os numéro un : 13.11.15

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( ce chapitre se déroule deux mois après la partie deux du chapitre 46 )

- Tu dois le prendre, soupira Cali en passant une partie minime de son visage à travers les rideaux de ma cabine d'essayage.

Mon réflexe fût de croiser mes bras sur ma poitrine à moitié dénudée au cas où des gens se trouvent dans le passage et jettent un coup d'œil dans la petite ouverture m'exposant totalement. Je levai les yeux au ciel, désespérée et je me tournai vivement pour refermer le rideau d'un geste sec et précis, pour pouvoir enfin découvrir ma poitrine de mes bras.

- Le rouge, c'est vraiment ta couleur, insista-t-elle de l'autre côté du rideau prune.

J'espérais vraiment que la salle dans laquelle elle se trouvait était vide, bien que le petit magasin dans lequel nous nous trouvions ne pouvait pas accueillir des centaines de personnes, puisqu'elle était actuellement en train de parler du soutien gorge avec des détails en dentelles que j'étais en train d'essayer.

- Cali, t'es gênante, marmonnai-je en me regardant une dernière fois dans le miroir, hésitant encore sur ce possible futur achat.

- Non mais je suis sérieuse ! Pour une fois, on dirait que t'as une poitrine, ajouta-t-elle morte de rire.

Si elle avait pu me voir, je lui aurais sûrement adressé mon majeur, pour avoir oser utiliser le complexe de ma petite poitrine ainsi. Cela semblait la faire beaucoup rire, et, même si cela m'avait un peu vexé, je décidais de ne pas répondre parce que, il fallait admettre que sur le coup, elle avait totalement raison. M'étant finalement décidée, j'enlevais l'article pour me rhabiller. Avant de sortir de la cabine, je passai rapidement ma main dans mes cheveux, encore perturbée par le changement que je venais d'effectuer, puisque je les avais coupés au niveau du bas de ma nuque. Moi qui avais toujours eu l'habitude de les porter longs, je me sentais légère. Un peu trop, même si Cali ne cessait de me répéter que cela m'allait bien mieux. Je finis par sortir de la cabine, pour retrouver la blonde adossée au mur d'en face, les bras croisées, attendant que je la rejoigne enfin. Quand elle comprit que je craquai et que j'achetai l'article, elle sautilla sur place telle une enfant et m'accompagna jusqu'à la caisse.

- J'en connais un qui va être content, déclara-t-elle alors.

Si j'avais eu quelque chose dans la bouche, je me serrais probablement étouffée avec, tant je ne m'attendais pas à entendre ça. Certes, elle était la seule personne à savoir que je m'étais, en quelque sorte remise avec Ken. Je ne savais pas si c'était une bonne idée de garder ça secret, mais tout roulait entre nous depuis deux mois. Et puis, pour être honnête, nous appréhendions un peu les réactions des autres, et surtout celle de Sneaz, qui serait sûrement le plus ahuri d'entre eux. J'avais finis par cracher le morceau à Cali deux semaines plus tard, quand elle était rentrée de sa lune de miel en Espagne. A vrai dire, je n'avais pas vraiment eu le choix, puisqu'elle m'avait piégé en me posant des tonnes de questions sur Zack, auxquelles je ne pouvais pas répondre, puisque nous n'avions pas repris contact par la suite. Je m'étais sentie mise au pied du mur, alors j'avais fini par avouer. Elle avait clairement poussé un hurlement de joie, mais m'avait promis de ne faire aucune allusion en public. Apparemment, c'était loupé.
En entendant ces paroles, j'avais fais les gros yeux en la regardant tandis que la caissière en train de glisser mon article  dans une poche en plastique m'avait fait un sourire complice qui m'avait un peu gêné. Quand nous étions sorties de la petite boutique pour rejoindre la ruelle pavée, je m'étais retournée vivement vers elle, en lui demandant si elle était sérieuse.

- Bah quoi, soupira-t-elle. C'est la vérité !

- Tu me fatigues, marmonnai-je en resserrant les pans de mon blouson contre moi, l'air frais de l'hiver caressant d'un peu trop près ma peau à mon goût.

FlammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant