chapitre 13

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Le lendemain matin, ce ne fut pas la mélodie agaçante du réveil de Cali, qui nous tira de notre profond sommeil, ni même la lumière des rayons du soleil qui filtrait à travers la fenêtre – puisque nous avions totalement oublié de fermer les volets la veille. Non, non. Ce qui nous réveilla fût un peu plus... lourd. En effet, à neuf heures trente trois précisément, la porte de notre chambre s'ouvrit à la volée, et un instant après, un poids conséquent s'écrasa sur nos jambes, à mon amie et à moi même. Nous eûmes chacune une réaction bien différente. Alors que, surprise, elle sursauta et se redressa, moi, je me contentais de grogner et d'enfoncer ma tête dans mon oreiller.

- Qu'est-ce que vous foutez là ? Gémit-elle en se rallongeant après avoir identifié les fauteurs de troubles.

- On réveille les princesses en bonne et due forme , fit la voix de Doums.

- Dégagez, grognais-je.

- La Renarde est du matin à ce que je vois, s'exclama celui-ci en riant.

- Levez-vous, nous ordonna Mekra, alors qu'il était toujours allongé sur nos jambes lui aussi.

- Et comment on fait, si on perd l'usage de nos jambes à cause de vous ? Répliqua Cali.

À ces mots, les garçons rigolèrent mais se levèrent. Ce fut un soulagement de sentir mes jambes libérées de leurs poids.

- Pourquoi on devrait se lever ? Vous avez vu l'heure ? C'est ça que vous appelez des vacances ? Maugréai-je.

- On passe la journée à Bordeaux. En plus, Deen arrive en train ce soir, on le récupérera au passage, fit Doums.

- Génial, soupirais-je en renfonçant ma tête dans mon coussin.

Cali soupira mais quitta tout de même le lit, tandis que je restais là, allongée et prête à me rendormir.

- Bon, je vois qu'on va avoir besoin de l'aide d'un maître en l'expérience pour lever celle-là, fit Mekra en me pointant du doigt.

- SNEAZ, s'exclama l'autre jeune homme assez fort pour que toute la maison l'entende.

- Non, non, non, c'est bon, je me lève, dis-je en me débattant avec mes couvertures pour sortir du lit.

Ma réaction les fit rire, et ils sortirent enfin de la pièce. J'attrapais des vêtements au hasard dans mon sac et me dirigeais vers la salle de bain. Après une longue et chaude douche qui me sortit un peu de mon sommeil, je me séchais rapidement les cheveux et les laissai lâchés – pour une fois – et je me maquillai à peine. J'enfilai rapidement un jean clair taille-haute avec un pull blanc adidas et mes éternelles converses. Je soupirais en sortant de la salle de bain et en voyant Cali prête. J'étais jalouse de sa beauté naturelle. Grande, fine, avec des formes là où il fallait, elle avait le corps dont je rêvais – celui que je n'aurais jamais. Elle avait relevé ses longs cheveux blonds en chignon rapide et s'était elle aussi habillée en mode détente avec un long gilet et des baskets. Quand nous nous rendîmes toutes les deux dans le salons, nous nous rendîmes compte que les garçons étaient tous présent et nous attendaient.

J'évitais à tout prix de regarder Ken, et il semblait en faire de même. La veille, j'avais tellement été fatiguée qu'en m'allongeant dans mon lit, juste après notre discussion, je n'avais même pas repensé à celle-ci, et j'étais directement tombée dans les bras de Morphée. Mais en sentant sa présence dans la même pièce que moi, tout ce qu'il avait dit hier me revenait en tête.

J'essayais d'ignorer toutes les contradictions qui se produisaient entre nous, mais une fois dans la voiture, les yeux rivés sur le paysage, je ne pouvais pas penser à autre chose. Je ne comprenais plus grand chose à son comportement, ni même à ses dires. J'étais complètement perdue, et même la petite voix dans ma tête, qui habituellement m'aidait à me décider ne savait plus quoi penser. D'où la réaction plutôt négative que j'avais eue la veille, sur le balcon. Il m'avait pris au dépourvu, et maintenant, je ne savais, ni quoi penser, ni comment agir. Je supposais qu'il devait être, dans le même état d'esprit.

FlammeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant