chapitre 7

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Après cette soirée, je n'avais plus fréquenté les garçons pendant deux semaines. À chaque soirée ou à chaque plan où ils m'invitaient, je refusais, prétextant que j'avais trop de travail ou que je devais aller voir mon grand père. La deuxième excuse était réelle. J'avais décidé d'y passer une après-midi. Cela faisait quelques semaines que je ne lui avais pas rendu visite, et je devais avouer que sa présence me manquait de plus en plus, surtout que j'avais le moral au plus bas depuis cette fameuse dispute. Les paroles de Ken résonnaient dans ma tête sans arrêt. Portais-je vraiment un masque comme il l'avait dit ? Je n'en avais pourtant pas l'impression.

Je m'étais donc dis qu'une visite à mon grand père ne me ferait pas de mal. J'avais mis une vingtaine de minutes à pied, pour me rendre chez lui. Il m'avait accueilli en souriant, comme toujours.

- Tu refais des cauchemars ? Me demanda-t-il alors que nous venions de nous installer autour de la table basse, un café encore chaud devant nous.

Pour toute réponse, je me contentais de hocher la tête. Je n'étais pas capable de lui mentir. Pas à lui. Entre nous, il était inutile de porter des masques. Il me connaissait mieux que personne, et avait sûrement rapidement remarqué que de larges cernes s'étendaient sous mes yeux. Puis, il décida de changer de sujet, pour détendre l'atmosphère.

- Je ne te vois plus ces derniers temps ! Tu as rencontré quelqu'un ou quoi ?

- On peut dire ça comme ça, soupirais-je.

Il paraissait ravi. Si seulement il savait. Je n'avais pas eu de nouvelle de Ken depuis la dispute, et je n'en voulais pas. Il était l'une des principales raisons pour laquelle je refusais chaque invitation de mon meilleur ami. J'avais trop peur de le croiser. Trop peur d'être à nouveau désarmée face à son regard. Ses paroles m'avaient bien trop blessé. Je n'étais pas prête pour lui faire face à nouveau.

- Il te rend heureuse ? Me demanda mon grand-père curieux.

- Pas en ce moment, répondis-je simplement en prenant une gorgée de café.

- Tu tiens à lui ?

- Je ne sais pas.

Je ne m'étais même pas posé la question. Je n'y avais même pas réfléchi. Et il était maintenant trop tard pour que je me le demande. Mon grand-père ne lâcha pas mon visage du regard. Je détestais ça. J'avais l'impression qu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert quand il me fixait ainsi. Du plus loin que je me souvenais, son regard perçant avait toujours eu la capacité de comprendre et d'analyser les émotions et les pensées des gens, parfois même avant eux. Je savais donc très bien qu'il était en train de le faire. Je me demandais ce qu'il lisait sur mon visage. En me regardant dans le miroir, je ne pouvais voir que de la fatigue, et , je devais bien l'admettre, de la douleur. Après quelques minutes de silence de ma part – et sûrement d'analyse de la sienne, il a repris a parole.

- Tu sais, parfois, et je sais que c'est rare, il y a des coups de foudre, où des déclics qui se produisent entre certaines personnes. Et des fois, certains de ces coups de foudre laissent des bleus au cœur, dit il entre deux gorgées de café.

***

J'avais beaucoup repensé aux paroles de mon grand père, les jours qui avaient suivi. Peut être avait il eu raison. Peut être qu'il était maintenant temps de passer à autre chose. De plus, je devais avouer que les garçons me manquaient beaucoup. Cela faisait presque deux mois que nous étions sans arrêt ensemble, et je n'étais clairement plus habituée à leur absence. Surtout Sneaz. Celui ci me manquait énormément, et j'avais peur qu'il m'en veuille de mon absence injustifiée à ses yeux, qui s'éternisait de plus en plus. Je fus donc rassurée, lorsqu'à la fin de la deuxième semaine, je reçus un texto de celui-ci. Je sortais à peine de l'amphi après mon tout dernier cours quand je senti mon portable vibrer dans ma poche.

FlammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant