chapitre 32

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Le lendemain, le réveil fut extrêmement rude, et je regrettai déjà amèrement d'avoir cogité pendant une grande partie de la nuit. D'ailleurs, celle-ci avait été très courte pour moi, puisque j'avais pu profiter de seulement quelques heures pour me reposer. Alors qu'il était seulement dix heures du matin, et que je m'étais endormie à cinq heures, j'entendis un gros boum dans le couloir de mon immeuble, et je compris que, Mr Grudin, un homme aigri ayant sûrement la cinquantaine, mais étant aussi mon voisin, se vengeait de ma porte d'appartement ayant claqué la veille, quand j'étais rentrée en colère très tard, ou plutôt très tôt. J'avais pesté contre lui quelques secondes, avant d'essayer de me rendormir.

Quand j'avais compris après quelques tentatives que cela ne marcherait pas, je m'étais décidé à ouvrir un œil, puis l'autre, sans pouvoir me retenir de lâcher un gémissement de fatigue. J'étais affreusement fatigué, et bizarrement, le peu d'heures de sommeil que j'avais eu, n'avaient en rien apaisé ma colère de la veille. J'en voulais toujours à Ken pour ses paroles blessantes et sa crise de jalousie à deux balles, et je ne comprenais toujours pas d'où celle-ci venait. Je n'avais pourtant rien à me reprocher, puisque je n'avais absolument pas flirté avec cet inconnu au bar, et je voyais mal comment j'aurais pu faire ça alors que nous venions d'officialiser notre pseudo-relation, du moins, aux yeux de nos amis. Pour une fois que tout se passait bien, grommela ma conscience encore endormie. Touché. C'était la vérité. Pour une fois, nous nous entendions bien, nous ne nous disputions plus vraiment, et, ce qui durait déjà depuis plusieurs mois commençait à devenir sérieux. Peut-être que nous n'étions pas prêt à nous ranger dans une case, mais pour une fois, nous étions bien ainsi. Or, je ne comprenais pas comment la soirée qui avait pourtant si bien commencé avait pu dérapé ainsi.

Je détestais me réveiller en colère, et j'étais déçue de voir que le sommeil n'avait rien changé à mon humeur massacrante depuis que j'étais rentré chez moi. Après m'être étirée quelques secondes, j'avais tendu mon bras pour attendre mon téléphone, en train de charger sur ma table de chevet. Je ne pus m'empêcher de grimacer quand je vis que j'avais quatre messages de Sneaz, dans lesquels, je savais qu'il m'engueulerait puisque j'étais partie à l'improviste sans prévenir personne la veille.

De : Sneaz.

T'es sérieuse là ?

Envoie moi un message quand t'es rentré.

Roxane, si tu me réponds pas de suite, je t'étripe.

Il y a intérêt à ce que tu ait une bonne raison pour pas me répondre. Passe demain matin chez Doums.

Aïe. Je savais qu'il allait beaucoup m'en vouloir de ne pas lui avoir répondu plus tôt, mais la veille, même si j'avais eu du mal à m'endormir, j'avais préféré laisser mon téléphone loin de moi, par peur de le balancer par terre sur un coup de nerf. Dans un dernier gémissement, je me levai difficilement du lit, et sans réfléchir, je fonçais sous la douche, en priant, pour qu'elle calme mes nerfs déjà à vif. Cela ne marcha pas vraiment, mais au moins, je me sentais un peu plus réveillée en sortant des jets d'eaux qui commençaient à devenir froids, tant j'avais laissé ce moment s'éterniser. En sortant, j'avais rapidement attachés mes cheveux, et, en me regardant dans le miroir, j'avais hésité à me maquiller après m'être brossé les dents. Mes cernes bien trop foncés, durcissant un peu trop mon regard à mon goût, finirent de me convaincre de me faire un trait d'eye-liner et de mettre une touche de mascara. Sans grand entrain, j'avais enfilé un slim noir, avec un tee-shirt blanc simple, bien que légèrement transparent, et, avec ça, un simple gilet, puisque le soleil qui filtrait à travers mes fenêtres, promettait une belle journée en perspective. J'avais tout de même posé mes lunettes de soleil sur le bout de mon nez pour éviter que ma fatigue ne se voit trop dans mes yeux.

FlammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant