chapitre 12

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- Allez, soupira Cali. T'es pas contente ? On part en vacances.

- Hm, grognais-je en enfouissant la tête dans mon oreiller.

Quatre jours s'étaient écoulés depuis le nouvel an, pourtant, j'avais l'impression que les réveils étaient de plus en plus durs, plus le temps passait. Nous partions aujourd'hui pour la résidence près de Bordeaux, qu'avaient réservé les garçons. À ce que j'avais compris, elle était bien isolée, dans des collines, pour ne pas être dérangé. Quelque chose me disait que nous en aurions besoin. Cali avait été plus que ravie de partir un peu de Paris. Peut être qu'en revenant sur la capitale, elle aurait trouvé la force d'affronter Mathieu. Il faudrait bien qu'elle le fasse un jour de toute façon.

C'était sûrement l'un des réveils les plus difficiles de ma vie. Cali, elle, avait sauté sur ses pieds à sept heures du matin, dès que les premières notes de la musique de son réveil avaient retenti dans la chambre que nous partagions. Elle était bien plus pressée que moi de partir. Même si j'étais heureuse de m'échapper du quotidien pendant quelques jours, l'idée d'être enfermée dans une maison avec Ken, et notre amitié non-désirée, ne m'enchantait pas tant que ça. Cela faisait plus de 45 minutes que mon amie essayait de me tirer de mon – si chaud et confortable – lit, en vain.

- Je te jure que si tu ne sors pas de cette chambre, j'appelle Sneaz, pour qu'il arrive plus tôt. Et je suis certaine que son réveil sera bien moins agréable que le mien, dit-elle en tirant la couverture jusqu'en bas du lit.

Je gémis, mais hélas, je savais qu'elle avait raison. Sneaz n'hésiterait pas à se venger cruellement du tirage d'oreille de la dernière fois. Je lâchais un dernier soupir, et , lentement, je me levai et me traînai mollement jusqu'à la salle de bain, évitant difficilement au passage les piles de fringues entassées par terre. Cali feint de m'applaudir et éclata de rire en voyant le peu d'énergie que je mettais dans cette tâche.

Les jets d'eau chaude de ma douche, me réveillèrent peu à peu. Une fois sortie de la cabine, je ne m'arrêtai même pas devant le miroir, ne voulant pas risquer de voir la tête de déterrée que je devais avoir.

- Je déteste le matin, grommelai-je.

- Je vois ça, dit Cali en riant.

Elle me tendit des vêtements, et je les enfilais à une lenteur ahurissante.

- Heureusement que l'on a fait nos valises hier, soupira-t-elle en m'observant.

Sa remarque me fit sourire. Je remarquais alors que le pull qu'elle me faisait enfiler était celui de Ken. Le fameux pull, qu'il m'avait donné quand j'étais allé dormir chez lui. Il n'avait rien de particulier. Il était bleu marine, à capuche. Et il m'allait bien sur trois fois trop grand. Ses manches dépassaient largement la longueur de mes bras. En temps normal, je l'aurais roulé en boule et jeté à l'autre bout de la pièce. Mais ma fatigue avait pris le dessus, et avec un peu de chance, les garçons ne remarqueraient rien. J'enfilais un legging noir et mes covnerses, et j'attachais mes cheveux à la va-vite. Juste à temps car le bruit d'un klaxon retentit dans la rue, en bas de notre immeuble.

- Vous allez réveiller tout le quartier, grognais-je en arrivant devant la voiture à Sneaz.

Celui-ci me lança un sourire satisfait et chargea nos sacs dans le coffre de la voiture.

- Hum, on est censé s'asseoir où ? Demanda Cali en pointant la voiture du doigt.

Effectivement, la voiture était déjà pleine. Antoine, Framal et Mekra étaient avachis sur la banquette arrière, et semblaient bien déterminés à y rester.

- Sur les genoux de ces messieurs, supposa Alpha, assis tranquillement à la place du passager.

- Vous pouviez pas prendre une seconde voiture ? Demandais-je exaspérée.

FlammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant