Chapitre 9

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PDV : Maya

Quelques minutes plus tard on arrivera chez mon père il ouvra la porte de maison, et je sens déjà l'odeur du plat de ce soir, puis j'entends aussi les rires de Manon et Allan.

Allan est le fruit de l'union entre Manon et mon père il incarne indubitablement l'objet de leur amour et de leur affection. À eux trois, ils incarnent une famille véritable, tandis que je me sens comme le vilain petit canard, du moins aux yeux de mon père...

— Ah vous êtes rentré ? Hurle Manon, sortant sa tête du cadre de la porte de la cuisine au loin.

Elle sourit alors que je tends ma main, imitant un "salut".

— On mange bientôt, descends dans dix minutes ! Profites-en pour déposer ton sac et te laver les mains.

— D'accord.

Je gravissais les marches en bois, sentant leur texture rugueuse sous mes pieds. Une fois en haut, une perspective s'ouvrait devant moi, dévoilant l'entrée et son vaste couloir, ainsi que le salon à droite.

Tout était d'une blancheur glaciale, ponctué par quelques tableaux colorés qui tentaient d'insuffler un soupçon de vie à ce couloir terne.

Je lâchais la rambarde et me précipitais dans ma chambre, ouvrant mon dressing d'un geste précipité. Je me saisis simplement d'un débardeur noir, d'un bas de pyjama gris et d'un gilet assorti. Sans perdre de temps, je me dirigeais vers la salle de bain attenante, m'enveloppant bientôt sous la douche. L'eau chaude ruisselait sur ma peau tiède, créant une légère vapeur dans la pièce.

Quand j'éteignis l'eau, je chassai la condensation sur le miroir du bout des doigts. Mon reflet sans vie se révéla à moi, un visage dépourvu de couleur, terne et fade.

Mes yeux, d'un brun profond qui pourrait être confondu avec du noir, étaient gonflés, marqués par des cernes qui trahissaient mes nuits agitées. La seule touche distinctive sur ma peau était constituée de quelques grains de beauté éparpillés ici et là.

Levant les yeux vers le ciel, je m'observai un instant, puis détournai le regard. Enfilant le pyjama choisi, je passai rapidement ma main dans mes cheveux noirs bouclés avant de redescendre pour le repas du soir. J'entendais mon père s'impatienter en bas.

Je tirai une chaise pour m'asseoir à table, me servant de manière automatique du riz et du poisson. Ce n'était pas si mal, compte tenu des circonstances imposées par Manon.

— Comment s'est passé ta journée aujourd'hui Maya ? Questionne Manon.

Je cesse le mélange de sel que je venais d'ajouter au riz, fixant mon assiette.

— Ça allait... Énoncé-je.

— Tant mieux alors, ton père ma dit que tu avais à nouveau rendez-vous demain comment tu te sens ?

— Bien.

— Tu sais c'est rendez-vous que ton père prends pour toi c'est pour ton bien. Alors sois reconnaissante Maya et sourit. Insiste-t-elle.

— Je suis fatiguée, pardon. Oui Manon, c'est super gentil de sa part.

— Très bien, mange, ça va refroidir, Persévère-t-elle.

Mon père, fidèle à son habitude, gardait le silence, ne s'exprimant qu'en s'adressant à Manon et à Allan, sa seule et véritable famille. À ses yeux, je ne représentais qu'une insignifiante erreur de la nature dans sa existence. Ainsi, en des moments tels que celui-ci, il faisait mine d'ignorer mon existence, comme si j'étais une ombre fugace, destinée à être effacée.

Et moi pendant le reste du dîner, je me limite à dire six mots en boucle :

« Oui, Non,
Je n'en ai aucune idée. »

Mes pensées prennent le dessus et peinent à s'enfuir, alors même en persistant d'intégrer un quelconque sujet de conversation, je n'y arrive pas.

Progressivement l'ennui m'attrapait et les images de cette journée défilent dans ma tête... me rappelant cette affreuse journée. Et pour couronner le tout, demain aussi sera horrible.

« C'est pour ton bien Maya, si il prends ses rendez-vous. Alors soit reconnaissante. »

J'en ai plus que marre d'entendre cette stupide phrase. Elle m'agace tellement.

Ils n'ont jamais réalisé que les séances de psy sont de l'argent gaspillé, pourquoi ne remarque-t-ils pas que rien n'avance ? Est-ce qu'ils le perçoivent ou n'y prête aucune attention ?

Est-ce qu'il y'a vraiment quelque chose cloche chez moi ?

Ou suis-je la seule qui pense comme ça ?

 L'ombre du ParapluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant