❝ 𝐋𝐔𝐌𝐈𝐍𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄 ❞ ʲᵃˢᵖᵉʳ ʰᵃˡᵉ ( FR )

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La lumière du crépuscule commençait à décliner, teignant le ciel d'une teinte orangée. Théodora se trouvait dans le grand salon des Cullen, assise sur un canapé moelleux, son esprit encore agité par les récents événements. La maison, d'habitude si vivante, semblait étrangement silencieuse. Jasper était parti chasser, et les autres Cullen s'étaient dispersés, chacun vaquant à ses occupations. Théodora était seule, ou du moins, c'est ce qu'elle pensait.

Le silence de la maison pesait sur elle, comme une couverture lourde qui l'empêchait de respirer pleinement. Chaque coin de la pièce semblait chargé de souvenirs, de décisions qu'elle n'avait pas encore prises.

Alors que le silence se prolongeait, Théodora vit Renesmée entrer discrètement dans la pièce, ses crayons de couleur serrés contre sa poitrine. D'un pas léger, presque imperceptible, elle s'installa tranquillement près de la cheminée, choisissant un coin à l'écart.

Le temps file, insaisissable, comme le sable qui s'écoule entre les doigts, emportant avec lui les souvenirs d'une innocence perdue.

Théodora la regarda s'installer, fascinée par l'innocence et la tranquillité que dégageait l'enfant. Renesmée sortit ses crayons avec soin, étalant ses feuilles devant elle, concentrée sur ce petit monde qu'elle s'apprêtait à créer. Les flammes dansaient doucement dans l'âtre, projetant une lumière douce qui se reflétait sur ses boucles, tandis que ses petites mains commençaient à tracer des lignes sur le papier.

L'enfance, ce royaume éphémère où chaque instant est gravé dans une éternité fragile. Et pourtant, il suffit d'un battement de cils pour que cette magie s'efface, emportée par les vents du temps.

Chaque coup de crayon semblait résonner avec une étrange harmonie dans la pièce. Le crépitement du feu et le glissement des crayons sur le papier formaient un rythme presque hypnotique. Renesmée semblait dans son propre univers, un havre de paix au milieu de l'agitation et des tensions silencieuses qui flottaient dans l'air.

Comme des feuilles mortes emportées par le vent, les instants d'insouciance s'éloignent, nous laissant face à la réalité cruelle de l'âge adulte.

Théodora sentit une vague d'émotion la submerger. Renesmée avait grandi, beaucoup plus qu'elle ne l'avait imaginé. Il y avait quelque chose d'incroyablement apaisant et, en même temps, profondément troublant dans cette scène. Un mélange de tendresse et de tristesse la serrait à la gorge. Elle se surprit à imaginer ce qu'aurait été sa vie sans les Cullen, sans ces moments volés à la normalité, où tout semblait encore possible.

Le passé, ce miroir brisé, reflète à la fois nos souvenirs les plus doux et nos regrets les plus amers. Et dans ces éclats éparpillés, nous cherchons en vain les morceaux perdus de ce que nous étions.

Renesmée, toujours concentrée sur son dessin, leva un instant les yeux et croisa le regard de Théodora. Un sourire timide illumina son visage, une lueur de bonheur simple dans ses grands yeux. C'était comme si, dans ce moment si fragile, la petite fille comprenait tout, sans avoir besoin de mots.

Les enfants, avec leur sagesse silencieuse, captent ce que les adultes tentent d'oublier : que le temps est une rivière que rien n'arrête, et que chaque sourire volé est un trésor avant qu'il ne disparaisse.

"Théodora ?" La voix de Rosalie retentit doucement derrière elle.

Théodora se tourna, légèrement surprise de la voir. Rosalie n'était pas souvent celle qui engageait les conversations, surtout avec elle. Il y avait toujours eu une certaine distance entre elles, une froideur que Théodora avait du mal à comprendre. Mais ce soir-là, Rosalie semblait différente, presque vulnérable.