À moi, celle qui n'est plus qu'une ombre,
Je ne sais plus qui tu es. J'essaie de retrouver ton visage dans le miroir, mais tout ce que je vois, c'est un reflet brisé, une silhouette vacillante qui me fixe avec des yeux éteints. Où es-tu passée, toi qui souriais autrefois, toi qui croyais que la vie avait encore un sens ? Où est cette lumière qui brûlait dans tes yeux, ce feu qui te faisait avancer, même dans les jours les plus sombres ? Tout ce qu'il reste maintenant, c'est un vide, un abîme qui semble ne jamais se refermer.
Je t'écris parce que je ne sais plus quoi faire d'autre. Les mots ont toujours été ton refuge, et pourtant, aujourd'hui, ils te glissent entre les doigts, comme du sable qui s'échappe, inexorablement. Je t'écris parce que je veux comprendre comment tu en es arrivée là, à ce point où chaque respiration semble une bataille, où chaque battement de cœur résonne comme un rappel douloureux que tu es toujours là, mais que tu n'existes plus vraiment.
Tu t'es perdue, et je ne sais pas si tu trouveras un jour le chemin du retour. Il fut un temps où tu te relevais, où tu te battais contre la tempête qui grondait en toi. Aujourd'hui, tu t'es laissé(e) submerger, engloutie par les vagues qui te tirent toujours plus bas. Tu disais que tu étais forte, que rien ne pouvait t'abattre, mais regarde-toi maintenant : tu n'es plus qu'un éclat de ce que tu étais, un souvenir qui s'efface peu à peu.
Il y a des jours où tu te demandes s'il vaut encore la peine de se battre, s'il reste encore quelque chose à sauver de ce qui te composait. Mais tu sais quoi ? Parfois, je me dis que ce n'est pas toi qui as échoué, mais le monde qui t'a abandonné. Peut-être que c'est ce que la vie fait : elle te brise, encore et encore, jusqu'à ce que tu n'aies plus rien à offrir. Et c'est là que tu es maintenant, à genoux, les mains vides, ne sachant plus comment recoller les morceaux de ton propre être.
Je vois bien que tu fais semblant. Tu souris quand on te regarde, tu ris quand on t'adresse la parole, mais à l'intérieur, il n'y a que du vide, un silence assourdissant qui te dévore de l'intérieur. Comment en est-on arrivé là ? Comment t'es-tu laissée devenir une étrangère à toi-même, une âme errante qui ne trouve plus sa place nulle part ? Tu dis que tout va bien, que tu t'en sortiras, mais tu sais, au fond, que ce n'est qu'un mensonge. Un mensonge que tu répètes sans cesse, comme pour te convaincre que, peut-être, un jour, il deviendra la vérité.
Je ne t'écris pas pour te juger. Je ne t'écris pas pour te blâmer. Je t'écris parce que tu dois entendre ces mots, parce que tu dois savoir que tu mérites mieux que cette souffrance qui t'enchaîne. Mais je sais que tu ne veux pas l'entendre. Je sais que tu préfères rester dans cette obscurité, parce qu'elle est devenue ton refuge, ta prison, et que la lumière te fait peur.
Je ne sais pas si tu trouveras un jour la force de te relever, si tu réussiras à recoller les fragments éparpillés de ton être. Mais je t'en supplie, essaie. Essaie encore, même si tout en toi te dit d'abandonner. Même si la douleur te submerge, même si l'ombre de ton passé te hante à chaque pas, essaie de trouver ce petit éclat de lumière, cette étincelle qui brille quelque part en toi, même si elle est enfouie sous des couches de tristesse et de désespoir.
Et si un jour tu te sens prête, si un jour tu veux redevenir celle que tu étais, je serai là. Je serai là pour t'accueillir, pour te prendre par la main et t'aider à marcher à nouveau, pas après pas, jusqu'à ce que tu retrouves ton chemin.
Je t'attendrai. Je t'attendrai, même si tu ne reviens jamais.
Avec tout l'amour que tu refuses de te donner,
Toi.
ღ
À moi-même, celle que j'ai oubliée,
Il y a des nuits comme celle-ci où tout semble plus lourd. Les étoiles brillent quelque part là-haut, mais je ne les vois plus. Pas vraiment. Elles sont là, invisibles derrière les nuages épais qui s'accumulent dans mon esprit. J'ai longtemps cru que je pouvais les retrouver, ces étoiles, que je pouvais retrouver la lumière qui m'habitait autrefois. Mais plus le temps passe, plus je me demande si j'en suis encore capable, si je n'ai pas laissé une part de moi se perdre à jamais dans cette obscurité.
Je te regarde, et je vois quelqu'un d'étranger. Tu étais différente avant, tu te souviens ? Il y avait cette flamme en toi, cette envie de dévorer le monde, de tout prendre, de tout vivre intensément. Mais maintenant... maintenant, je vois seulement un reflet brisé, comme une vieille photographie fanée par le temps, où les couleurs se sont éteintes et où tout semble si loin, si irréel. Quand est-ce que tu t'es perdue ? À quel moment as-tu laissé les morceaux de toi glisser entre tes doigts, sans même t'en rendre compte ?
Il y a tellement de choses que j'aimerais te dire. Tellement de secrets que je t'ai cachés, même à toi. J'ai trop souvent fait semblant d'aller bien, d'être forte, d'être celle qui pouvait tout affronter. Mais la vérité, c'est que je ne suis pas forte. Pas autant que j'aurais voulu l'être. Et je sais que tu le ressens aussi, ce poids dans ta poitrine, cet étau qui te serre chaque jour un peu plus, cette sensation de dériver sans jamais pouvoir te raccrocher à quoi que ce soit de solide.
Tu as traversé tellement de tempêtes, tu as survécu à des choses dont personne ne connaît l'ampleur. Et pourtant, malgré toutes ces épreuves, tu t'es abandonnée. Tu t'es oubliée dans ce tourbillon de souffrance, comme si te perdre était plus simple que de te relever. Tu as laissé les vagues te submerger, sans jamais lutter, parce que c'était plus facile ainsi. Mais regarde où ça t'a menée... Tu es ici, seule face à toi-même, face à cette version de toi que tu ne reconnais plus.
Je me demande parfois si tu trouveras la force de revenir. Est-ce que tu t'en souviens encore, de ce que ça fait d'être toi ? De sourire sans avoir à te forcer ? De sentir la chaleur du soleil sans être envahie par ce froid intérieur qui te ronge ? Est-ce que tu te souviens de ces jours où tu rêvais encore, où tout semblait possible, où l'avenir ne te faisait pas peur ?
Je veux que tu reviennes, mais je ne sais pas comment t'y amener. C'est comme si nous étions deux étrangers désormais, toi et moi. Comme si les chemins que nous avons pris nous avaient éloignées l'une de l'autre, au point où je ne sais plus comment te retrouver. Je suis fatiguée de me battre contre cette ombre qui te recouvre, cette ombre qui a pris la place de la personne que j'étais. Et toi, tu es fatiguée aussi, je le sais.
Je sais que tu aimerais crier, que tu aimerais tout envoyer valser, mais à chaque fois, quelque chose te retient. Comme si tu avais peur de briser ce qui reste de toi. Mais regarde autour de toi... il n'y a plus rien à briser. Nous sommes déjà en morceaux. Il ne reste que des éclats de ce que nous étions, et c'est à toi de décider si tu veux les assembler à nouveau, ou si tu veux les laisser là, abandonnés, à se faner avec le temps.
Je te pardonne, tu sais. Je te pardonne de t'être égarée, de t'être laissée emporter par tout ce qui te faisait mal. Je te pardonne d'avoir voulu fuir plutôt que de te battre. Et j'espère que, peut-être, un jour, tu te pardonneras aussi. Parce que nous ne pourrons jamais avancer si tu continues à porter ce poids sur tes épaules, si tu continues à te blâmer pour tout ce que tu n'as pas su affronter.
Je ne te demande pas de redevenir celle que tu étais. Non, ce serait injuste. Nous avons changé, toi et moi. Le temps nous a transformées, et il est impossible de revenir en arrière. Mais je te demande de te souvenir de qui tu peux être. De retrouver cette lueur en toi, cette petite flamme qui brûle encore, quelque part au fond, même si tu penses qu'elle s'est éteinte depuis longtemps.
Tu es plus forte que tu ne le crois, même si tout semble t'échapper. Et je sais qu'un jour, tu te relèveras. Pas aujourd'hui, peut-être pas demain, mais un jour. Tu retrouveras ton chemin, et ce jour-là, tu sauras que tout ce que tu as traversé t'a menée là où tu devais être. Tu es capable d'aimer encore, même si tu as oublié comment faire. Et un jour, tu te pardonneras.
Alors, pour ce soir, ferme les yeux. Laisse les ténèbres t'envelopper, mais ne te laisse pas y noyer. Demain est un autre jour, et peut-être que demain, tu te réveilleras avec un peu plus de force, avec un peu plus d'espoir. Je serai là, à t'attendre, prête à te retrouver, à redevenir une seule et même personne avec toi.
Avec tout ce que nous avons perdu,
Celle que tu as oubliée.
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❝ 𝐋𝐔𝐌𝐈𝐍𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄 ❞ ʲᵃˢᵖᵉʳ ʰᵃˡᵉ ( FR )
Fanfic❝ L'amour, comme la luminescence, éclaire même les coins les plus sombres, révélant des beautés cachées que seul le cœur peut percevoir. ❞ À la tombée de la nuit, une lueur douce et mystérieuse émane des recoins obscurs. Ce n'est pas les étoiles, ni...
