chapitre 6

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- Comment tu as rencontré ton copain ? Demandais-je entre deux bâillements à Cali.

Une semaine s'était écoulée depuis la dernière soirée. J'avais finalement fait ma rentrée à l'université, et ces premières journées de cours s'étaient plutôt bien déroulées, même si je devais avouer que j'en étais épuisée. Je n'avais clairement pas repris le rythme des études, et le travail que je devais fournir quant à mes cours me changeait énormément de celui du lycée. De plus, depuis cette fameuse soirée, mes cauchemars étaient revenus de plus belle. Je m'en étais voulu d'avoir repensé à des passages de ma vie que j'avais pourtant décidé d'enterrer. Maintenant, j'en faisais les frais. Je n'avais pas passé une nuit tranquille depuis des jours, et les effets s'en faisaient ressentir.

- Tu as eu une illumination ? Rit-elle en s'installant à la même table que moi.

Il était déjà samedi, et le café n'accueillerait pas de client pendant encore une heure, jusqu'à 14 heures, ce qui nous avait permis de faire le ménage à fond,et d'en profiter pour faire une pause. Nous nous étions installés à l'une des tables, de la salle vide, une tasse de thé bouillant entre les mains pour chacune de nous deux.

- Non, ça fait un bon bout de temps que je voulais te le demander, mais je n'y pense jamais, répondis-je avant de prendre une gorgée de la boisson.

- C'était en vacances. J'étais partie en Bretagne avec une amie, et lors d'une soirée, j'avais un mec lourd qui ne voulait pas me lâcher. Mathieu était assis à côté de moi au bar, et il a dû entendre de la détresse dans ma voix, puisqu'il m'a aidé à me débarrasser de l'autre en se faisant passer pour mon copain.

- Et le hasard a fait qu'il l'est vraiment devenu, dis-je en levant les yeux au ciel.

- Oui. On a passé le reste de nos vacances scotchés ensemble, et quand on s'est dit au revoir, ça m'a brisé le cœur. Il habitait à Paris et moi à Toulouse alors c'était impossible pour nous de nous revoir. J'ai pas arrêté de pleurer pendant une semaine. On a gardé contact, et deux mois plus tard, je débarquais dans la capitale, raconta-t-elle en souriant, presque émue.

- Comment tu as su que tu étais amoureuse ?

- Quand on s'est dit au revoir. Il est rentré chez lui trois jours avant moi. Il avait beau avoir repoussé son départ d'une semaine, ses cours allaient reprendre et je savais que ça comptait beaucoup pour lui, alors je voulais vraiment pas qu'il loupe sa rentrée par ma faute. Alors quand on s'est dit, ce qu'on pensait être des adieux, j'étais souriante tout le long. Je n'ai pas lâché une seule larme jusqu'à ce qu'il monte dans sa voiture. Je ne voulais pas lui donner une raison de rester alors qu'il en avait des meilleures de partir. C'est au moment où j'ai compris que sur le coup, son bonheur importait plus que le mien que je me rendue compte que je l'aimais. Je suppose que c'est un peu ça l'amour.

J'avais écouté attentivement chaque mot qu'elle avait dit sans la couper. Je voyais, à la lueur de qui brillait dans ses yeux qu'elle pensait ce qu'elle disait. Il était évident qu'elle était folle de son petit ami. Cela me fit sourire. J'étais heureuse qu'elle ait la chance d'avoir quelqu'un dans sa vie à qui elle tenait comme ça. Mais une partie de moi enviait son couple et la vie qu'ils menaient à présent. Je fus tirée de ma rêverie par mon téléphone qui vibra dans ma poche.

De : Sneaz

Soirée ce soir, on passe te chercher chez toi.

De : Roxane

Je sais pas, je suis crevée.

De : Sneaz

Tu vois un point d'interrogation quelque part ? C'était pas une question. Sois prête à 21 heure

FlammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant