Chapitre 56

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PDV : Hayden

Je me réveillai en sursaut, le cœur battant encore
fort à cause d'un rêve qui s'évanouissait déjà. Le léger son de mon téléphone vibra à nouveau, et je vis une notification d'Ashley.

Ashley : "Eh, moi, Liam et Elisa on part à la fête de John. Je t'envoie l'adresse si tu veux nous rejoindre, grand-père !"

Un soupir m'échappa. Je n'avais pas vraiment l'intention d'y aller. Ces fêtes ne m'attiraient plus depuis longtemps. Mais ce soir, c'était différent. Tout dans ma vie me semblait lourd, étouffant, même cette maison qui, autrefois, avait le pouvoir de me réconforter. Cette fois, c'était l'inverse. Les souvenirs, les voix, tout me pesait. J'avais besoin de sortir, de me changer les idées.

Je quittai la maison de ma grand-mère, attrapant ma veste sur le chemin, et rentrai chez mes parents. Comme d'habitude, ils n'étaient pas là. Ils étaient toujours absents, trop occupés ailleurs, à vivre leur vie comme si rien n'avait changé. Je montai à l'étage, poussai la porte de ma chambre et laissai tomber mes affaires sur le lit. Je devais faire un effort pour cette soirée, même si je n'en avais pas vraiment envie.

Je me plantai devant mon placard, sortant un jean noir assorti à une veste en jean de la même couleur. J'enfilai un tee-shirt blanc simple, mais qui contrastait bien avec le reste de ma tenue. En passant devant le miroir, je pris un peu de gel, coiffant mes cheveux en arrière avec ce look négligé qui m'allait bien. Satisfait de ce que je voyais, je mis une touche de parfum, attrapai mon portefeuille et mes clés, puis je quittai la maison.

En arrivant à la fête de John, le bruit était déjà assourdissant. La maison était grande, bien trop grande pour quelqu'un comme lui. Elle ressemblait à une villa moderne avec ses larges baies vitrées qui laissaient entrevoir des flashs de lumière stroboscopique et des gens qui dansaient à l'intérieur. Dehors, le jardin grouillait de monde. Un grand nombre de jeunes étaient assis autour de la piscine, une bière ou un verre à la main, tandis que d'autres riaient, hurlant pour se faire entendre par-dessus la musique.

Je passai parmi eux, me frayant un chemin jusqu'à la porte d'entrée. À l'intérieur, c'était encore plus chaotique. Le son de la musique  pulsait à travers les murs, et une foule compacte s'amassait près du bar improvisé, où plusieurs bouteilles d'alcool étaient alignées sur la table. Les lumières clignotantes et la fumée rendaient l'atmosphère étouffante.

Je cherchais des visages familiers quand je repérai Ashley, Elisa et Liam, tous les trois déjà installés sur un canapé en cuir, chacun avec un verre en main. Ashley me fit signe, et je m'approchai.

— Ah, t'as finalement décidé de sortir de ton trou, vieux ! lança Ashley en éclatant de rire. Elle me tendit une bouteille de bière sans attendre que je réponde.

— Je me suis dit que je ne pouvais pas vous laisser faire n'importe quoi sans quelqu'un pour vous surveiller, répliquai-je en plaisantant, acceptant la bière.

— Comme si on avait besoin de toi pour ça, dit Liam en me tapant sur l'épaule. On sait très bien se démerder tout seuls. Tu vas voir, ce soir, on va éclater tous les records de conneries.

— Parle pour toi, Liam, répliqua Elisa en levant les yeux au ciel. Moi, je compte juste passer une bonne soirée sans finir dans une baignoire avec une gueule de bois monumentale.

Je souris, un peu plus détendu. On discuta un moment, plaisantant sur des choses insignifiantes, et après quelques verres, l'effet de l'alcool commençait à s'infiltrer en moi. L'ambiance devenait plus légère, et je me laissais emporter par l'atmosphère, même si une partie de moi restait toujours distante.

— Je reviens, dis-je finalement en me levant. Faut que j'aille aux toilettes.

Je me dirigeai vers le couloir, m'appuyant légèrement contre les murs pour garder mon équilibre. En arrivant devant la porte des toilettes, je tombai sur lui. Le type qui traînait toujours avec Maya. Celui dont je ressentais une jalousie viscérale chaque fois que je le voyais. Il portait cette assurance agaçante, cette façon de se mouvoir comme si tout lui appartenait.

Sans réfléchir, je l'attrapai par le bras, l'arrêtant brusquement.

— Eh, toi ! T'es un ami de Maya, pas vrai ? lançai-je, la voix encore marquée par l'alcool et la frustration.

 L'ombre du ParapluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant