L'atmosphère du gymnase était électrisante, l'air chargé d'adrénaline. Les murs semblaient vibrer sous les cris des supporters, et la tension montait à chaque point marqué. Les spectateurs portaient les couleurs de Forks, et l'équipe de Théodora se battait avec acharnement contre l'équipe de Port Angeles. Chacune de ses coéquipières portait le même uniforme : un short noir moulant, un t-shirt blanc ajusté, des chaussettes hautes jusqu'aux genoux, des genouillères protectrices, et des baskets flambant neuves qui crissaient à chaque mouvement sur le parquet.
Le score affichait 23-23. Le regard concentré, Théodora s'aligna sur le terrain, prête à recevoir le service adverse. Le ballon s'éleva dans les airs, filant rapidement vers Forks. Elle plia les genoux, les mains prêtes à frapper, son esprit entièrement focalisé sur la trajectoire. Le ballon fusait, et elle plongea au sol dans un mouvement gracieux, effectuant un roulé-boulé pour le maintenir en jeu. Elle le renvoya d'une manchette précise et puissante, ses doigts engourdis par l'impact.
Les supporters éclatèrent en cris d'encouragement, leur enthousiasme lui donnant un regain d'énergie. Le ballon voltigeait entre les deux équipes, l'intensité du match ne cessant d'augmenter. L'air était épais de sueur et de concentration, le gymnase tout entier retenait son souffle. L'équipe adverse lança une attaque puissante, prête à clore le set, mais Théodora, en alerte, bondit à nouveau, interceptant le ballon avec une précision presque féroce. Le public éclata de joie alors qu'elle renvoyait la balle, un geste parfait qui montrait toute l'étendue de son talent.
Le ballon fut propulsé en l'air par l'équipe adverse, flottant un instant, comme suspendu dans le temps. Théodora courut vers le filet, ses muscles tendus, ses yeux rivés sur l'objet de toutes ses attentions. Et, d'un saut puissant, elle s'éleva. Tout ralentit autour d'elle, et elle frappa le ballon de toutes ses forces, l'écrasant au sol de l'équipe adverse. Le ballon heurta le sol avec un bruit sourd. "Point !" s'écria l'arbitre, et la salle explosa de clameurs. Forks venait de passer à 24-23.
C'est alors qu'elle ressentit un frisson étrange la traverser, un frisson qui semblait naître au plus profond d'elle-même, s'étendant comme une vague jusqu'à la pointe de ses doigts. Son corps se figea, comme si le temps lui-même avait décidé de suspendre son cours, et, presque instinctivement, son regard se tourna vers les gradins. Elle ne savait pas ce qu'elle cherchait, mais ce qu'elle vit la frappa comme un éclair en pleine tempête.
Deux silhouettes se découpaient dans la lumière tamisée des projecteurs : Jasper et Alice. Théodora sentit son souffle se bloquer, sa gorge se serrer, et, pendant un instant fugace, elle crut que son cœur avait cessé de battre. Jasper était là. Après des mois d'absence, il se tenait debout, majestueux, et il semblait étrangement irréel, comme une apparition sortie d'un rêve qu'elle avait trop longtemps chéri.
Ses cheveux blonds dorés captaient la lumière d'une manière presque surnaturelle, chaque reflet accentuant la perfection de ses traits. Son visage, à la fois angélique et énigmatique, portait cette expression qu'elle connaissait si bien, mélange de calme et de contrôle. Ses yeux, deux éclats d'or liquide, balayèrent la scène, et lorsqu'ils rencontrèrent les siens, Théodora ressentit une décharge électrique, un courant brûlant qui fit trembler son corps.
Autour de lui, le monde semblait disparaître, les bruits s'estomper, les lumières s'adoucir. Il était là, comme une île isolée dans un océan agité, et tout en elle criait de le rejoindre. Pourtant, elle resta figée, incapable de bouger, son esprit pris dans une spirale d'émotions contradictoires : la douleur de son absence, la joie déchirante de le revoir, et une colère sourde qu'elle n'avait pas anticipée.
À ses côtés, Alice rayonnait. Son visage, délicat et lumineux, était éclairé par un sourire radieux. Elle semblait flotter, sa grâce naturelle accentuée par son air pétillant. Le bras de Jasper était passé autour de ses épaules dans un geste protecteur et familier, et ils riaient doucement, une complicité évidente illuminant leur échange.
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❝ 𝐋𝐔𝐌𝐈𝐍𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄 ❞ ʲᵃˢᵖᵉʳ ʰᵃˡᵉ ( FR )
Hayran Kurgu❝ L'amour, comme la luminescence, éclaire même les coins les plus sombres, révélant des beautés cachées que seul le cœur peut percevoir. ❞ À la tombée de la nuit, une lueur douce et mystérieuse émane des recoins obscurs. Ce n'est pas les étoiles, ni...
