❝ 𝐋𝐔𝐌𝐈𝐍𝐄𝐒𝐂𝐄𝐍𝐂𝐄 ❞ ʲᵃˢᵖᵉʳ ʰᵃˡᵉ ( FR )

☇ 𝟵𝟭

La lune brillait intensément dans le ciel, son éclat blanchissant la clairière où les Cullen, Théodora, et Magnus s'étaient rassemblés. Ils étaient à l'orée de Forks, un lieu isolé où la confrontation à venir pourrait se dérouler à l'abri des regards humains. L'atmosphère était lourde de tension, presque suffocante, tandis que la brume épaisse se glissait entre les arbres, enveloppant la forêt d'une aura mystérieuse et oppressante. Ce soir, tout allait se jouer, et chacun sentait l'importance de ce moment suspendu dans le temps.

Je suis un soldat brisé, un guerrier épuisé avant même que la bataille ne commence.

Théodora sentait son cœur battre à un rythme affolé, mais ce n'était pas seulement l'anticipation du combat qui la paralysait. La fatigue la rongeait de l'intérieur, ses muscles endoloris semblaient peser des tonnes, et chaque mouvement était un effort monumental. Les symptômes de son sevrage la prenaient d'assaut : les mains moites, la gorge sèche, des tremblements incontrôlables qui la faisaient frissonner malgré elle. Elle se sentait à bout, et un désespoir sourd montait en elle, la submergeant. Comment allait-elle tenir ? Comment pouvait-elle se battre dans cet état, alors que chaque fibre de son être semblait vouloir l'abandonner ?

Mon corps est une prison... Un enfer de chair et de souffrance. Chaque respiration est une brûlure. Chaque battement de cœur est une torture.

Le vent glissait entre les arbres, un murmure à peine audible, une voix dans l'obscurité qui semblait lui promettre un repos éternel. Elle ferma les yeux un instant, laissant la pensée de l'abandon l'effleurer, douce, séduisante. Elle laissa son esprit dériver, imaginant l'idée de tout laisser tomber, d'abandonner la lutte. Se laisser aller, se laisser tomber à genoux et offrir sa vie, juste pour que tout cela cesse. C'était une pensée fugace, mais elle s'accrocha à elle, tentatrice, promettant la fin de la douleur, la fin de ce combat incessant. Peut-être que ce serait plus facile... Peut-être que la mort serait enfin une libération.

Ce serait si facile... tout laisser tomber, tout arrêter. Me laisser disparaître dans cette brume...

Mais une autre partie d'elle se révolta, chassant cette pensée fugace, refusant de céder à la tentation. Elle avait appris à canaliser sa douleur, à la transformer en une arme, et elle devait le faire ce soir. Elle inspira profondément, comme pour se raccrocher à un souffle de vie dans ce chaos intérieur.

Reste debout. Reste en vie. Pour lui. Pour toi.

Le vent chuchotait entre les branches, et les feuilles craquaient sous le poids des pas lourds des vampires qui se rapprochaient. Finalement, les Volturi firent leur apparition. Aro, Caius, et Marcus se tenaient en avant, leur présence imposante et presque surnaturelle. Derrière eux, se tenaient Santiago et six autres gardes, parmi lesquels Félix et Demetri, tous en rang, droits et silencieux, comme les statues d'un temple ancien. Leurs capes noires flottaient légèrement dans la brise nocturne, créant une image d'obscurité mouvante.

Aro s'avança, son visage blafard s'éclairant d'un sourire énigmatique. " Eh bien, bien, bien... Nous sommes enfin réunis. " Sa voix résonnait doucement, presque mélodieuse, mais il y avait une menace sous-jacente dans chacun de ses mots. " Alors, c'est elle, la fameuse humaine qui aurait été... touchée par le surnaturel. "

Je ne suis qu'une proie aux yeux de ces monstres... un jouet qu'ils veulent briser, tester, dévorer.

Théodora sentit son cœur battre plus fort, mais ce n'était pas uniquement la peur. C'était l'épuisement qui pesait lourdement sur ses épaules, les tremblements légers qui agitaient ses mains, les sueurs froides qui coulaient sur sa nuque. Chaque jour depuis son sevrage forcé, elle avait lutté pour rester forte, pour ne pas céder à l'appel tentateur de la drogue qui lui promettait l'apaisement, mais ce soir, la bataille à venir et la présence des Volturi semblaient rendre sa lutte encore plus difficile.