The Dorian's Story : La Prophétie Du Héros

Chapitre 57 : La loi du plus fort

« Je n'ai absolument aucune idée de ce que peut être son niveau de maîtrise au combat à l'épée. Personne ne sait vraiment si l'empereur des Eaux est capable de se battre aussi bien que son armée. Je privilégie donc la fougue, et l'attaque. Il pare, prestement. Il sait au moins éviter les coups. Je me mets à enchainer les attaques. Il les pare nonchalamment, sans semblait fournir le moindre effort. Je me pose alors, prenant un peu de recul. Cette technique risque de ne pas être la bonne. Je vais m'épuiser pour peu de résultats.

Je sens les regards sur nous. Je sens les regards de mes hommes qui espèrent de tout leur cœur que je sorte vainqueur de ce combat. Je sens le regard de mes ennemis qui pensent que je vais m'écrouler devant leur chef. L'atmosphère autour de nous est dense. On sent qu'il y a une certaine pression. Je sens également son regard à lui. Il m'observe, un sourire en coin. Il ne voit sûrement en moi qu'un gamin qui tente de changer le monde mais qui n'en a pas les moyens. Il ne me voit pas comme un obstacle, mais plutôt comme l'une des étapes de son ascension à la tête du monde. Je ne le menace pas, je suis juste un moustique qu'il chasse du revers de la main, prêt à l'écraser à tout moment.

Cette fois-ci, c'est lui qui m'attaque. Ces mouvements sont mesurés et réfléchis. Sa technique est bonne ; elle semble même imparable. Mais j'ai moi-même était à bonne école. Et je sais également que la Nation des Feux est meilleur épéiste que celle des Eaux. Mes professeurs à moi non pas étaient des professeurs nés, avec des dizaines d'années d'expérience mais des personnes nées avec le don de manier l'épée et la capacité à savoir danser tout en combattant.

Je pare donc ses attaques sans grande difficulté. Ces premiers échanges nous permettent de jauger le niveau de l'autre mais je sais très bien que la tournure des évènements peu rapidement changer pour moi. Nous échangeons encore quelques coups pendant plusieurs dizaines de minutes.

Nous commençons tous les deux à ressentir les effets du combat. Nous haletons, cherchant notre souffle, la sueur commence à perler sur nos visages, la fatigue commence à apparaitre. Autour de nous, il n'y a aucun bruit. Tout le monde est bien trop concentré sur notre combat pour oser faire le moindre commentaire. Chacun respecte la scène qui se déroule sous ses yeux. Ce combat est beaucoup trop important pour qu'il y ait une quelconque interférence.

Du coin de l'œil, j'aperçois le peu d'allier qu'il me reste : mes amis. Les voir ainsi prisonnier, incapable de faire le moindre mouvement me provoque des sueurs froides. J'aimerai pouvoir les aider mais à l'instant présent, je ne le peux et je doute d'ailleurs que cela change quelque chose. Je déteste la situation dans laquelle je me trouve. Je me sens oppressé, seul face au monde. Pourtant, je ne suis toujours pas prêt à lâcher prise et je ne le ferai pas jusqu'à ce que cela cesse. Je vois dans leur regard, leur effroi, pourtant, lorsque nos yeux se croisent, ils me transmettent tout le peu d'espoir qu'ils arrivent encore à avoir. Il m'encourage de loin mais eux même ne sont pas dupes. Mes chances de m'en sortir sont minimes.

Le combat reprend. Nous échangeons une autre série de coups, sans infliger de grands dommages à l'autre. Le sourire sur ses lèvres m'indique qu'il semble prendre plaisir à se battre dans le vent, à échanger des coups qui ne m'ébranle pas le moindre du monde. Tout ce que nous faisons, s'est nous épuiser à chercher une éventuelle faille dans la garde de l'autre. Mais nous savons réciproquement que ce n'est pas la bonne manière de procéder. En quelques sortes, nous jouons l'un avec l'autre. Seulement, il ne faut pas perdre de vue que ce type de jeu peut nous être fatal. Ce n'est pas le type de jeu auquel des personnes normales et saines d'esprit jouent pour leur bon plaisir. Ce jeu-là ne peut être pratiquer que par un fou, capable de tout pour arriver à ses fins et un idiot, prêt à tout pour sauver le monde et accomplir son destin.