☇ 𝟴𝟮

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Théodora sentit une pression croissante dans sa poitrine alors qu'elle se tenait debout au milieu de sa chambre, les yeux rivés sur son téléphone posé sur le lit. L'écran affichait un message de son professeur, un rappel sur un devoir qu'elle avait complètement oublié. Ce n'était qu'un simple rappel, quelque chose d'insignifiant en soi, mais pour elle, c'était la goutte de trop. Depuis qu'elle avait commencé les entraînements avec Magnus, elle avait totalement décroché de l'école. Les cours ne faisaient plus partie de sa réalité. Elle n'y mettait plus les pieds, trop absorbée par ses nouvelles responsabilités. Ce message lui rappela soudain tout ce qu'elle avait laissé derrière, et le poids de ces choix s'abattit sur elle.

Tout s'effondre pour un simple rappel. Comment ai-je pu en arriver là ?

Sa respiration devint soudainement irrégulière, rapide et superficielle. Elle porta une main tremblante à sa poitrine, tentant de respirer plus profondément, mais l'air semblait refuser de pénétrer dans ses poumons. Sa vision commença à se brouiller, les murs de sa chambre paraissant se rapprocher d'elle, comme si l'espace se réduisait autour d'elle.

Je me noie dans cet air qui ne veut plus entrer. C'est comme être enterrée vivante...

Elle sentit ses jambes se dérober sous elle, et elle se laissa tomber sur le lit, le cœur battant si fort qu'elle avait l'impression qu'il allait exploser. Sa tête bourdonnait, les pensées tourbillonnant dans un chaos incohérent. "Respire, Théodora, respire..." Elle essaya de se calmer, mais plus elle essayait, plus son corps refusait de coopérer.

Les battements de mon cœur... ils me déchirent de l'intérieur. Comme des coups de massue à chaque seconde.

Les couleurs autour d'elle semblaient se fondre et se distordre, comme si elle était prise dans un tourbillon sombre et oppressant. Elle se sentait piégée, incapable de bouger, de penser correctement. Les sons devenaient étouffés, distants, comme si elle était sous l'eau. Les battements de son cœur résonnaient dans sa tête, une pulsation sourde et terrifiante.

Le monde se tord autour de moi, et je disparais dans cette spirale qui m'aspire. Où suis-je ? Qui suis-je encore ?

Puis, tout à coup, c'était comme si le sol se dérobait sous elle. Elle se sentit chuter, aspirée par un vide infini. La panique s'empara d'elle, incontrôlable, dévorante. Elle se recroquevilla sur le lit, serrant les genoux contre sa poitrine, secouée par des sanglots silencieux. Des larmes chaudes coulaient sur ses joues sans qu'elle puisse les retenir, et chaque respiration lui faisait mal, comme si elle se noyait.

Je suis prisonnière de mon propre corps, de mes propres pensées. Comment s'échapper quand l'ennemi, c'est soi-même ?

"Je ne peux pas... Je ne peux pas... Je ne peux pas..." murmura-t-elle, la gorge serrée, comme si prononcer ces mots pouvait lui apporter un peu de réconfort. Mais rien ne venait, rien ne changeait. La terreur, l'angoisse, la sensation d'être engloutie, tout était trop intense, trop réel.

Dans un réflexe de désespoir, elle tendit la main sous son lit, à la recherche de sa cachette secrète. Ses doigts tremblants heurtèrent enfin une petite boîte en métal, celle où elle avait caché son herbe et son matériel. Un mélange de honte et de culpabilité l'envahit, mais elle n'arrivait plus à penser clairement. Elle avait besoin de quelque chose, de n'importe quoi, pour échapper à ce cauchemar éveillé.

Qu'importe le prix à payer... Si ça me fait oublier ne serait-ce qu'un instant, je le ferai.

Elle ouvrit la boîte d'un geste maladroit, les doigts tremblants, le cœur battant encore plus fort, si c'était possible. Ses pensées hurlaient qu'elle faisait une erreur, qu'elle avait promis de faire des efforts, de ne plus se réfugier dans cette échappatoire. Mais sa détresse était si intense, si insupportable, qu'elle se sentait prête à tout pour la faire taire, ne serait-ce qu'un instant.

❝ 𝐋𝐔𝐌𝐈𝐍𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄 ❞ ʲᵃˢᵖᵉʳ ʰᵃˡᵉ ( FR )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant