1 AN ET DEMI
Je sens son souffle chaud et régulier dans ma nuque, qui m'indique qu'il est à présent dans les bras de Morphée. Je sens aussi ses bras fort me serrer contre lui, plus fort qu'habituellement. Et je comprends qu'à ce moment précis, je n'aimerais être nulle part ailleurs que là où je me trouve. Aux côtés du garçon que j'aime. Notre histoire n'était peut être pas la plus simple ni la plus heureuse, mais je sais qu'aujourd'hui, si j'avais l'occasion de tout recommencer, je ne changerais absolument rien à notre histoire. Je recommencerais tout, l'alcool, la drogue, le sexe, les mensonges, les rires, les larmes, l'amour, les chansons, les sorties, les cris, les disputes. Je ne laisserais rien de côtés. Parce que c'est ce qui nous a forgés. Ce qui nous a abîmés. Mais c'est aussi ce qui nous a fait ressentir des trucs qu'on aurait jamais cru connaître. Et même les moments les plus durs, je les revivrais, encore et encore, si c'était à refaire. Si c'était pour pouvoir être là où je suis à cet instant précis, et nulle part ailleurs.
J'ai beau être bien dans ses bras, je suis dans la totale incapacité de trouver le sommeil. Son souffle régulier m'apaise, mais ne m'aide absolument pas à m'endormir, alors je finis par me glisser difficilement de ses bras pour sortir du lit. Je parcours le sol de la chambre d'hôtel, avant de finalement trouver ce que je recherche. J'attrape son tee-shirt froissé, parce qu'il a traîné au sol, et je l'enfile, histoire de ne pas sortir sur le balcon en sous-vêtement, puisqu'il m'arrive au milieu des cuisses. J'attrape une cigarette dans mon paquet, et je sors silencieusement sur le balcon, refermant doucement derrière moi la baie vitrée. J'allume ma cigarette, je la glisse entre mes lèvres, et je lève enfin les yeux sur la magnifique vue, illuminée de Las Vegas dans la nuit. D'ici, j'ai une vue imprenable sur des tonnes de casino et d'autres spécialités d'ici. C'est incroyable. Je n'aurais jamais cru voir ça un jour. Je m'appuie contre la rambarde en prenant une nouvelle bouffée de tabac, et je me perds dans mes pensées en admirant l'horizon. La seule chose qui me rend triste, c'est que, d'ici, on ne peut pas voir les étoiles.
Je ne sursaute pas quand j'entends la baie vitrée s'ouvrir, puis se refermer. Je me contente d'écraser ma cigarette à moitié consumée, juste à temps puisque je sens ses bras se poser à côté des miens, tandis que son torse se colle à mon dos et qu'il pose sa tête sur mon épaule. Je ne peux m'empêcher de sourire en sentant ses lèvres dans mon cou, et je jette un coup d'œil aux doigts de sa main gauche, qui s'entrelaçaient doucement avec les miens.- Sneaz va nous tuer, soufflai-je en tournant légèrement ma tête pour pouvoir le voir.
Ses cheveux à moitié brun, et à moitié blond sont en bataille ce qui lui donne un air d'enfant mal réveillé.
- Pourquoi ? demande-t-il d'une voix rocailleuse, prouvant que pour lui, le réveil est compliqué.
- Parce que j'ai passé toute notre adolescence à l'entraîner à la danse pour qu'il puisse un jour me faire danser à mon mariage, et il n'en a même pas eu l'occasion , je fais en me retenant de rire en me remémorant ces cours catastrophiques.
- Hep, se plaint Ken en me lâchant finalement pour se mettre en face de moi. Je t'ai proposé un mariage réglo. Tu m'as foutu un râteau. Quatre fois.
Cette fois, je ne peux m'empêcher de ricaner, parce que je sais qu'il a raison.
- En plus, moi, je t'ai juste emmené à Las Vegas pour ton anniversaire, rajoute-t-il en posant ses mains dans le bas de mon dos pour m'attirer contre lui. C'est toi qui à eût l'idée de ce mariage clandestin.
- J'étais bourrée, me justifiai-je en me rappelant de la soirée d'hier soir.
- Pas assez visiblement, fit-il en attrapant ma main gauche pour me montrer la jolie bague qui habille mon annulaire.
Je lui fais une grimace, et il sourit. Rien que ce sourire, me suffit amplement à oublier la réaction de mon meilleur ami lorsque nous rentrerons. D'ailleurs, il me fait tout oublier, même l'endroit magique où nous nous trouvons. Parce que, tant que je suis dans ces bras, je me fiche clairement de ce qui se trouve autour. Je sens son visage se rapprocher du mien, mais j'esquive son baiser pour pouvoir mieux le regarder. Quand mes prunelles rentrent en contact avec les siennes, mon cœur fait un bond, quand il trouve dans son regard la flamme. Exactement la même, que j'ai pu y voir la première fois que nous nous sommes rencontrés.

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Flamme
FanfictionFrédéric Beigbeder a dit : "Fuir, toujours et courir sans relâche. Et puis, un jour s'arrêter pour dire à quelqu'un en le regardant droit dans les yeux : c'est toi dont j'ai besoin, vraiment." Ken et Roxane.