chapitre 46 pt. 1

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2 ANS.

Tout en admirant le paysage, la sublime vue que m'offrait le Balcon, je me demandai comment le temps avait pu passer si vite. Je ne m'étais pas rendue dans ce lieu depuis des lustres, et, même si le paysage n'avait pas vraiment beaucoup évolué - à mon plus grand soulagement - je sentais que quelque chose avait changé durant les deux années qui venaient de s'écouler. Or, la seule chose ayant changé ici, c'était moi. Je regrettai amèrement de ne pas avoir pu m'y rendre plus de fois ces derniers mois, mais j'avais clairement manqué de temps. Pour être honnête, j'étais tellement investie dans mon travail que j'oubliai parfois de prendre un peu de temps pour moi, et cela se ressentait, surtout au vu du nombre de mes heures de sommeil. En effet, depuis un peu plus de neuf mois, je travaillais en tant que responsable de promotion dans la catégorie urbaine d'une radio, mais aussi d'un magazine. Après mon diplôme, j'avais très vite été repérée, notamment grâce aux reportages sur les tournées que j'avais pu filmer, qu'elles soient en France ou aux États-Unis , et j'avais pu, grâce à cela, et à mes contacts rentrer dans la sphère que j'avais toujours voulu intégrer. Si j'adorais la vie que je menais à présent, c'était en grande partie parce que je faisais un métier qui me plaisait, et j'avais bien conscience de la chance que j'avais, qui n'était, hélas, pas réservée à tout le monde.
Alors que je m'apprêtais à m'allumer une cigarette, je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche. Je ne savais que trop bien qui c'était, et je fis une petite grimace en rangeant mon paquet de cigarette. Ça sera pour plus tard. Comme si c'était une corvée, je sortis lentement mon téléphone et je lâchai un soupir à la vue du message que je venais de recevoir.

De: Cali.
Roxane, si tu n'es pas là dans une vingtaine de minutes, je te promets que j'appelle les flics. Impossible d'être en retard au mariage.

Je lève les yeux au ciel, agréablement ensoleillée pour Paris, même si nous étions en plein milieu du mois d'août, en début d'après-midi, avant de finalement lâcher un dernier regard au magnifique paysage se déroulant sous mes yeux. Puis, sans même prendre le temps de répondre à mon amie, je rangeais mon téléphone, le glissant dans mon sac à main posé à mes pieds, j'attrapai celui-ci, et je quittai à regret le balcon, faisant le chemin dans le sens inverse. Je ne mis pas plus de cinq minutes à rejoindre ma voiture, que j'avais garé dans une ruelle proche, et, à peine eus-je glissé les clefs dans le contact, qu'une voix à la radio, en pleine interview me parut familière. Je fis une petite grimace, et je changeais de station, avant de finalement démarrer le véhicule.

Je mis une vingtaine de minute pour arriver à l'église - je pouvais remercier la circulation catastrophique de Paris, qui n'allait pas en s'arrangeant -, et à peine fus-je descendue de la voiture, garée sur le parking, que Cali, accompagnée de Malone, arrivèrent d'un pas pressé vers moi. Je fis une petite grimace, en imaginant la correction qu'elles allaient me donner, et je n'avais pas totalement tort.

- C'est pas trop tôt, s'exclama Cali en me fusillant du regard.

- Ne commencez pas, il nous restes encore trois tonnes de chose à faire, soupira Malone en ouvrant le coffre pour en sortir les robes et tout l'attirail dont nous avions besoin.

Nous dûmes nous répartir les choses à porter, et durant le court trajet jusqu'à la loge de la mariée, je tentai de me faire pardonner auprès de ma meilleure amie, en trouvant des excuses plus pathétiques les unes que les autres.

- Je suis désolée, marmonnai-je. J'avais encore du boulot, et j'ai pas vu le temps passer.

Je mentais délibérément. Si beaucoup de choses avaient changés durant ces deux ans, l'existence du balcon, elle, était toujours tenue secrète. Enfin, presque secrète, puisque je n'étais pas tout à fait la seule à connaître cet endroit à présent.

FlammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant