Après sa séance avec la psychologue, Théodora erra dans les couloirs de l'hôpital, le cœur lourd et l'esprit embrouillé. Les mots qu'elle avait entendus quelques heures plus tôt résonnaient toujours en elle, comme un refrain douloureux qu'elle ne pouvait pas chasser : Le Dr Cullen est demandé aux urgences. Ces mots avaient ravivé un espoir qu'elle croyait éteint, un espoir insensé, irréel, mais qui refusait de mourir. Elle savait que c'était absurde, qu'il y avait sûrement une explication logique, mais une part d'elle ne pouvait s'empêcher d'y croire.
Je perds la tête... pourquoi j'y crois encore ?
Les couloirs de l'hôpital semblaient s'étirer à l'infini, chaque porte qu'elle croisait la ramenant à une réalité dont elle voulait s'échapper. Les bruits des chariots, des conversations entre médecins et des machines se mélangeaient à son propre chaos intérieur. La lumière blanche des néons, crue et sans chaleur, semblait encore plus froide que d'habitude, accentuant le vide qu'elle ressentait. Les murs, d'un beige impersonnel, renforçaient cette sensation de solitude. Elle se sentait si petite, perdue dans ce dédale où chacun semblait savoir où il allait, sauf elle.
Je suis seule dans tout ça... totalement seule.
Après de longues minutes d'hésitation, elle se retrouva face aux ascenseurs. Son doigt flottait indécis au-dessus du bouton menant au niveau des urgences. Le simple fait d'appuyer signifiait admettre cet espoir, admettre qu'elle croyait encore en l'impossible. "Allez, Théo, juste pour voir," murmura-t-elle, rassemblant tout son courage avant de presser le bouton. Elle savait qu'elle se mentait à elle-même, qu'elle se donnait des faux espoirs, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Le doute persistait, plus fort que la raison.
Il ne peut pas être là... mais s'il l'était ?
L'ascenseur s'ébranla, montant lentement, étage par étage. Chaque seconde s'étirait, chaque vibration de l'ascenseur résonnait dans son corps, amplifiant son angoisse. Théodora sentait son cœur battre de plus en plus vite, ses pensées se bousculant dans sa tête. Et si c'était lui ? Et si c'était vraiment Carlisle ? Elle s'en voulait d'espérer autant, de se laisser emporter par ses rêves. Mais comment ignorer ce qu'elle avait entendu ? Après tout, pourquoi pas ?
Arrête d'y croire... tu sais bien que c'est impossible.
Les portes s'ouvrirent enfin sur le chaos des urgences. Théodora resta immobile un instant, submergée par le bruit des machines, les éclats de voix des infirmières, et les brancards qui défilaient dans les couloirs. L'effervescence autour d'elle contrastait brutalement avec son propre désespoir, la plongeant encore plus dans sa confusion. L'ambiance effervescente contrastait avec le silence glacé de sa propre solitude. Elle prit une profonde inspiration, se frayant un chemin parmi les silhouettes en blouse blanche.
Il n'est pas là... je le sais... je le sens...
Ses pas étaient lourds, hésitants, comme si chaque pas vers l'inconnu la rapprochait de cette désillusion qu'elle redoutait tant. Ses yeux cherchaient désespérément un visage familier, un signe qui confirmerait ce qu'elle espérait tant. "Carlisle..." murmura-t-elle pour elle-même, comme si le simple fait de prononcer son nom pourrait le faire apparaître. Chaque battement de cœur semblait étirer le temps, ralentissant tout autour d'elle. Elle avançait, son regard balayant chaque coin de la pièce, chaque recoin de couloir, le cœur battant à tout rompre.
Je dois être folle. Complètement folle.
Pourtant, ses pas la guidaient toujours plus loin, plus profondément dans le dédale des urgences. Tout en elle criait qu'il ne pouvait pas être là, mais elle refusait d'écouter cette voix de la raison. Elle s'apprêtait à faire demi-tour, à admettre que tout cela n'était qu'un fantasme insensé, quand son regard se figea.
À l'autre bout du couloir, elle vit une silhouette. Un homme grand, aux cheveux blonds, vêtu d'une blouse blanche, parlant avec une infirmière. Carlisle. Son cœur s'arrêta un instant, une vague d'émotion l'envahissant. Tout son corps se tendit, comme prêt à courir vers lui. C'était lui, cela ne pouvait être que lui. La même allure, la même élégance, le même air sérieux. Théodora sentit ses jambes trembler, et son cœur se mit à battre si fort qu'elle crut qu'il allait exploser.
Il est là... oh mon Dieu, c'est lui !
Elle s'avança d'un pas hésitant, puis un autre, le regard fixé sur cette silhouette qui, l'espace d'un instant, représentait tout ce qu'elle avait perdu, tout ce qu'elle espérait retrouver. Ses mains tremblaient légèrement, et elle dut faire un effort colossal pour avancer. Chaque mouvement semblait trop lourd, comme si son corps lui-même l'avertissait de la déception à venir.
Mais alors qu'elle se rapprochait, l'homme se tourna vers elle. Son visage n'était pas celui qu'elle connaissait. Ses traits étaient différents, étrangers. Son cœur se serra, et elle sentit sa gorge se nouer, la déception s'abattant sur elle comme un coup de massue. Ce n'était pas Carlisle. Ce n'était qu'un inconnu.
Non... c'est impossible... pourquoi j'ai cru ça ?
Elle resta figée, incapable de bouger, de détourner le regard. Sa poitrine se serrait douloureusement, comme si chaque battement de son cœur la blessait un peu plus. Comment ai-je pu être aussi stupide ? pensa-t-elle. Comment ai-je pu croire, ne serait-ce qu'un instant, qu'ils reviendraient ?
Je suis stupide... tellement stupide.
L'inconnu, remarquant son regard insistant, s'approcha légèrement. "Vous cherchez quelqu'un, mademoiselle ?" demanda-t-il d'un ton poli, sans jugement.
"Non... je... je me suis trompée," balbutia Théodora, sa voix brisée, ses joues brûlant de honte. Elle baissa les yeux, incapable de soutenir son regard, puis fit demi-tour rapidement, s'éloignant de lui le plus vite possible.
Pourquoi est-ce que j'y ai cru ? Pourquoi est-ce que j'ai besoin d'y croire ?
Les larmes commencèrent à couler, brouillant sa vision alors qu'elle retournait vers les ascenseurs. Elle voulait fuir cet endroit, fuir ce moment de faiblesse qui l'avait poussée à espérer l'impossible.
Je suis si bête...
Alors qu'elle atteignait presque les portes de l'ascenseur, une main se posa doucement sur son épaule. Théodora sursauta, son cœur s'emballant de nouveau, et elle se retourna brusquement, l'espoir renaissant brièvement en elle. Mais ce n'était pas Jasper, ni aucun des Cullen. C'était une infirmière au regard bienveillant, qui la fixait avec une gentillesse désarmante.
"Vous allez bien, mademoiselle ?" demanda l'infirmière. "Vous avez l'air un peu perdue."
Théodora essuya précipitamment ses larmes, tentant de reprendre contenance. "Je... oui, je vais bien. C'est juste que... j'ai cru voir quelqu'un que je connais, mais... c'était une erreur." Sa voix se brisait à chaque mot, le poids de la déception alourdissant son cœur.
Pourquoi je m'accroche encore à ça ?
L'infirmière hocha doucement la tête, sans poser plus de questions. "Parfois, l'esprit nous joue des tours. Surtout quand on traverse des moments difficiles. Parfois, on entend un nom, on croit voir un visage familier... mais ce n'est qu'une illusion. Peut-être que ce n'était pas lui cette fois, mais cela ne veut pas dire que l'espoir est vain."
Ces paroles touchèrent quelque chose au fond d'elle, une douleur qu'elle tentait désespérément d'ignorer. "Merci," murmura-t-elle d'une voix rauque, esquissant un sourire triste. "Merci de m'avoir rassurée."
L'infirmière lui rendit son sourire et s'éloigna, la laissant seule devant l'ascenseur. Théodora appuya sur le bouton, le regard perdu, ses pensées tourbillonnant dans sa tête.
Peut-être qu'un jour... je le reverrai vraiment...
Mais pour l'instant, tout ce qui lui restait, c'était l'espoir fragile d'un rêve qui s'effritait peu à peu.
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❝ 𝐋𝐔𝐌𝐈𝐍𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄 ❞ ʲᵃˢᵖᵉʳ ʰᵃˡᵉ ( FR )
Fanfiction❝ L'amour, comme la luminescence, éclaire même les coins les plus sombres, révélant des beautés cachées que seul le cœur peut percevoir. ❞ À la tombée de la nuit, une lueur douce et mystérieuse émane des recoins obscurs. Ce n'est pas les étoiles, ni...
