ombre du ParapluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant