Je ne me réveillais que quelques heures plus tard. À mes côtés, Sneaz était toujours plongé dans un profond sommeil, et ronflait légèrement. Je levai les yeux au ciel en l'entendant, et j'attrapai mon téléphone à l'aveugle sur la table de chevet. Je l'y avais déposé juste avant de m'endormir. Je remarquais que j'avais été identifiée sur une photo sur un Instagram. Je me rendis vite compte que la photo en question était celle que Ken avait prise à l'improviste un peu plus tôt dans la journée. La photo en elle-même était plutôt jolie même si ma tête laissait clairement à désirer. J'avais les joues et le bout du nez rouges à cause du froid, des petits yeux dus à la fatigue et les cheveux en bataille par la faute du casque et du quad. Le bas de mon visage était caché par le bras du jeune homme, enroulé autour de mon cou. Lui, affichait une mine boudeuse qui, je devais bien l'admettre, le rendait mignon. Derrière nous, on pouvait apercevoir la magnifique vue du soleil levant au-dessus des collines. Je me contentai d'aimer la photo et d'y poster un smiley, qui se perdit vite dans le flot de commentaires des gens qui le suivaient. Sneaz remua derrière moi, dans le lit et grogna.
- Tu me fous la lumière dans la tronche, se plaint-il.
Pour l'embêter, je rapprochais mon écran lumineux de son vissage. Il gémit, et balança sa main à l'aveugle dans mon téléphone, le faisant tomber sur le matelas et, en profita aussi pour me donner un coup de pied dans le tibia.
- Merci pour ton hospitalité, grognai-je en sortant du lit.
Je portais encore le pull de Ken, mais je ne me sentais pas encore prête à m'en séparer. Une partie de moi se demandait toujours si la balade de ce matin avait été réelle, et ce vêtement en état en quelque sorte la preuve. Je fis un doigt d'honneur à mon meilleur ami en sentant une douleur dans ma jambe. Il m'ignora royalement et enfonça son visage dans son oreiller. Je soupirai, ramassai mon téléphone et je quittai la pièce. Je fus en revanche surprise d'entendre un calme pareil dans la grande maison. D'habitude, cohabiter avec une dizaine de garçons, même pour une semaine, ce n'était pas de tout repos. Or, en arrivant dans le salon, je m'aperçus que celui-ci était vide. Je remarquai Cali et Deen sur la terrasse, à travers la fenêtre, mais leur conversation semblait trop sérieuse pour que je les dérange. Je passai par la cuisine et me fit un bol de céréales, sans même voir qu'il était déjà plus de midi, et je m'installai dans le canapé. Je fus rapidement rejointe par mon amie après quelques minutes plus tard.
- Où sont les autres ? Demandai-je entre deux bouchées de mon petit déjeuner.
- Partis en ville. Ils voulaient vous réveiller en te foutant sous la douche et en arrosant Sneaz. Mais vous avez eu de la chance, je leur ai interdit. Tu pourrais me remercier !
En guise de remerciements, je lui tendis mon bol encore à moitié plein qu'elle s'empressa d'attraper et d'engloutir.
- Sneaz dort encore ? Me demanda-t-elle.
- Ouais, dis-je en hochant la tête.
- Il dort dix-huit heures par jour non ? Se moqua alors Cali.
Elle n'avait pas vraiment tort. Du plus loin que je me souvenais, il avait toujours été ainsi.
- Laisse le, dis-je en haussant les épaules. Qu'il profite. Quand ils seront en tournée, ils n'auront pas le temps de se reposer comme ça.
J'avais du mal à réaliser que mon ami, et les autres partaient faire le tour de la France durant plusieurs semaines. Et que moi, je devrais me replonger dans mon travail et dans mes études. Les jours allaient être très longs sans eux, je devais bien l'admettre. En repensant à mes cours et aux garçons, une idée me vint alors en tête.
- Je suis bête ! Pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt ? Me demandai-je en sautant sur mes pieds.
J'entendis Cali me demander de quoi je parlais mais je ne lui répondis pas, et je partis à la chambre que nous partagions pour attraper mon ordinateur portable dans mon sac, et revenir m'avachir dans le canapé.
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Flamme
FanficFrédéric Beigbeder a dit : "Fuir, toujours et courir sans relâche. Et puis, un jour s'arrêter pour dire à quelqu'un en le regardant droit dans les yeux : c'est toi dont j'ai besoin, vraiment." Ken et Roxane.