Ce fût une vague de chaleur, qui, lentement, me tira de mon profond sommeil. C'était étrange. Même les yeux fermés, je pouvais presque sentir les rayons de soleil qui filtraient à travers la fenêtre, sur la peau dénudée de mon bras. Bizarre. Je ne me souvenais pas m'être réveillée cette nuit, à cause d'un de mes cauchemars, et c'était, je devais bien l'avouer, une sensation plutôt agréable, étant donné les nuits agitées que j'avais ces derniers temps. Ayant vraiment, beaucoup trop chaud, je finis à regret par ouvrir les yeux, même si je ne rêvais que d'une chose ; pouvoir me rendormir. Je compris rapidement que la source de chaleur, était tout simplement le corps bouillant de Ken plaqué contre mon dos. Je me figeais en le comprenant, et il me fallut quelques secondes avant de me souvenir de la raison de sa présence dans mon lit.
Flash-back.
- D'accord, stop, j'abandonne, déclarai-je essoufflée, en me cachant derrière un lampadaire.
Que je le veuille ou pas, Ken me rattrapa bien vite et se positionna en face de moi, une lueur d'amusement dans le regard, et son sourire arrogant scotché sur le visage. Avant que je puisse ouvrir la bouche, et réagir, j'étais plaquée dos au pied du lampadaire, mes poignets coincés au-dessus de ma tête, dans l'une de ses mains, tandis que l'autre était occupée à me faire des chatouilles. Je me débattais et je remuais dans tout les sens pour lui échapper. J'étais si désespérée, que j'en étais carrément à le menacer. Quand il s'arrêta enfin, j'étais encore plus essoufflée, et je le fusillais du regard, dégoûtée qu'il utilise contre moi l'une de mes plus grandes faiblesses.
Nous avions dû faire du bruit dans la rue – surtout moi en rigolant – puisque les gens, notamment des bandes d'amis ou des couples attablés aux terrasses des bars se tournaient de temps en temps vers nous en nous dévisageant, ou en se moquant de la situation. Personnellement, toujours coincée à cause du jeune homme, qui me dominait de toute sa taille, je me moquais actuellement du regard des gens sur nous.
- Tu retires ce que t'as dit ? Fit-il, apparemment fier de lui.
- Bien, soupirai-je en levant au ciel. Disons que t'es plus fort que t'en as l'air. Maintenant, tu ferais mieux de me lâcher avant que je te donne un coup de genoux au mauvais endroit.
À ces mots, il fronça les sourcils et je lui tirais la langue. Il leva aussi les yeux au ciel et finit par me lâcher. Ma menace avait apparemment fait effet, et je m'empressai de secouer mes mains engourdies. Son bras finit par se reposer autour de mon cou, sur mes épaules, et nous reprîmes notre chemin en riant, comme si cette course poursuite à travers les rues de la capitale n'avait pas eu lieu.
- Ken ? Demandai-je après quelques minutes de silence.
- Hmm ?
- Tu me portes sur ton dos ? Fis-je en faisant la moue pour le faire craquer.
- Tu te fous de ma gueule là ? Répliqua-t-il en fronçant les sourcils. J'y gagne quoi, moi, à part une scoliose ?
Mon premier réflexe fut de lui faire un doigt d'honneur pour la seconde partie de sa phrase.
- Le plaisir de ne pas m'entendre râler jusqu'à chez moi ? Proposai-je en souriant.
- C'est vrai que c'est plutôt cool, marmonna-t-il.
Il ne m'en fallut pas plus pour qu'un grand sourire débarque sur mon visage. Je m'arrêtai, et je l'entendis grommeler quelque chose dans sa barbe, mais je m'en fichais. Il s'arrêta aussi et se baissa un peu pour que j'ai plus de facilité à monter. Une fois sur son dos, ses mains s'enroulèrent autour de mes cuisses et mes bras s'enroulèrent autour de ses épaules. Il râla tout le long de la route, parce que chaque personne que nous croisions, nous regardait comme si nous étions ivres, ou bien attardés. Moi, cela me faisait bien rire, et vu la fatigue qui commençait lentement à s'emparer de moi, j'étais bien heureuse qu'il me porte durant tout le reste du trajet.

VOUS LISEZ
Flamme
Fiksi PenggemarFrédéric Beigbeder a dit : "Fuir, toujours et courir sans relâche. Et puis, un jour s'arrêter pour dire à quelqu'un en le regardant droit dans les yeux : c'est toi dont j'ai besoin, vraiment." Ken et Roxane.