Ze rantbook d'un vieux croûton

Le Prix Libre

Après avoir radoté un petit peu sur l'auto-édition, je vais vous parler un petit peu (promis, un tout petit peu) du Prix Libre. Vous avez été quelques-uns à me poser des questions sur le sujet, donc voilà un début de réponse.

Le concept, pour la création artistique, pourrait se résumer à mettre un créateur et son fan sur le même pied d'égalité. Dans ce cas, le créateur met son œuvre en libre accès et la rétribution est décidée par la personne qui consulte ou acquiert l'œuvre. Ce principe est pourtant vieux comme le monde : prenez par exemple un artiste de rue. Il chante, joue de la musique, sous vos yeux. Il ne vous force pas à payer quelque chose pour profiter de son art, et c'est vous qui décidez de la rétribution. Le Prix Libre, c'est un peu comme aller au cinéma et payer en sortant, en estimant que par exemple, le film vaut 5 euros. J'ai découvert ce concept grâce à LioPloum qui en a longuement parlé sur son blog. Depuis, on anime (on va dire ça comme cela, car j'ai souvent tendance à oublier de poster sur la page) à deux une page Facebook pour promouvoir le système.

Mes œuvres sont donc à Prix Libre. On peut les lire sur Wattpad, les télécharger sur mon blog ou d'autres plate-formes sur le net. Si vous aimez ce que j'ai créé, vous pouvez donc choisir de me rétribuer: que ce soit un partage de mon œuvre (en la partageant sur les réseaux sociaux ou en parlant à vos amis), me payer un verre la prochaine fois que l'on se croise, c'est vous qui décidez. Même pour moi l'achat d'un livre papier est choix de rétribution. Si vous préférez le format papier, vous pouvez acheter un de mes livres.

Il existe bien sûr des systèmes qui permettent de faire des micro-donations sur le net. C'est très facile à mettre en place, par exemple sur un blog. Vous pouvez déjà utiliser Paypal, qui propose des boutons de donation, mais il existe des nouveaux moyens qui rencontrent cette finalité : Flattr, Carrot, et Changetip. Quelques explications sur ces systèmes:

Flattr : C'est un système de micro-donation. Vous mettez un certain montant dans votre porte-monnaie, et à chaque contenu qui utilise le système vous faites un flattr (qui se résume à un clic). A la fin du mois, le montant du porte-monnaie est réparti équitablement entre tous les clics que vous avez effectués. Le système est utilisable entre autre sur Youtube et Flickr et est très facilement intégrable sur un blog.

Carrot : Carrott est encore en cours d'expérimentation et de développement, mais je dois dire que le principe est mon préféré. Et l'avantage, contrairement à Flattr, est qu'il entièrement disponible en français. Vous avez un porte-monnaie, comme sur Flattr, mais ici vous décidez du montant à attribuer. Le mot d'ordre de Carrott est « donne et reçoit en retour ». Cela veut dire que si vous donnez quelque chose, une partie des sous que vous donnez (40 %) sera réparti entre toutes les personnes qui ont également donné quelque chose. Le reste allant au créateur (moins la commission de Carrott).

Changetip : Changetip est un peu à part, et basé sur un échange de la crypto-monnaie bitcoin. Vous pouvez faire un don en bitcoin, mais vous pouvez très bien dire « je veux offrir un café à X ». Il s'utilise un peu partout, et vous pouvez par exemple faire un don avec changetip en faisant un simple tweet. Je trouve cependant que c'est le système le plus difficile à mettre en place pour un technophobe, mais le système devient de plus en plus facile d'utilisation et des nouvelles fonctionnalités sont régulièrement rajoutées. A suivre donc de très près.

Bien sûr, vous ne vivrez pas de votre art avec ces systèmes. Ils sont encore très peu répandus. Mais imaginez: si chaque artiste se mettait à les utiliser, en informant son audience, la masse critique d'utilisateurs pourrait être vite atteinte. Je pense que ces systèmes méritent d'être mis en valeur. Parce qu'ils apportent une alternative, pas encore parfaite, aux grosses industries. Et n'oubliez pas que si vous avez de vrais fans, ils voudront vous soutenir d'une manière ou d'une autre. A vous de leur donner le plus de moyens possibles. Donnez leur la liberté de vous soutenir.