❝ 𝐋𝐔𝐌𝐈𝐍𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄 ❞ ʲᵃˢᵖᵉʳ ʰᵃˡᵉ ( FR )

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Alice était assise tranquillement dans le salon des Cullen, un livre ouvert sur ses genoux, lorsque la vision la frappa de plein fouet. Son corps se tendit violemment, et le livre tomba au sol, ses pages se froissant dans un bruit sec. Ses yeux s'écarquillèrent, devenant vitreux, et elle porta brusquement les mains à sa tête comme pour empêcher la vision de l'envahir, mais c'était trop tard. Un cri déchirant s'échappa de sa gorge, si puissant qu'il résonna à travers la maison comme un écho terrifiant. "Non !"

Les Cullen accoururent aussitôt, la peur gravée sur leurs visages. La quiétude du salon se brisa en un instant, remplacée par une agitation frénétique. Jasper fut le premier à s'agenouiller devant elle, ses mains saisissant fermement les épaules d'Alice. Son regard, habituellement si calme, était maintenant brûlant d'une panique qu'il tentait de maîtriser. "Alice, qu'est-ce que tu as vu ?!" Sa voix était rauque, presque un murmure, mais teintée d'une urgence désespérée.

Alice haletait, son souffle saccadé, comme si elle avait couru des kilomètres.  "Théodora... Elle..." Sa voix se brisa, incapable de prononcer les mots qui la hantaient. "Maria l'a trouvée... Elle est en train de mourir, Jasper. Oh mon Dieu, elle est seule !"

Le silence tomba sur le salon comme un couperet. Jasper recula d'un pas, les traits déformés par l'incompréhension et la terreur. Ses doigts se crispèrent, ses jointures blanchissant sous la pression. "Mais... comment ?" Sa voix trembla, emplie d'une colère sourde qui bouillonnait en lui. "Elle était censée être surveillée !"

Edward, qui était resté en retrait, ferma les yeux, ses sourcils se fronçant sous l'effort de la concentration. Son visage prit une expression douloureuse, comme s'il cherchait désespérément des réponses. "Avec tout ce qui s'est passé hier soir... personne n'a pris le tour de garde ce matin." Ses mots tombèrent comme une sentence, lourds de culpabilité, et le silence qui suivit fut presque insupportable.

La tension était palpable, chaque membre de la famille Cullen ressentait le poids de leur erreur, leur négligence. Jasper serra les dents, sa poitrine se soulevant de manière irrégulière, le regard fixe, perdu dans le vide, imaginant l'horreur que devait vivre Théodora en cet instant. Ses mains tremblaient légèrement, et il sentit une fureur glaciale monter en lui, mêlée à une peur qu'il n'avait jamais ressentie auparavant.

"Pas le temps pour les regrets maintenant," intervint Carlisle d'une voix autoritaire, son regard perçant chaque membre de sa famille. "Nous devons la retrouver, et vite."

En une fraction de seconde, les Cullen se mirent en mouvement, unis par un même objectif. Carlisle et Esmée prirent la tête, leurs silhouettes se fondant dans l'obscurité de la forêt qui entourait la maison. Edward, Emmett, Rosalie, Jasper, et Alice les suivirent de près, leurs pas s'accélérant jusqu'à ce qu'ils ne soient plus que des ombres fuyantes à travers les arbres. Les feuilles mortes craquaient sous leurs pieds, la pluie fine qui tombait se mêlant à la brume épaisse qui s'élevait du sol.

Le vent glacial fouettait le visage de Jasper, mais il n'y prêtait pas attention. Son esprit était focalisé sur un seul point : Théodora. La rage, mêlée à la peur, grondait en lui comme un tambour de guerre, rongeant ses entrailles. Les branches griffaient sa peau, mais il n'en ressentait aucune douleur, son esprit obnubilé par le besoin de la retrouver. Il serra les poings si fort que ses ongles s'enfoncèrent dans sa paume, mais il ne relâcha pas la pression.

"Tiens bon, Théodora," murmura-t-il entre ses dents serrées, luttant contre l'angoisse qui menaçait de l'engloutir. "Je t'en supplie, tiens bon."

Chaque pas qu'il faisait semblait le rapprocher de l'inévitable vérité, de cette réalité qu'il refusait d'accepter. L'air était lourd, chargé d'une tension presque palpable, et le souffle de Jasper se transforma en nuage de brume à chaque expiration. La forêt s'étendait devant eux, immense et silencieuse, mais au fond de lui, il savait qu'ils n'avaient pas de temps à perdre. La vie de Théodora en dépendait, et il ne laisserait personne, pas même Maria, la lui arracher. L'odeur de son sang...