Chapitre 28

18 2 0
                                    


PDV : Maya

Le lendemain matin, je me forçai à aller en cours, comme si de rien n'était. Une part de moi aurait voulu rester enfermée dans ma chambre, mais l'autre, plus têtue, refusait de laisser les autres penser qu'ils avaient gagné. Cependant, rien qu'à l'idée du cours de sport, un sentiment de malaise s'installa en moi. Ce n'était pas seulement parce que je détestais les activités physiques, mais surtout parce que chaque séance de sport était une nouvelle occasion pour les autres de me faire sentir à quel point j'étais indésirable.

La séance de sport débuta par le rituel habituel de formation des équipes. Comme toujours, je restai plantée là, me préparant mentalement à être la dernière choisie. C'était devenu une habitude douloureuse, un moment où je devais ravaler ma fierté et attendre que quelqu'un se décide enfin à me prendre dans son équipe, plus par obligation que par choix.

Ce jour-là, les équipes furent formées, et je me retrouvai dans celle de Ashley, une de mes anciennes amies mais qui s'amusait de ma situation. Dès le début, je sus que ce cours allait être un enfer. Le match commença, et je fis de mon mieux pour participer, mais tout le monde semblait avoir décidé de m'ignorer ou de m'éviter. À un moment donné, le ballon vola dans ma direction, et je me préparai à le rattraper. Mais Ashley, avec un sourire en coin, poussa légèrement mon bras au moment où je m'apprêtais à attraper la balle. Le choc me fit perdre l'équilibre, et je m'écrasai lourdement au sol.

La douleur irradia immédiatement de mon bras, mais avant même que je ne puisse réagir, j'entendis Ashley rire, suivie par les autres. « Oups, désolée, Maya. Tu devrais faire plus attention. » dit-elle d'une voix mielleuse, mais emplie de mépris. D'autres élèves en profitèrent pour m'envoyer des remarques acerbes, et je sentis les larmes monter. Le professeur, qui n'avait probablement rien vu de la scène, s'approcha finalement de moi.

— Maya, ça va ? Tu devrais peut-être aller t'asseoir sur le banc pour te reposer, dit-il, visiblement agacé par ce qu'il considérait comme une simple maladresse.

Je n'avais même pas la force de répondre. Je me relevai péniblement, le bras encore douloureux, et allai m'asseoir sur le banc, sentant tous les regards sur moi. Le reste du cours passa dans une brume de douleur et d'humiliation. Mais la véritable horreur m'attendait encore.

Le cours terminé, je me dirigeai vers les vestiaires, le bras toujours enflé et douloureux. Quand j'ouvris la porte, je fus accueillie par une vision cauchemardesque : mes affaires de sport étaient éparpillées sur le sol, trempées et couvertes de boue. La boue, épaisse et collante, recouvrait chaque centimètre de mes vêtements, les rendant presque méconnaissables. Il n'y avait aucun doute sur le fait que cela avait été fait intentionnellement.

Je m'agenouillai pour ramasser mes vêtements, les mains tremblantes de rage et de désespoir. Comment pouvais-je supporter tout cela ? Chaque jour, la cruauté des autres semblait redoubler d'intensité. Alors que je tentais de rassembler mes affaires en pleurs, essayant de contenir la vague de colère et de honte qui montait en moi, un garçon entra dans les vestiaires et se posta devant la porte.

— Alors, Maya, toujours à chercher des fantômes ? lança-t-il avec un ricanement.

Je levai les yeux vers lui, mes larmes brouillant ma vision. Je voulais dire quelque chose, répliquer, mais aucun mot ne sortit. Il continua, son sourire s'élargissant en voyant mon désarroi.

— Tu devrais peut-être aller voir un exorciste. Il pourrait t'aider à te débarrasser de ces délires.

Sa remarque déclencha une vague de rires parmi les autres élèves présents, amplifiant encore mon humiliation. Je me sentis suffoquer, incapable de supporter leur méchanceté une seconde de plus. Les larmes coulant librement sur mon visage, je les contournai en tremblant, le cœur battant à tout rompre, et courus vers les toilettes les plus proches.

Une fois à l'intérieur, je me laissai glisser contre la porte, essayant de contenir mes sanglots. La douleur dans mon bras était écrasante, mais elle n'était rien comparée à la douleur qui déchirait mon cœur. Je me sentais si seule, si désespérément seule. Les murs des toilettes semblaient se refermer sur moi, me coupant du monde extérieur, m'étouffant.

 L'ombre du ParapluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant