Amazon, mon amour

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Ha, mon Amazon, cette charmante créature presque dénudée chevauchant les cheveux virevoltant dans le vent pour attraper un petit homme sans défense et n'en faire qu'une bouchée. Tu hantes mes rêves les plus fous, désirant me faire capturer par tes comparses et toi afin de vous servir de jouet. Bon, merde, me suis planté. Ce n'était pas de cela que je voulais parler, mais bel et bien du grand méchant loup Amazon, qui n'est pas une nana sexy mais bien le monstre tentaculaire qui fait, entre autre, main basse sur le secteur culturel.

Beaucoup d'auteurs auto-édités ne jurent que par Amazon, ce gros géant à l'allure presque poulpesque, qui étend ces tentacules dans tous les méandres de l'e-commerce. Lovecraft n'aurait pas rêvé mieux pour son mythe de Cthulhu. Mais bon, je m'égare, je radote tel un vieux qui s'éparpille dans ses pensées. Je disais donc que beaucoup d'auteurs ne comptaient que sur Amazon, oubliant totalement une grande partie des auteurs acteurs de l'industrie du numérique. Globalement, on ne pourrait pas leur donner tort étant donné qu'Amazon reste la plate-forme numéro 1 pour les auteurs auto-édités. Mais il y a de gros problèmes à ne s'intéresser qu'à ce géant là, morceau indissociable du monstre GAFAM (Google Apple Facebook Amazon Microsoft; je radoterai sur ce montre-là plus tard, mais si vous êtes pressé vous pouvez lire des trucs sur mon blog ou le framablog). Je dois dire que ce choix exclusif me pose problème: simplement parce que je souhaite donner le moins de fric possible à ce monstre. Je n'achète donc pas chez eux. Il y a plusieurs ouvrages qui me plaisent, mais ils sont exclusivement chez Amazon. Pas possible de les avoir ailleurs. Je dois donc faire l'impasse. Voilà donc pourquoi je n'aime pas ce monstre, en détails.

La première partie est qu'Amazon ne respecte pas ses clients. Vous avez un Kindle, vous achetez vos livres sur Amazon, vous êtes pieds et poings liés à lui. Vous aurez du mal à sortir du microcosme. Mais fait bien plus grave, bien que vous ayez acheté vos livres sur ce système, ils ne vous appartiennent pas (on s'entend bien : dans le cas du numérique ici). Amazon peut vous retirer l'accès à vos livres quand ça lui chante et sans devoir réellement se justifier. Il y a déjà eu plusieurs cas en la matière, ça s'est déjà produit, ça peut encore arriver.

Amazon ne respecte pas les auteurs tout autant, bien que sans eux, le géant ne serait rien. Si vous signez certains contrats, comme le Kindle Unlimited, vous avez une clause d'exclusivité chez eux pour plusieurs mois. Oubliez donc de vous faire connaître sur une autre plate-forme. C'est un cercle vicieux, la boucle est bouclée. Avec ce genre de système, Amazon garde auteurs et lecteurs dans son sillage, les collant à lui avec ses belles ventouses de poulpe cthulesque, vous restreignant dans vos choix et mouvements. Et si Amazon décide de virer vos oeuvres de son catalogue, comme on le dit si bien par chez nous "c'est dans le cul lulu".

Mais continuons un peu. Je ne sais pas si vous savez comment cela marche chez Amazon. Les mployés surveillés par un Big Brother local, sous-payés, et remplacés dès que la productivité semble baisser. Il y a d'ailleurs régulièrement des mouvements de grève chez le big A en Allemagne. Et pour que les Allemands se mettent en grève, il faut y aller sévère au bâton dans le derrière sans vaseline.

Avec sa position de numéro 1 de distributeur culturel, Amazon est en train de s'octroyer un monopole sur la culture. Il décidera de ce qui peut être lu, écouté, visionné. Tant que nous lui donnons autant de pouvoir, il continuera à faire main basse sur nos biens culturels. Mais je ne suis pas aveugle cependant. J'ai évité le monstre pendant des années. Mais avec mon nouveau prestataire, je devrais y passer pour vendre mes livres numériques. Mais je ne serai pas limité, car avec Atramenta, c'est tout ou rien. Il s'occupera de diffuser l'ebook partout. C'est donc un moindre mal.

Chers amis qui me lisez, je ne vous demanderai pas de boycotter Amazon. Je vous dirai simplement de faire attention: ne signez pas d'exclusivité. Incitez vos lecteurs à tester d'autres plateformes, plus respectueuses. Diffusez sur un maximum de site aussi. Parce qu'en vous limitant, vous ne toucherez pas un certain lectorat, celui qui refuse d'utiliser Amazon, ou qui sont simplement sont client ailleurs. Il existe des plateformes qui diffusent pour vous sur tous les grands acteurs du numérique si vous ne voulez pas perdre beaucoup de temps. Mais de grâce, laissez le choix de la plateforme à vos lecteurs. C'est le meilleur service que vous pouvez vous rendre.

Ze rantbook d'un vieux croûtonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant