☇ 𝟲𝟱

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Le lendemain, le poids de la réalité s'abattit sur Théodora comme une vague glaciale. Elle avait du mal à sortir du lit, la peur d'affronter la journée alourdissant chacun de ses mouvements. La rencontre avec l'émissaire des Volturi approchait, et elle savait que le temps des hésitations touchait à sa fin. Elle se força à descendre rejoindre ses parents pour le petit-déjeuner, tentant de masquer l'angoisse qui s'insinuait en elle.

Chaque instant semblait la rapprocher du précipice. Il n'y avait plus d'échappatoire.

"Tu as l'air préoccupée, ma chérie," remarqua sa mère en lui tendant une tasse de café fumant. L'arôme réconfortant se mêlait à l'odeur familière des toasts grillés et du beurre fondu, un parfum qui aurait dû l'apaiser.

Théodora esquissa un sourire forcé, secouant la tête. "Rien de grave, juste beaucoup de devoirs à rendre cette semaine," répondit-elle, espérant que sa voix ne trahisse pas son inquiétude.

Mentir devenait une seconde nature, une barrière fragile entre elle et le monde.

Ses parents échangèrent un regard discret, mais elle percevait leur inquiétude latente, une inquiétude qui n'avait rien à voir avec les préoccupations banales d'une adolescente. Ignorant leur regard insistant, elle finit rapidement son petit-déjeuner, les gestes mécaniques, comme si elle n'était plus tout à fait là.

Elle souriait, mais à l'intérieur, tout s'effondrait.

Une fois à l'extérieur, l'air frais du matin lui donna un léger frisson. Elle marcha d'un pas lent vers le lycée, chaque pas alourdissant davantage le fardeau qu'elle portait. La lumière dorée du soleil se reflétait sur les feuilles humides, créant des éclats de lumière, mais même ce spectacle qu'elle aimait tant autrefois semblait dépourvu de toute beauté aujourd'hui.

Le monde continuait de tourner, indifférent à la tempête qui rugissait en elle.

Au lycée, elle tenta de se fondre dans l'ambiance, de rire aux blagues de ses amis, de participer aux conversations, mais tout lui paraissait si lointain. Elle riait, mais c'était un rire automatique, vide de toute joie véritable.

Le masque qu'elle portait devenait de plus en plus lourd.

Alors qu'elle quittait le lycée cet après-midi-là, Théodora aperçut Jasper qui l'attendait à leur endroit habituel, adossé à un arbre, les bras croisés. Dès qu'elle croisa son regard, elle sut que quelque chose n'allait pas. Sa posture, d'ordinaire détendue, était tendue, son visage empreint d'une gravité inhabituelle.

"Il est arrivé," annonça-t-il sans préambule en marchant à ses côtés, sa voix grave résonnant comme une alarme silencieuse.

Théodora sentit son cœur s'emballer, chaque mot résonnant douloureusement dans sa poitrine. "Santiago..." murmura-t-elle. "Qu'est-ce qu'il veut exactement ?"

"Il veut une réponse claire," répondit Jasper, son regard se posant brièvement sur elle, comme s'il évaluait son état. "Il veut savoir si tu comptes te transformer, faire le rituel... ou s'il doit prendre des mesures lui-même."

Le destin n'attendait plus. La décision devait être prise, qu'elle le veuille ou non.

Ces derniers mots la frappèrent de plein fouet, lui coupant le souffle. Théodora s'arrêta brusquement, le sol semblant se dérober sous ses pieds. "C'est... c'est trop rapide," balbutia-t-elle, la voix tremblante. "Je n'ai pas encore décidé..."

Jasper s'approcha d'elle, posant ses mains sur ses épaules avec une douceur infinie. "Nous allons essayer de gagner un peu de temps," dit-il doucement, ses doigts se resserrant légèrement comme pour la rassurer. "Mais tu ne peux plus repousser cette décision. Il va falloir que tu choisisses."

❝ 𝐋𝐔𝐌𝐈𝐍𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄 ❞ ʲᵃˢᵖᵉʳ ʰᵃˡᵉ ( FR )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant