Les rayons de soleil réchauffaient doucement ma peau d'une manière agréable, et c'est à cet instant que je me rendis compte que j'aimais un peu trop l'été. J'allais être vite déçue, puisque celui-ci touchait à sa fin et que le mois d'octobre allait arrivé à grands pas, et l'automne avec lui.
- Tu es en train de me dire, que tu n'as même pas repéré une seule jolie fille pendant la tournée ? fis-je en fronçant les sourcils, même si je savais que mon interlocuteur ne pouvait pas me voir.
J'étais tranquillement en train de profiter du doux début d'après-midi pour prendre un bain de soleil sur mon balcon, en short et en petit tee-shirt sur la minuscule chaise-longue qui me servait de transat, mes lunettes de soleil posées sur mon nez, cachant au passage mes yeux démaquillés. En attendant la réponse de Sneaz, affalé à deux mètres de là de l'autre côté de la baie vitrée, sur mon canapé, je m'allumais une cigarette. N'habitant pas dans une grande rue, je n'étais même pas dérangée par les bruits de circulations des voitures sur la route en bas de mon immeuble. Une fois l'objet entre mes lèvres, je me rallongeai et reposai mes pieds sur la rambarde en métal.
- Bien sûr que si, marmonna-t-il. Mais bon, voilà les groupies c'est pas trop mon délire.
- Pauvre chat, dis-je de façon ironique entre deux bouffées de tabac. Trop de filles à tes pieds, c'est pas trop dur à vivre ?
- Demande à ton copain, fit-il sur le même ton que moi. Il en a encore plus.
S'il avait été en face de moi, je l'aurais sûrement fusillé du regard, puisqu'il faisait exprès de me taquiner. Mais, n'ayant vraiment pas assez d'énergie pour me retourner, je me contentai de lui faire un doigt d'honneur assez haut pour qu'il le voit de là où il était. Pour toute réponse, je sursautai en recevant l'une de ses baskets sur le ventre. Je m'apprêtai à faire semblant de la balancer par dessus la rambarde du balcon, mais la main de mon ami s'imposa dans mon champ de vision et récupéra rapidement sa chaussure, m'ayant sûrement vu venir.
- Tu m'as dis que t'arrêterai de me faire des remarques sur Ken, grommelai-je en levant les yeux au ciel.
- C'était pas une remarque méchante, se justifia-t-il en sortant à son tour sur le balcon, et en s'asseyant sur une chaise à côté de moi.
- Peut être, mais c'était une remarque tout de même. Ça me saoule déjà assez de savoir que ça t'emmerde, soupirai-je en le regardant après avoir relevé ma paire de lunettes dans mes cheveux.
- C'est pas que tu sois avec lui qui me dérange. Comprend juste que ça me fait bizarre de voir le mec que je considère comme mon frère, et la fille que je considère comme ma sœur ensemble ! C'est à la limite de l'inceste, fit-il en prenant une mine dégoûté.
Son argument me surprit tout d'abord, puis me fit exploser d'un rire pas du tout féminin. J'en eus presque les larmes aux yeux tant c'était drôle, même si je sentais son regard noir me fusiller sur place, signe, qu'à lui, ça ne le faisait pas rire.
- Ça serait de l'inceste s'il faisait partie de ma famille. Or, il ne fait pas partie de ma famille. Toi oui, alors arrête, fis-je en lui donnant une pichenette pour le taquiner.
Mon argument ne parut pas vraiment le convaincre, mais à mon plus grand soulagement, il ne répliqua pas avec l'un des siens, même si je devais avouer qu'ils étaient assez drôle.
- Oui, oui, j'ai compris, c'est juste que tu l'aimes, blablabla, dit-il en prenant une mine d'enfant dégouté et en levant les yeux au ciel.
Je secouai la tête en signe de désespoir, et je replaçai mes lunettes sur mon nez avant de tourner la tête et pour la reposer sur mon siège. Je décidai d'ignorer ses remarques, puisque je commençai à m'y habituer. Je n'arrivais pas encore à savoir s'il me taquinait simplement, ou si d'un côté, cela le dérangeait vraiment. Je ne pouvais même pas lui en vouloir, puisqu'à sa place, s'il sortait avec Cali, je trouverai cette situation extrêmement bizarre, moi aussi.

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Flamme
FanfictionFrédéric Beigbeder a dit : "Fuir, toujours et courir sans relâche. Et puis, un jour s'arrêter pour dire à quelqu'un en le regardant droit dans les yeux : c'est toi dont j'ai besoin, vraiment." Ken et Roxane.