❝ 𝐋𝐔𝐌𝐈𝐍𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄 ❞ ʲᵃˢᵖᵉʳ ʰᵃˡᵉ ( FR )

☇ 𝟰𝟯

A toi,

Cela fait des semaines que tu es parti, et chaque jour semble être un peu plus insupportable que le précédent. La maison est devenue un tombeau silencieux, vide de toute vie, et chaque seconde qui passe m'entraîne un peu plus profondément dans cet abîme de solitude. Je ne sais même pas pourquoi j'écris ces mots, peut-être parce que j'ai besoin de hurler à quel point tu me manques, même si tu ne les liras jamais. Chaque matin, j'ouvre les yeux en espérant que tout cela n'était qu'un mauvais rêve, que tu frapperas à ma porte pour m'enlacer, que tu me murmureras ces mots que j'ai désespérément besoin d'entendre : que tout ira bien. Mais tu n'es jamais là. Et ce silence... ce silence me tue à petit feu, Jasper.

J'ai l'impression que tu as emporté une partie de moi lorsque tu es parti, une partie qui me permettait de respirer, de sourire, d'espérer. Comment as-tu pu m'abandonner ainsi ? Comment as-tu pu me promettre que tu serais toujours là, puis disparaître comme si je n'avais jamais eu d'importance ? Je ne comprends pas. Je voudrais tant te haïr, te reprocher tous ces mots que tu m'as murmurés, toutes ces promesses que tu n'as jamais tenues. Mais je n'y parviens pas. Tout ce que je ressens, c'est cette douleur, ce vide immense qui ne cesse de me dévorer un peu plus chaque jour. Je me sens perdue, comme une âme errante, sans but, dans un monde qui n'a plus de sens sans toi.

Aujourd'hui, je n'ai même pas trouvé la force de me lever. Je suis restée allongée, fixant le plafond pendant des heures, incapable de trouver une raison de bouger, de respirer, de continuer. Pourquoi devrais-je le faire ? Tout ce qui me donnait envie de vivre, tout ce qui mettait des couleurs dans ma vie, est parti avec toi. Parfois, je me demande si tu penses encore à moi, où que tu sois. Est-ce que tu regrettes un peu ? Est-ce que tu ressens ne serait-ce qu'une fraction de cette douleur qui m'écrase chaque jour ? Ou suis-je simplement devenue un vague souvenir, une ombre de ton passé que tu préfères oublier ?

Je suis tellement seule, Jasper. Tellement perdue. C'est comme si le monde continuait de tourner, comme si tout le monde continuait de vivre, mais moi, je reste figée dans ce moment où tu m'as quittée, incapable de bouger, incapable de respirer. J'aimerais pouvoir t'oublier, tourner la page, avancer, mais chaque battement de mon cœur murmure ton nom, me rappelle que tu es parti. Et je suis impuissante face à ça. Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi m'as-tu laissé seule dans cette obscurité ?

Aujourd'hui, j'ai essayé de sortir. Juste quelques minutes. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient, et j'ai pensé, l'espace d'un instant, que je pourrais peut-être aller mieux, que je pourrais retrouver un peu de cette lumière qui m'animait autrefois. Mais chaque pas, chaque souffle de vent, chaque rayon de soleil... tout me rappelait toi. C'était comme si ton ombre s'était glissée dans chaque recoin de ma vie, refusant de me laisser en paix. J'ai dû rentrer, j'ai dû fuir, parce que la douleur était trop vive, trop brûlante. C'était comme être poignardée encore et encore, sans jamais trouver de répit.

Pourquoi as-tu choisi de partir ? Pourquoi ne m'as-tu pas laissé une chance de comprendre, de te retenir, de te convaincre de rester ? Je t'en veux tellement, Jasper, mais je ne peux pas t'haïr. Je veux te revoir, je veux sentir la chaleur de tes bras autour de moi, entendre ta voix me dire que tout ira bien, que ce cauchemar prendra fin. Mais tu ne reviendras pas, n'est-ce pas ? Tu m'as abandonnée, et je ne sais pas comment continuer à vivre dans un monde où tu n'es plus là.

Aujourd'hui, j'ai relu les messages que tu m'avais envoyés, ces mots doux que tu chuchotais lorsque tu pensais que je dormais, ces petits fragments de toi que tu laissais derrière toi, et mon cœur s'est brisé un peu plus à chaque mot. Je les connais par cœur, mais je ne peux pas m'empêcher de les relire, encore et encore, comme si cela pouvait te ramener à moi, comme si cela pouvait combler un peu de ce vide immense que tu as laissé. J'aimerais tant te dire à quel point je souffre, à quel point ta disparition m'a détruite, à quel point je ne suis plus rien sans toi.