L'ombre du Parapluie

Chapitre 40

PDV : Maya

Le lendemain matin, je marchais vers le lycée comme d'habitude. Au coin de la rue, Cameron était déjà là, adossé contre un mur, les écouteurs dans les oreilles. Il retira l'un d'eux en me voyant approcher et m'adressa un sourire.

— Hey, Maya ! Toujours à l'heure, je vois.

— Tu parles, j'ai failli rater mon réveil, dis-je en riant légèrement.

Il se redressa et commença à marcher à mes côtés.

— Alors, hier soir, t'as réussi à dormir ? demanda-t-il en me jetant un coup d'œil.

Je haussai les épaules.

— Pas trop mal. Et toi ?

— Bof, j'ai fini par m'endormir devant une série. C'était naze, mais bon, ça m'a fait passer le temps.

Je ris doucement. Cameron avait ce don de toujours rendre les choses légères, même quand tout semblait pesant autour de moi. Depuis qu'on s'était rencontrés, il avait pris l'habitude de me distraire de mes pensées sombres, de me faire rire. Il me rappelait Amy.

— Hier soir, c'était sympa, ajoutai-je. J'avais pas passé une soirée aussi tranquille depuis un moment.

— Je t'avais dit que ce serait cool. Faut qu'on fasse ça plus souvent. T'as des plans ce soir ? demanda-t-il soudainement.

— Pas vraiment... Pourquoi ?

— Je pensais juste qu'on pourrait refaire un tour, comme hier. Ou peut-être aller prendre un truc à boire après les cours.

— Ça pourrait être sympa, ouais, répondis-je en essayant de ne pas trop montrer mon enthousiasme.

On arriva rapidement à l'intersection où nos chemins se séparaient. Cameron s'arrêta et me fit un signe de la main.

— Bon, c'est ici qu'on se quitte. Je dois aller supporter une journée de maths et d'anglais. Youpi, fit-il avec sarcasme.

— T'inquiète, moi c'est physique-chimie et histoire... Rien de bien passionnant non plus.

— Eh bien, bonne chance à toi, Maya. On se voit tout à l'heure au parc.

— Ouais, à plus tard, Cameron.

Je le regardai partir, son sac rebondissant sur son dos, tandis que je me dirigeais vers mon propre lycée. Chaque matin avec lui était comme une petite parenthèse agréable, une pause avant d'affronter la réalité de mes journées au lycée. Ça faisait vraiment du bien, même si je ne lui disais pas directement.

J'arrivai au lycée avec quelques minutes de retard, mais je n'y prêtais pas vraiment attention. Mon esprit était encore un peu ailleurs, encore pris dans cette conversation légère avec Cameron. Les matins avec lui étaient devenus une habitude, un moment simple, mais précieux, où je pouvais juste me sentir normale, loin des regards insistants et des murmures de mes camarades.

— Maya !

Je sursautai en entendant une voix familière. Je me retournai pour voir Hayden marcher rapidement vers moi. Il avait l'air fatigué, avec des cernes visibles sous ses yeux et un air préoccupé.

— Ah, c'est toi, Hayden. Tu m'as fait peur... Qu'est-ce que tu veux ? demandai-je, essayant de masquer mon malaise. Il n'était pas vraiment dans son état habituel, et ça me déstabilisait.

— Je peux te parler deux minutes, s'il te plaît ? répondit-il d'une voix un peu rauque.

Intriguée et un peu inquiète, j'acquiesçai d'un signe de tête.

— Euh, oui... bien sûr.

Il m'entraîna vers un coin plus tranquille, près d'un des escaliers, loin des regards curieux des élèves qui passaient dans le couloir. Je pouvais sentir une tension palpable dans l'air. Hayden semblait nerveux, presque maladroit, ce qui n'était pas son genre. Je m'attendais à tout sauf à ça. Il était d'ordinaire plus sûr de lui, avec son attitude détendue et son sourire facile. Mais là, quelque chose n'allait pas. Je ressentais une légère pression en moi, une certaine appréhension, sans savoir pourquoi.

Il se planta devant moi, baissant légèrement la tête, comme s'il cherchait les bons mots. Je remarquai à quel point il avait l'air épuisé, comme s'il n'avait pas dormi de la nuit. Ses yeux, habituellement vifs, étaient gonflés et rougis. Ce n'était pas le Hayden que j'avais l'habitude de voir.

— Alors voilà... je voulais te dire...

Il s'interrompit, hésitant. Un silence s'installa entre nous, de plus en plus lourd. Je le regardais, confuse, ne sachant pas où il voulait en venir. Le fait qu'il se montre aussi vulnérable me déstabilisait encore plus.

— Qu'est-ce qu'il y a, Hayden ? murmurai-je doucement, espérant l'encourager à parler.

Il passa une main nerveuse dans ses cheveux, visiblement mal à l'aise.

— Enfin plutôt, je voulais te demander...