La semaine qui suivit s'écoula à une vitesse vertigineuse. Je ne vis même pas les jours passer tant j'étais concentrée sur mes partiels qui arrivaient la semaine prochaine, et mon projet d'étude que je tentais d'organiser au maximum. J'étais tellement occupée avec mes révisions que je ne voyais presque plus personne, même Cali, qui , en ce moment, n'était quasiment jamais à l'appartement. Elle m'avait annoncé, quelques jours auparavant qu'elle cherchait un appartement.
Flash-back.
C'était un soir comme les autres dans ma semaine de révisions intenses. J'étais seule à l'appartement, affalée sur le canapé en short de pyjama, gros pull et chaussettes hautes – autant dire que je ne comptais pas sortir. J'avais un casque de musique sur la tête, et j'avais mis le son à fond. Étrangement et contrairement à la plupart des étudiants, cela m'aidait à me concentrer. Et puis, ainsi, j'étais dans mon monde et rien ni personne ne me dérangeait et ne pouvait me sortir de mes révisions. Ce fût dans un instant de silence entre deux musiques, alors que j'étais concentrée sur une feuille griffonnée de part et d'autre de notes de cours, que j'entendis la porte d'entrée se refermer. Je ne pus m'empêcher de sursauter en voyant ma colocataire. Cela faisait déjà quelques jours que nous ne nous voyions pas beaucoup, entre les cours, et le travail. Elle m'avait lancé un sourire avant de venir s'asseoir à côté de moi, et j'avais descendu mon casque dans mon cou pour éviter de ne pas l'entendre si elle me parlait. Au début, elle resta silencieuse, faisant mine d'être concentrée sur son téléphone, mais je voyais bien que quelque chose n'allait pas. Elle était bien trop silencieuse, comparée à d'habitude. Ne sachant pas si elle voulait en parler ou pas, je préférai me replonger dans ma lecture plutôt que de faire une gaffe. Nous restâmes ainsi pendant une bonne dizaine de minutes, avant qu'elle ne finisse par décider de prendre les choses en mains.
- Je peux te parler ? Me demanda-t-elle d'une voix tendue.
Je me tournais vers elle en fronçant les sourcils.
- Bien sûr, mais ne fais pas cette tête, tu m'inquiètes !
- En fait, je crois que je vais commencer à me chercher un appartement, m'expliqua-t-elle après quelques secondes de silence.
Ses paroles m'étonnèrent. C'est vrai que notre colocation avait été un peu impromptue et que l'appartement dans lequel je vivais n'était pas fait pour habiter deux personnes, mais je m'étais un peu habituée à vivre ainsi.
- Ah bon ? Mais pourquoi ? Demandai-je en arquant un sourcil.
- Je crois que j'ai assez abusé de ta gentillesse, non ? Tu m'as hébergé, tu m'as probablement sauvé d'un mec violent, tu m'as fait rencontrer des gens géniaux. Ça s'est pas bien passé, mais grâce à toi , j'ai quand même revu mes parents. Tu en as largement trop fait pour moi, je te suis assez redevable pour toute une vie !
En entendant ses paroles, on pourrait croire que j'en avais fait des tonnes, alors que c'était loin d'être l'impression que ça me laissait. Je n'avais pas su quoi en penser. D'un côté, je ne pouvais pas l'obliger à rester. Après tout, si elle se sentait prête à enfin vivre toute seule, surtout après l'histoire de Mathieu, je ne pouvais que l'y encourager. Au contraire, j'en étais même très heureuse pour elle. Mais l'appartement allait être bien vide sans elle.
- Mais... mais comment je vais faire pour me nourrir moi, sans toi ?! Fis-je, ironique.
- Aïe, effectivement, j'y avais pas pensé, répliqua-t-elle en faisant mine de réfléchir.
À ces mots, nous éclatâmes toutes les deux d'un rire francs. Je sentais que mes papilles gustatives qui s'étaient habituées à la cuisine de Cali allaient vite être déçues par mon retour aux fourneaux, qui était plus que prometteur. Une fois mon fou rire calmé, je fis tout de même la moue.

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Flamme
FanfictionFrédéric Beigbeder a dit : "Fuir, toujours et courir sans relâche. Et puis, un jour s'arrêter pour dire à quelqu'un en le regardant droit dans les yeux : c'est toi dont j'ai besoin, vraiment." Ken et Roxane.