PDV : Maya— Maya, tu sais... peut-être qu'il est temps de tourner la page, de faire ton deuil...
"Faire mon deuil", comme si je n'avais pas déjà essayé. Avant qu'il ne refasse surface, tout était presque derrière moi. Mais maintenant, tout ça... tout ça, c'est à cause de lui.
— Si tu veux, je peux t'aider... à avancer, à faire ton deuil. Je suis passé par là je sais ce que ça fait...
Et maintenant, il propose de m'aider. Comme si ce n'était pas lui, la cause de toutes mes galères. Il veut jouer au sauveur, se glisser dans le rôle du héros après avoir tout gâché...
C'était injuste. Je me dégoûtais. Il me dégoûtait. Tout me dégoûtait, mais en même temps... il semblait sincère. Je ne savais plus quoi penser, quoi ressentir. C'était comme si je me noyais dans un trou noir, sans savoir comment en sortir. Devrais-je vraiment le laisser m'aider ? Ou au contraire, tout rejeter, m'éloigner de lui ? Rien n'était clair, et plus j'essayais de comprendre, plus je m'enfonçais dans ce tourbillon de confusion.
— Pourquoi tu veux m'aider, Hayden, hein ? Je suis celle qui n'arrête pas de te traiter d'assassin, je te fais à ce point pitié ?
— De la pitié, non, dit-il doucement en baissant les yeux. Pourquoi je veux t'aider ? C'est parce que toi et moi, on est pareils. Et puis moi je te considère comme une amie.
— Pareils ? Comment ça ? rétorquai-je, un mélange de confusion et de défi dans la voix.
— Eh bien... on a le même regard, continua-t-il, en me fixant intensément. Toi aussi... tu vois le monde avec des yeux plus clairs, plus honnêtes. C'est ce qui fait qu'on se comprend, même si tu refuses de le voir.
Cette phrase qu'il venait de prononcé me semblait étrangement familière... mais bizarrement je n'en avais aucun souvenir, et pourtant c'est cette phrase qui m'a donné envie de vraiment lui faire confiance cette fois-ci.
Alors que j'étais sur le point de répondre à Hayden, mon téléphone vibra dans ma poche. Je jetai un coup d'œil rapide à l'écran : c'était un message de Cameron.
Cameron : "Parc, comme d'habitude ? J'ai besoin de te parler."
Je levai les yeux vers Hayden, qui semblait encore absorbé par ce qu'il venait de dire. Une partie de moi voulait rester, continuer la conversation, essayer de comprendre... Mais l'autre, celle qui était fatiguée, confuse, et épuisée par toute cette tension, choisit de fuir.
— Je dois y aller, murmurai-je.
Hayden, affaibli par la fièvre, hocha doucement la tête sans protester. Je quittai sa chambre et sortis de chez lui, marchant d'un pas pressé vers le parc où Cameron m'attendait.
Quand je l'aperçus sous les lampadaires du parc, il était assis sur un banc, le visage plongé dans l'obscurité. Dès qu'il me vit, il se leva et s'approcha.
— Hé, Maya, ça va ? demanda-t-il, une inquiétude sincère dans la voix.
Je sentis une boule se former dans ma gorge. Je ne pouvais pas lui dire la vérité, pas à lui. Pas maintenant.
— Oui, ça va, dis-je, mentant avec un sourire forcé.
Il fronça les sourcils, pas dupe une seconde.
— Tu es sûre ? Tu n'as pas l'air bien... Et pourquoi t'es habillée comme ça ?
Je baissai les yeux sur mes vêtements, réalisant que je portais toujours le pull ample que j'avais enfilé pour cacher les marques sur mes bras. Je tentai de trouver une excuse rapidement.
— Oh, ça ? Je suis juste fatiguée, c'est tout. Je... j'avais la flemme de m'habiller correctement aujourd'hui, dis-je en haussant les épaules, essayant de paraître détachée.
Mais Cameron n'achetait pas cette version. Il me regarda attentivement, puis ses yeux s'arrêtèrent sur mon bras. Une fine ligne rouge dépassait de ma manche. Je sentis mon cœur s'emballer.
— Qu'est-ce que c'est ça ? demanda-t-il, la voix plus grave.
— Rien, je me suis juste coupée par accident. C'est pas grand-chose, vraiment.
Je voulus reculer, mais Cameron attrapa doucement mon bras. Il força un peu, remontant lentement ma manche, et là, il les vit. Toutes les marques, les cicatrices, les griffures... Tout ce que j'avais essayé de cacher.
— Maya, qu'est-ce que...? murmura-t-il, choqué, ses yeux passant sur chaque marque avec incrédulité.
Je voulus me dégager, mais sa poigne se fit plus ferme, non pas dans un geste brutal, mais dans un mélange de désespoir et d'incompréhension.
— C'est rien, je te l'ai dit, répétai-je, ma voix tremblante. Je... je vais bien.
Mais c'était un mensonge, et il le savait. Je le voyais dans son regard.
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L'ombre du Parapluie
RomanceMaya menait une existence terne, essayant tant bien que mal de naviguer dans une vie qui semblait n'avoir aucun sens. Jusqu'au jour où tout bascula. Sa meilleure amie, Amy, la seule lumière dans son monde obscur, fut brutalement arrachée à elle, ass...