Le lendemain, cette même colère ne l'avait pas quittée. Elle l'enveloppait comme un manteau lourd, oppressant, impossible à retirer. Chaque pas résonnait dans sa tête, amplifiant sa frustration. La drogue efface tout, mais elle ne résout rien. Elle se sentait piégée dans un cercle vicieux, tournant en rond sans jamais s'en sortir. Et ce besoin qui la rongeait de l'intérieur, ce désir de s'échapper, même pour un instant... C'était plus fort qu'elle, toujours plus fort.
Les événements de la veille, la dispute avec Jasper, et ce sentiment d'être laissée à l'écart de sa propre vie l'étouffaient. Elle avait besoin de réponses, de se sentir en contrôle, même si ce n'était qu'un peu. En se levant, elle décida de se rendre chez Magnus, espérant qu'il aurait des réponses, une échappatoire peut-être, ou au moins quelque chose pour apaiser ce chaos intérieur. Le brouillard matinal s'accrochait aux arbres, comme un voile, masquant la réalité. Le monde semblait s'étouffer dans cette brume, tout comme elle, prisonnière de ses propres démons.
"Peut-être qu'il saura ce qui se passe, ou qu'il pourra m'aider à anticiper ce qui arrive," se dit-elle en enfilant une veste légère. L'air était frais, et un fin brouillard flottait encore sur les collines environnantes de Forks, conférant à la petite ville une atmosphère mystérieuse, presque irréelle.
Elle marcha d'un pas rapide vers l'arrêt de bus, ses pensées s'emmêlant. Les rues étaient encore désertes à cette heure matinale, les rares voitures passant ne produisant que de légers murmures. La brume semblait s'accrocher aux arbres, transformant leur silhouette en ombres fantomatiques, et le parfum des pins s'intensifiait à chaque pas, embaumant l'air de senteurs boisées. Elle serra les poings, essayant de maîtriser la frustration qui la rongeait encore.
Alors qu'elle attendait l'arrivée du bus, les bras croisés sur sa poitrine pour se protéger du froid, un vrombissement familier se fit entendre. En levant les yeux, elle aperçut une voiture rouge étincelante s'arrêter juste devant elle. La fenêtre côté passager s'abaissa, révélant le visage impassible de Rosalie, ses longs cheveux blonds parfaitement lissés et ses lunettes de soleil cachant une partie de son regard perçant.
" Théodora, monte. Je te dépose, " dit Rosalie d'un ton qui ne laissait pas de place à la discussion.
Théodora hésita, toujours en colère, mais Rosalie leva un sourcil, l'air exaspéré. " Jasper ne t'aurait jamais laissé y aller seule, tu sais. Mais il respecte le fait que tu sois énervée. Il te laisse de l'espace, et moi, je suis là pour t'aider, même si tu ne veux pas l'admettre. "
Avec un soupir, Théodora ouvrit la portière et s'installa sur le siège passager. La chaleur à l'intérieur de la voiture la fit frissonner, contrastant avec le froid humide du matin. Elle s'enfonça dans le cuir moelleux, croisant les bras et fixant la route qui défilait devant elle.
Le silence dans l'habitacle était plus oppressant que le brouillard dehors. Comme si chaque respiration était un rappel de l'angoisse qui la consumait. Rosalie, qui n'était jamais du genre à s'épancher, finit par briser le silence : " Je sais que tu es en colère. Et je sais que tu veux des réponses. Mais crois-moi, ce monde... il n'est jamais aussi simple que tu le voudrais. "
Simple ? Rien n'est jamais simple quand la drogue est ta seule échappatoire. Rien n'est simple quand chaque bouffée te ramène à la vie, tout en t'enterrant un peu plus profondément.
Théodora tourna la tête vers elle, ses yeux brillant d'une émotion contenue. " Je n'ai jamais demandé à être plongée dans ce monde, Rosalie. Je veux juste comprendre. Je ne veux plus être celle qui ne sait rien. "
Rosalie hocha la tête, un léger sourire adoucissant ses traits habituellement durs. " Alors arrête d'attendre qu'on te donne les réponses. Va les chercher toi-même. "
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❝ 𝐋𝐔𝐌𝐈𝐍𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄 ❞ ʲᵃˢᵖᵉʳ ʰᵃˡᵉ ( FR )
Fanfiction❝ L'amour, comme la luminescence, éclaire même les coins les plus sombres, révélant des beautés cachées que seul le cœur peut percevoir. ❞ À la tombée de la nuit, une lueur douce et mystérieuse émane des recoins obscurs. Ce n'est pas les étoiles, ni...
